C533
Il s'agit d'un petit groupe d'ardoisières situé à 980m d'altitude, divisé en quatre réseaux exploitant les schistes noirs de l'Oxfordien. Débuté 10 ans après la construction de ce qui deviendra la Route des Grandes Alpes, l'ardoisière se développe à partir de 1897, la production est modeste et augmente significativement après la Première Guerre Mondiale. Cette prospérité amène un flot d'étrangers d'origine italienne. En 1923 la production atteint 3600 tonnes avec 110 ouvriers.
Ce regain d'activité ne fut que de courte durée, l'ardoise, qui était certes tendre est de qualité médiocre, comparée à celles de la Maurienne (plus près) ou à celles d'Angers. En 1928 la demande s'effondre et la cessation de toute activité est prononcée en 1929.
Les premières galeries sont ordonnées avec empilement d'ardoises, c'est joli.
Évidemment avec le temps, quelques parois de grands volumes se sont décollées.
Et plus loin c'est la même chose voire pire, ca ne tient plus que très précairement.
Nous trouvons au hasard deux belles bouteilles, laissées ici et encore intactes. Nous butons au fond sur une galerie inondée qui empêche la suite de la visite.
C534
Une amorce de carrière, il n'y a que l'ouverture qui soit esthétique.
C535
Là aussi, il s'agit d'une petite exploitation mais aux dimensions bien plus grandes, le ciel atteint les 8m sur presque 6m de largeur. On peut bien observer le litage légèrement penché de la paroi, ainsi que les marques de découpes.
L'éclairage naturel donne du charme à cette exploitation.
C536
Très semblable à la première ardoisière tout en étant en meilleure qualité, cette ardoisière est aussi celle qui se développe le plus en souterrain.
On trouve une certaine régularité d'exploitation dans ces galeries.
L'exploitation est menée cette fois-ci en galeries filantes sur une longueur de 200m et à peine 40m de large divisée en deux galeries, les vides sont comblées par des stériles, et les galeries consolidées par des hagues et des boisages.
C883
Ces ardoisières s'ouvrent sur un faciès géologique de terrains d'origine tertiaire représentés par un grand synclinal le long d'une vallée, issus de l'érosion pendant la surrection des chaines de montagne, et qui ont mis à nus ces terrains ardoisiers, ils sont de chaque part encastrés entre des grès aux assises et des schistes argilo-calcaires d'un bleu noir au toit.
Ces terrains ont donné lieu à plusieurs exploitations pour l'ardoise.
Quatre filons d'ardoises sont exploités, ils sont dirigés vers le Nord-Est et suivent un pendage de 40° vers le Sud-Est en s'échelonnant généralement quand c'est possible tout le long du flanc de montagne.
Exploitées sur près d'un siècle, ces ardoises ont un bel aspect mais de qualités inférieures et ont surtout alimenté le commerce régional jusque dans la moitié des années 1960.
Ce premier réseau donne l'ambiance de ces ardoisières : celle du chaos. Bien que les les volumes soient d'assez grandes dimensions une large partie est en effondrement et ne vont plus bien loin aujourd'hui.
Comme nous allons le voir ces ardoisières sont très difficiles d'accès, elles tiennent sur le flanc de la montagne et étaient souvent accessibles que par un câble téléphérique, qui servait à descendre l'ardoise et à monter les hommes, dans un système, une benne descendante entraine celle qui monte.
Cette cabane des ardoisiers est véritablement le seul vestige, cela prouve également que les conditions de travail étaient vraiment difficiles et rudimentaires. Cela dit la vue est magnifique.
Cette galerie alterne entre chambre bouchée et en cours d'exploitation, elle se termine visiblement sur le dernier chantier en cours.
Puisque l'on y retrouve une partie des outils des ardoisiers, dont ce très beau pic, qui est pris dans la concrétion, comme figé pour la mémoire.
Tout est rouillé comme ces coins et ces chaines depuis plus d'un siècle.
Cette chambre aux dimensions incroyables se poursuivait vers une jonction supérieure, dont on voit encore le jour, mais celle-ci est en état d'effondrement et de glissement "en cours".
Et voici le niveau supérieur qui débouche sur une nouvelle entrée.
Les autres ardoisières sont immédiatement effondrées. On y retrouve encore pour certaines des signatures et des dates qui oscillent entre 1864 et 1900, soit véritablement à l'ouverture de ces ardoisières.
L'état catastrophique ne permet plus du tout la visite des chambres, tout est tombé depuis longtemps.
Un bel exemple de l'utilité d'une hague, il ne reste que ca.
C884
Voici un autre exemple qui illustre la difficulté d'accès et le pendage de ces ardoisières.
Dés le début c'est déjà très chaotique, cela na tient plus que par des boisages, le ciel décollé repose sur les quelques hagues qui ont été montées. Plus loin quand on accède aux chambres on ne distingue plus le sol, la moitié est déjà tombé, tout semble dans un état précaire.
On débouche malgré tout de nouveau sur un bel espace inespéré, où se trouve des ardoises encore en place prêtes à être sorties. Il reste ici et là des vestiges de treuil pour tirer les wagonnets.
Observez les traces veinées du ciel, cela ressemble un peu à des ripplemarks, mais cela doit être dû à la surrection de la roche.
Le soleil nous montre la voie de la sortie. Cet énorme bloc ne repose que sur la hague, qui s'essouffle avec le temps.
Les dernières ardoisières en activité étaient mieux entretenues, mais cela n'a pas suffit à retenir le temps qui fait pression. A peine quelques mètres et tout est effondré dans un fracas inextricable.
Plus loin c'est le même schéma.
Voici maintenant quelques vestiges extérieurs des niveaux les plus hauts, dont les restes des stations de téléphérique.
Le niveau inférieur, possède lui aussi sa cabane et son téléphérique, à l'intérieur on retrouve un wagonnet où était scié la pierre aux bonnes dimensions. Encore bien disposées on remarque les belles ardoises qui attendent près du téléphérique.
Dans les remblais se trouve ce châssis de berline. C'est aussi là que l'on se rend compte de la quantité de déchets et que cette ardoise n'etait pas de bonne qualité, car elle s'abime avec le temps.
C'est sous cette chaleur que se termine la visite de ces ardoisières, il ne reste plus qu'à aller se rafraichir un peu!
Les mines d'asphalte et de bitume de France
C544-C878
Cette pierre de qualité est un calcaire de couleur blanche, ressemblant beaucoup au tuf qui a été exploité très tôt et qui aurait servi à la construction de la ville de Lyon. Sa situation près d'un fleuve et également plus tard avec une voie ferrée, lui confère alors un avantage à son exploitation. Adaptée à la sculpture et à la construction elle présente l'inconvénient, reconnue avec le temps, de sa fragilité lorsqu'elle est employée en extérieur ou non protégée de l'humidité.
Difficilement accessibles, toutes ces carrières se trouvent en bordure de fleuve et aujourd'hui envahie par la végétation. Malgré cela, elles offrent tranquillité, charme et apaisement pour celui qui les visite.
Admirez la portée au niveau du coteau et des entrées ! L'exploitation rudimentaire a consister à extraire plus qu'à laisser en place, rares sont les piliers. Peu profondes en soit, elles s'étendent toutes en longueur, passant ainsi de l'une à l'autre très facilement.
Particularité dans l'une d'elle, un puits à été foncé sur 40m de profondeur afin d'élever la pierre en bordure du chemin de fer et ainsi faciliter son transport, lorsque la rivière n'était pas employée. Cependant ce moyen a longtemps été plus onéreux.
Il est écrit :"Une place pour chaque chose, et chaque chose à sa place" et juste en dessous "Chargement des wagons"
L'exploitation moderne est facilement visible à quelques endroits sur les parois et donne alors un esthétisme bien prononcé. Hormis cela l'extraction est réalisée au pic.
Les couches calcaires sont homogènes et horizontales, il en résulte de vastes chambres, au ciel droit formant sorte d'onde au relief strié. Les couleurs et l'eau en finissent pour définitivement nous convaincre de la beauté de ces carrières.
De l'autre côté du fleuve, seule deux carrières sont présentes, mais c'est a priori ici que l'exploitation a commencée en premier. L'exploitation anarchique et au gré des besoins, a laissé ici aussi une portée gigantesque, et qui a par contre laissé quelques traces : un effondrement considérable à l'entrée.
Attenante à la carrière se trouve cette petite grotte ornées de niches dédiée à une vierge martyre chrétienne.
M095
Cette mine de lignite a d'abord été exploitée longtemps aux affleurements et peu en galeries. C'est le lit du ruisseau qui a mit au jour ces affleurements. Elle se développe pendant la Seconde Guerre Mondiale, là où la France a besoin de charbon pendant une dizaine d'années et cette fois majoritairement en souterrain.
Cette partie du réseau est assez petite, elle était connectée à celui que nous allons voir plus bas, mais plus aujourd'hui.
La première vision est une mine basse avec un fort pendage. Les galeries sont relativement larges, soutenues par des hagues et surtout des boisages...qui s'écrasent avec l'humidité. Les galeries du bas sont en très mauvais état. Quand à celles du haut, à notre hauteur, elles sont à moitié remplies de stériles mais joliment boisées.
Le carreau minier à l'état de ruine était composé d'un transformateur, d'une salle de compresseurs, de douches et vestiaire.
On ne lit plus l'inscription qui indiquait "Bien Faire et laisser dire"
Nous pénétrons dans le second réseau, qui représente la partie principale et exploitée plus intensément. Il se développe grâce à deux descenderies à peu près parallèles d'axe Nord-Est avec un pendage de 10°.
Pour mon plaisir, c'est toujours aussi bas, et en assez mauvais état. Les galeries sont quasiment complètement boisées, il ne reste plus aucun vestige. On se sent très vite coupé du monde, tout est sombre, dégueulasse et pétrifié dans un état de danger.
Nous trouvons une galerie de jonction vers cette deuxième descenderie : il faut alors ramper sur plusieurs mètres car c'est vraiment très bas : on se sent oppressé.
La galerie devient plus large, nous la prenons en remontant. Nous débouchons à nouveau timidement dehors, l'eau s'infiltrant, il y a une partie inondé et à côté une petite cavité naturelle.
Nous ne trouvons aucun départ de galeries, nous revenons plus bas et essayons de progresser mais les chantiers sont beaucoup trop bas ou alors complètement effondrés.
M090
Il s'agit d'une petite mine d'anthracite peu développée dont l'exploitation suit le pendage vers le Sud-Ouest. Certes peu inclinée, nous descendons au total une trentaine de mètres, peut-être plus dans un fatras de galeries complètement anarchiques. Il n'y a pas de schéma d'exploitation bien établi.
L'anthracite est un charbon riche, très recherché et beaucoup plus sombre. Nous visitons un seul réseau mais il semble qu'il y avait d'autres exploitations au moins aussi grandes ou plus, mais qui ne sont plus accessibles aujourd'hui.
L'entrée tortueuse nous permet d'accéder à la première salle baptisée les "mikados". Et on peut comprendre pourquoi. Cela ne donne pas un aspect dangereux mais plutôt d'un gros bazar. Il faut se frayer un passage dans ce fatras de boisages, tous est plus ou moins glissant, ce n'est pas évident.
Plus nous descendons plus nous naviguons dans un espace entièrement dédié à la sécurité. Les tailles une fois dépilées sont soutenues par des boisages qui s'écrasent avec le temps et l'humidité.
Il y a donc une quantité incroyable de boisages dans la mine. Nous tombons sur cette galerie inondée qui est en fait le travers-banc d'entrée, mais celui-ci est effondré aujourd'hui.
Voici quelques chandelles qui témoignent d'une grande stabilité, on se sent en totale confiance. En fait le ciel s'est affaissé d'au moins 10 à 20cm par endroits, c'est rassurant. Nous débouchons dangereusement après notre "chatière de l'angoisse", dans une première grande descenderie qui est entièrement encombrée de blocs, le haut est effondrée, le ciel est fracturé et il est impossible de passer. Nous poursuivons alors vers le bas...
...où nous trouvons un premier croisement assez joliment boisé. On peut remarquer à cet endroit le travail parfait des boiseurs.
Nous arrivons au fond où il n'y a pas beaucoup plus à voir finalement, dans une des galeries il reste encore une voie au sol, mais il faut passer une salle où d'énormes blocs sont tombés et d'autres n'attendent plus que cela.
Il y a uniquement cette galerie (Cf : troisième photo) qui soit dans un état correct et permet d'apprécier l'encaissement du charbon dans les schistes.
En remontant nous allons voir une autre descenderie assez vertigineuse et étroite et puis une autre où se trouve encore pas mal de boisages, c'est assez esthétique. C'est le mot de la fin. Nous ressortons, soulagés.
M096
Il s'agit d'une mine de lignite qui a été exploitée à diverses périodes selon la demande de charbon. Dans la documentation, on peut lire que la mine s'échelonne sur plusieurs niveaux. Le gisement est réparti par deux principales veines dont l'épaisseur serait de deux mètres, il se déploie sur dix à douze kilomètres de longueur et sur environ trois cents mètres de largeur. Les veines sub-verticales s'intercalent dans un ensemble synclinal.
Le charbon est découvert grâce à un effondrement qui le laisse affleurer, très vite il est reconnu et exploité sur cinq concessions.
Ce que nous visitons aujourd'hui n'est qu'un travers-banc, les galeries sont déjà noyées ou effondrées. L'intérêt est donc faible mais les vestiges miniers extérieurs sont intéressants.
Le carreau minier est accroché sur la falaise, nous offrant une splendide vue sur la région.
Positionné à côté de l'entrée, se trouve un comptoir, sans doute la lampisterie et derrière un poste de transformation électrique.
Un téléphérique permettait de descendre le charbon vers une station de chargement située plus bas dans la vallée.
Derrière, se trouve un bâtiment qui ressemble à un local compresseurs ou en relation avec la station de téléphérique.
Un peu plus loin se trouve d'autre bâtiments dans le même état d'abandon dont on suppose être les bureaux, une forge et un magasin.
Cette vue donne envie d'aller aux toilettes plus souvent ! Juste à côté, creusé au rocher se trouve une petite poudrière.
Cette galerie est un travers banc de 360m et permet d'atteindre les deux veines de charbon. Ces veines dont le pendage est quasiment vertical (80°) affleurent au sommet de la montagne et descendent jusqu'en bas de la vallée. Situé au sommet, un puits de -55m de profondeur permettait la ventilation des quelques chantiers (anciens travaux). Au niveau de la vallée, d'anciens travaux ont également été menés, les environs ont été percés de galeries mais à ce jour il n'en reste plus rien. Il est difficile de dire si tous les travaux menés étaient tous reliés à un moment donné ?
Au fond nous trouvons une première salle qui est destinée visiblement aux chevaux. Puis la galerie se divise en deux : à gauche à peine quelques dizaines de mètres, tout est totalement effondré, et c'est d'ici qu'arrive l'eau ferrugineuse. L'autre galerie, nous permet d'apprécier la plus petite des veines de lignite, mais même pas 5m plus loin, l'air devient mortel (nous mesurons à peine 12%) mais cela semblait tomber encore plus bas.
Deux mondes se côtoient et s'affrontent depuis des années. Au revoir la mine !
M108
Il s'agit d'une petite mine d'altitude (1500m) qui a exploitée de l'anthracite. Il existe très peu d'informations sur cette mine, et au vu de sa dangerosité, elle est très vite gazée, rien d'autre ne sera détaillé de toute manière.
Tout au bout de la galerie principale, se trouve un accès vers le haut et deux départs : un de chaque côté. Vers la gauche, il y a ce petit coffre, sans doute pour contenir des détonateurs et vers la droite, une galerie dont on voit ces boisages au ciel. Ce n'est pas possible de continuer, les galeries sont gazées.
Cette portion cintrée est sans doute la plus belle partie.
Voici le départ de quelques chantiers soit vers des niveaux supérieurs ou inférieurs, mais c'est très bas ou vite compliqué d'accès et effondré.
Quelques boisages sont encore visibles et donnent un peu de charme dans cet univers bien sombre.
Les carrières de ciment de France
M104
Excepté le fer, le cuivre est le second minerai exploité depuis l'Antiquité par les hommes.
En Savoie, une dizaine de mines ont exclusivement extrait ce minerai, quand beaucoup d'autres en ont tiré également mais en plus faible quantité, et extrayaient principalement d'autres minerais, comme le plomb ou le fer.
La mine s'étage sur trois niveaux à partir de 1150m d'altitude, le gisement de type filonien est quasiment vertical mais irrégulier et se divise en 4 bancs. On y accède par deux travers bancs qui représentent le niveau zéro et le niveau intermédiaire. On a extrait ici du cuivre pyriteux de couleur jaune (chalcopyrite) associé au fer spathique et du cuivre gris argentifère (tétraédrite) intercalé dans des bancs quartzeux dans lesquels on a également extrait de l'argent et aussi de l'or mais en très infime quantité.
C'est alors la mine la plus connue du département.
Elle fut exploitée jusqu'en 1778 date à laquelle l'usine de transformation fut arrêtée. Puis de nouvelles recherches furent entreprises, et de nouveau elle fut en activité de 1830 à 1836 puis passa entre les mains de plusieurs propriétaires jusqu'en 1860. Sur 300 kilos de minerais on retirait 33% de cuivre. Celui-ci était traité dans le boccard en contrebas près de la rivière. La mine occupait une cinquantaine d'ouvriers à cette époque.
Au bout du premier travers banc, quelques coulées de chalcopyrite biens colorées apparaissent déjà.
Cette grande salle, communique avec le niveau supérieur, dont on voit la lumière extérieure. Plus loin, cette même configuration permet la jonction vers le niveau inférieur.
Ces différents boisages soutiennent le remblaiement en couronne du niveau supérieur. Cela tient encore !
Bien que la mine soit relativement petite, la progression est rendue difficile. Cette seconde photo (Cf: Pilier) montre bien la couche exploitable de cuivre, dont il reste au centre un pilier de soutien.
M091
Il s'agit d'une très grande mine exploitée principalement pour le fer (sidérite), le cuivre (chalcopyrite) et le plomb (galène) que l'on nomme généralement le Grand Filon de par sa puissance qui pouvait être entre 5 et 8m. Il s'étale sur 500m de dénivelé orienté Est/Ouest, il est souvent fracturé et plissé par plusieurs failles. On a également extrait de la barytine dans les hauteurs du filon.
Le réseau actuel forme plus ou moins 20km de galeries.
Les premières traces d'exploitation du minerai remonteraient au 13ème siècle pour s'achever au début des années 1930. L'exploitation s'active réellement vers la fin du 18ème siècle, une concession est ouverte pour le cuivre, le fer étant laissé libre aux paysans de la région. Au début du 19ème siècle on recense pas moins de 62 exploitations et 38 entrées différentes grâce à 400 mineurs ! Le réseau était totalement anarchique et ne devait en aucun cas rencontrer l'exploitation voisine sous peine de violence. Vers la fin du 19ème siècle, l'exploitation devenue plus difficile et coûteuse est continuée par une société qui modernise et exploite le gisement de façon rationnelle : installation de plans inclinés, exploitation en chambres et piliers et création de nouveaux roulages.
Le minerai était ensuite descendu dans la vallée par des plans inclinés et grillé avant d'être envoyé vers les hauts fourneaux de la région.
En 700 ans on estime à plus ou moins 1,5 millions de tonnes de minerais extraits.
C'est une mine qui s'échelonne sur toute une partie de la montagne. Plusieurs entrées donnaient à des niveaux différents, voici le niveau intermédiaire.
Il s'agit de petites galeries d'extraction qui filent vers le centre de l'exploitation, mais il y a aussi la possibilité de rejoindre d'autres travaux situés dans des niveaux supérieurs ou inférieurs. Les galeries se ressemblent toutes mais le paysage parsemé de vestiges est intéressant.
La voie enjambe ce qui semble être une galerie de vidange du minerai qui se poursuit plus bas.
En remontant doucement nous arrivons vers des chantiers plus importants, la grande salle, et un premier plan incliné de grande envergure se montre devant nous, il va remonter progressivement toute une partie de la montagne. Dans ce secteur, fortement exploité il ne reste que quelques piliers, la portée est assez impressionnante.
En haut on a l'impression qu'il s'agit du même niveau qu'en bas, le matériel et les galeries sont presque identiques.
Il semble que cet objet était un basculeur ou retourneur de benne de wagonnet.
Situé assez haut dans la mine, ce plan incliné se divise en plusieurs sections et remonte très haut. Il est toujours équipé de ses voies, il passe de trois à quatre rails.
Dans un recoin se trouve l'hommage à Emile Skarka, dit Mimile, grand passionné par les minéraux, c'est ce qui l'a conduit à s'intéresser aux mines et à la spéléo. En rejoignant le Speléo club de Savoie, il fait alors la rencontre de Robert Durand, qui deviendra son compagnon de visite durant de nombreuses années.
M092
Il s'agit du réseau le plus haut.
De taille plus réduite ce quartier s'étend toujours dans la continuité du banc, c'est à dire vers le sommet, à travers un long plan incliné. Les galeries en plus mauvais état pour la plupart ne se développent que peu. Il reste également moins de vestiges.
M093
Ce petit réseau est assez différent, c'est déjà plus bas, une grande majorité des galeries sont consolidées avec des hagues. Seul cette "grande" salle permet de voir de beaux piliers tournés. Un plan incliné existait mais il est rapidement bouché.
M103
Cette mine de fer, de la sidérite (de couleur marron/noire), a été exploitée dés l'ouverture de la concession en 1839 jusqu'en 1873, puis très partiellement par plusieurs sociétés qui se sont succédées, mais sans extraction ou presque, jusqu'à l'annulation de la concession, au milieu des années 1960.
La mine s'ouvre dans les couches de micaschistes le le filon de fer qui s'étend d'Est-Ouest se répartit sur trois niveaux (accessibles) du Nord au Sud. Le filon incliné à 49° n'a qu'une puissance limitée comprise entre 20cm et 40cm et comprend 33% de fer. Au plus bas de la mine, celle-ci entre en contact avec les cargneules du Trias, et change littéralement d'aspect et de couleur, cette faille est bien lisible sur le terrain quand on sait la remarquer.
Les premières galeries sont un peu basses et peu intéressantes. Le filon de fer n'est que peu visible mais le pendage est marqué au fur et à mesure que l'on descend, comme on le voit avec ce pilier tourné, dont la galerie serpente autour.
Au niveau juste en dessous, c'est légèrement plus haut, les parois éclatent de couleur, et on peut même apercevoir quelques minéralisations assez belles.
Bien que les niveaux se succèdent rapidement ils ne dépassent pas les 4/5m de dénivelé. Ici l'eau a envahi le dernier niveau de la mine dont ces deux descenderies. Plus loin on apercevra un beau mur en hagues et un pilier à bras ainsi qu'un rare vestige de boisage.
Au niveau le plus bas, c'est ici que l'on apercevra la faille entre les micaschistes (à gauche) et les cargneules (à droite) du Trias (Cf: Première photo). L'extraction s'est poursuivie dans cette couche, sur quelques mètres, car elle sortait initialement à l'extérieur à ce niveau, tout près du four qui servait à griller le minerai.
C289 - L'échaillon
Le mot échaillon signifie un lieu escarpé où l'on ne peux aborder que par des degrés taillés dans la pierre ou simplement un lieu d'accès difficile.
Ici, il désigne spécifiquement le Bec de l'Echaillon, promontoire rocheux surplombant l'Isère et pointe Nord du Vercors.
Les carrières de l'Echaillon sont connues depuis le Moyen-Age et la Renaissance, elles fournissent une pierre de taille et d'ornementation de qualité notamment car il s'agit d'un calcaire résistant, à grain fin, de texture granuleux, peu gélif et se travaillant sans difficulté. Il est dit que :
Cette pierre peut remplacer le marbre de Carrare pour l'aspect, elle est homogène, ne se délite pas et peut par conséquent être employée dans tous les sens
.La pierre blanche de l'Echaillon, variété de ce calcaire, est sans contredit le plus beau des matériaux de construction exploités dans le Dauphiné.
Les flancs recèlent mieux qu'une mine d'or : les belles carrières de pierre de l'Echaillon.
Ce calcaire très clair et massif est issu du Jurassique supérieur (Tithonien).
Ce calcaire se décompose en plusieurs lentilles que l'on distingue en fonction de sa couleur :
- L'Echaillon jaune : pierre dure et compacte.
Aussi appelé Roche de l'Echaillon, il est extrait des carrières de Lignet et de Rovon. Ce calcaire a subi une action métamorphique complète, c'est un véritable marbre jaune clair avec veines blanches de calcaire cristallisé.
- L'Echaillon blanc (banc blanc) : pierre crayeuse et tendre, première lentille de la formation c'est la partie la plus exploitée. Au ciel se trouve le crassin, pierre plus dure et compacte.
C'est un calcaire d'un blanc éclatant, moitié crayeux, moitié cristallin pétri de débris de polypiers et de divers fossiles.
- L'Echaillon rose : plus rare qui se trouve au dessus toujours dans une couche de calcaire blanchâtre, où une seule poche est représentée par un calcaire rosée. C'est la partie la plus anciennement exploitée, sa coloration serait due à la présence d'oxydes de fer anhydre ou hydraté.
Le marbre est une roche calcaire, on désigne sous le nom de marbre tout matériau qui soit apte au polissage.
On distingue le marbre qui est un calcaire métamorphisée qui contient au moins 75% de calcite et la pierre marbrière qui en contient moins de 75%. Ici on parle de pierre-marbrière.
Son exploitation est principalement lié à Monsieur Pierre Antonin Biron (1811-1889) qui en est le propriétaire et qui exploite les carrières depuis 1848 (carrière de Lignet, carrières de l'Echaillon, Carrières de Rovon) mais c'est la carrière de l'Echaillon qui est la plus convoitée, d'abord à ciel ouvert puis en souterrain. Son fils, Georges Jean-Baptiste Biron (1847-1921) les développera en 1907 avec la création de la société Société des Carrières et Usines de l'Echaillon G.Biron, et en installant en contrebas une scierie moderne permettant de tailler, sculpter et polir les pierres pour leur donner toute la beauté qu'elles méritent. Elle communique, pour ainsi dire, l'immortalité aux oeuvres à la composition desquelles elle concourt.
Il est nommé chevalier de la légion d'honneur le 17 aout 1920, soit un an avant sa mort.
Monsieur Jacques Milly-Brionnet (1836-1904) exploite dans les premières couches une carrière de pierre à chaux grasses comprenant des intercalations lenticulaires de dolomie sur la commune de Veurey-Voroize. Il exploite également les assises de l'Echaillon blanc.
Sources :
- Annales des mines recueil de mémoires sur l'exploitations des mines
- Dictionnaire etymologique des noms de lieux de la Savoie - Adolphe Gros
- Bulletin de la societé scientifique du Dauphiné
- La Vallée de la Bourne - Louise Drevet
- COmité pour la REcherche et la Promotion du Patrimoine, de l'Histoire et de l'Art à Voreppe : https://www.corepha.fr/
Voici l'entrée du premier plan incliné.
L'entrée de la galerie de roulage est en très mauvais état, celle-ci nous amène vers les chambres d'extraction au coeur de la montagne.
Et d'un coup on en prend les yeux avec cet énorme vide aux dimensions folles ! Des wagonnets et des voies sont encore présentent et amènent au pied des anciens chantiers d'exploitations.
L'exploitation est réalisé en piliers tournés. D'ici nous regagnons la sortie de l'autre côté où se trouve le second plan incliné.
Ce second treuil est en meilleur état que le premier, sans doute du fait qu'il soit abrité dans une construction. A sa base on voit encore clairement le départ du plan incliné.
Aux abords du treuil sont éparpillés divers vestiges liés au transport des pierres : rails, plaques-tournante, wagonnets. Ces wagonnets étaient équipés d'un plateau qui permettait de compensait le pendage du plan incliné.
C885
Cette petite carrière de talc est assez difficile d'accès car elle se situe à 1000m d'altitude dans une gorge pentue et proche d'un torrent.
Le gisement se compose de quatre lentilles compactes et parallèles et s'intercale dans les schistes verts en suivant un pendage conséquent de 60% à 70%.
Le talc est de couleur blanche grisâtre, peu épaisse et assez difficile à apercevoir dans la couche, il s'étend tout en longueur.
Une première exploitation a été ouverte en 1918 en rive gauche du torrent mais un éboulement du versant a définitivement stoppé ce chantier. Elle fût reprise en rive droite vers 1925 où elle fût exploitée tardivement jusqu'en 1962 sur quatre niveaux (non connectés).
Une usine de traitement était installée en bas de la vallée, le talc était alors descendu par câble aérien.
Les entrées sont esthétiques avec ces boisages encore debout.
Il s'agit d'une longue galerie en travers banc qui amène vers quelques chantiers. Les galeries sont en mauvais état, les boisages sont déjà tombés, au fond la galerie est effondrée, il ne reste que peu de vestiges.
On accède malgré tout à un beau chantier encore équipé de ses boisages. On observe également bien le pendage.
Quelques concrétions de couleurs rouille témoignent de la présence d'oxyde de fer et à côté une concrétion rose/violet, dont on ignore l'origine ?
Ce niveau est légèrement plus long mais ressemble beaucoup au précédent.
C'est ici que nous observons au mieux la couche de talc selon nous, elle y est assez épaisse et bien intercalée dans les schistes verts. On peut la voir notamment sur la photo 4.
C'est la dernière galerie de niveau accessible, elle est tout de suite inondée, bien plus que les autres et...cela nous a découragé ! Quand au quatrième niveau il était en partie extrait à ciel ouvert.
Galerie de dérivation
Cette galerie a été foncée directement dans la montagne, pour parer au risque d'inondation, pouvant être provoqué par l'effondrement d'un pan de montagne se situant sur le versant d'en face. Si cela venait à arriver, la rivière qui sépare les deux versants serait coupée provoquant un barrage naturel, d'innombrables inondations de la zone, et l'eau serait incapable de poursuivre son cheminement ou de s'évacuer. On a donc foncée cette galerie de secours par précaution et anticipation, car le risque reste assez élevé qu'un jour des millions de mètres cubes s'effondrent.
La galerie fait approximativement 1930m de longueur, elle est entièrement rectiligne et mesure 4,2m de diamètre constant, ce qui correspond à une capacité d'évacuation 40m³/s de l'eau. On peut voir les différents trous de forage sur les parois, durant la progression de la galerie.
A quelques endroits, la galerie est recoupée sur une dizaine de mètres et laisse apparaître au fond sur les parois de chaque côté un tubage cylindrique en béton plein dont nous ne savons pas quel est son utilité ? Peut être des tests de pressions pour la résistance de la roche avec l'eau.
Plus loin la galerie est consolidée et enduit d'un gunitage, pour faire face visiblement à une zone de mauvaise tenue.
La galerie est équipée de portes qui s'ouvriront avec le débit d'eau.