Voici un dossier photographique spécialisé sur les anciennes mines d'asphalte située sur la commune de Saint-Jean-de-Maruéjols, dans le département du Gard.
Deux concessions ont été ouvertes sur la commune pour l'extraction de l'asphalte :
Le 4 Juin 1859 est accordée la concession de Saint-Jean-de-Maruéjols à Baptiste Puech, Etienne-Joseph Jouve et Hilarion Rogier. En 1872 la concession est rachetée par la SFA qui est dirigé par Monsieur Vian. Le 30 Décembre 1925 la SFA rachète la concession de Rebesou, précédemment attribuée en 1908 à une sociéte anglaise.
Au total quatre puits ont été fonçés :
- Puits Berry
- Puits Bond
- Puits Goldney
- Puits Vian
Le 11 Août 1906 est accordée la concession de Foncouverte à la SMAC. La société est crée le 2 Août 1884 par Gaston Alexandre et possède trois sites, l'un dans l'Ain, dans le Puy de Dôme et ici dans le Gard, elle est spécialisée dans le dallage et enduits en asphalte coulé.
Cinq puits seront fonçés :
- Puits Alexandre
- Puits des Blaches
- Puits Delamare
- Puits des Echelles
- Puits Oblique (plan incliné)
La teneur en asphalte contenu dans les terrains est de 8%, l'exploitation se fait traditionnellement en chambres et piliers abandonnés, l'asphalte se trouve sur des couches décalées "en escalier" à cause d'une succession de failles. On y produit de la poudre d'asphalte, étant donné que le gisement est très hétérogène, l'asphalte est mélangé entre plusieurs zones d'extraction afin d'optimiser l'exploitation. 40 000 tonnes de calcaire asphaltique sont extraient par an et on estime les réserves à 3 millions de tonnes.
La SMAC cesse toute ses activités en 2002 et la SFA en 2008.
Sources :
- Les mines des Cévennes - Michel Vincent
- Base Mérimée
Puits Goldney
Le puits Goldney est foncé en 1931, par la Société Anonyme des Anciens Etablissements de Hulster, Faibie et Cie, il fût terminé en 1932 et mis en service en 1936. Son diamètre est de 4m et atteint la profondeur de -276m. Il fût relié au puits Berry par un travers banc de 500m. Ce puits assurait l'extraction, le personnel et le matériel. Il remplace les puits Vian et Bond qui sont devenu noyés et exploite un nouveau gisement, plus profond.
La machine d'extraction se trouve à l'étage tandis que les locaux et un ventilateur se trouve au rez de chaussée.
Malgré la mise en sécurité du site, celui-ci est entièrement vandalisé et la machine d'extraction complètement pillée.
Puits Berry
Le puits Berry est mis en service en 1935, soit un an avant celui de Goldney. Il est profond de -210m, il servait comme puits de secours et d'aérage.
Le minuscule bâtiment d'extraction n'abrite aujourd'hui plus rien.
Puits Delamare
Le puits est fonçé en 1907 et terminé en 1911, le carreau comprend : un chevalement, un triage, une forge, un magasin, des bureaux, maison du directeur, cité ouvrière (1913) et une centrale électrique (1914).
Le puits est confronté à d'importantes venues d'eau avec l'arrêt d'extraction du puits Vian, en 1922 la société fonçe alors le puits Alexandre 500m plus loin. Il est mis en service en 1924. Les travaux d'extraction du puits Delamare s'arrêtent vers 1925, le puits est complètement noyé et impossible à assécher, la société creuse le puits Oblique, à seulement quelques mètres du puits Delamare. Il s'agit en fait d'un plan incliné de 268,4m de long incliné à 45°. Le puits Oblique est connecté plus tard avec le puits Alexandre.
Le chevalement du puits Alexandre a été démonté et se trouve aujourd'hui sur le carreau de la mine témoin à Alès.
Le premier bâtiment accueillait la machine d'extraction du puits Delamare, il est daté au fronton de 1910. Aujourd'hui il sert d'habitation et de salle d'exposition, le reste des bâtiments est resté à l'abandon, entièrement vandalisé il s'agit du carreau du puits Oblique.
La mine des Roys
Il s'agit d'un documentaire sur la mine de bitume de Dallet, dans le département du Puy-de-Dôme à une quinzaine de kilomètres à l'Est de Clermont-Ferrand, entre les villages de Pont-du-Châteu (au Nord), Cournon d'Auvergne (au Sud) et Lempdes à l'Ouest.
Il s'agit d'une mine de calcaire bitumineux. Le bitume se trouve encastré dans deux couches de calcaire superposées incliné vers l'Ouest. Ce calcaire brun repose sur le bassin sédimentaire de la Limagne (Stampien supérieur), dans le graben qui est composé d'argiles, de marnes et de calcaires dit bioclastiques et construits. Le bassin est parsemé de failles et de cheminées de type volcaniques (diatrème).
La mine s'ouvre sur le côté Ouest de l'Allier, là où le calcaire affleure. La mine, appelée plus généralement la "mine des Roys" tire son nom des concessions qui ont fractionné les terrains à exploiter :
- Concession des Roys (Partie Nord) acquise le 25 Septembre 1843 par Monsieur Louis-Charles-François Ledru
- Concession des Roys (Partie Sud) acquise le 25 Septembre 1843 par Monsieur Maurice de Laizer
Dallet n'est pas unique, alors que les premières recherches datées de 1840 avaient montrées la présence de bitume, d'autres concessions sont alors ouvertes aux alentours : concession de Pont-du-Chateau (Partie Est, Ledru), concession de Pont-du-Chateau (Partie Ouest, Michel et François Bressons), concession de Lussat (Partie Nord, Ledru), concession du Puy de la Bourrière (Ledru), concession de Malintrat (Brugière de Barante). De 1858 à 1884 huit exploitants différents se succèdent sans à parvenir au succès.
Toutes les concessions sont regroupées en 1874 mais il faut attendre 1884 et la constitution de la SMAC à la même époque Société des Mines de Bitumes et d'Asphalte du Centre qui va exploiter la mine de Dallet. (Elle exploitera des mines dans le Centre, dans le Gard (Voir SFA) et dans le Puy-de-Dôme)
Elle crée également une usine de transformation à Pont-du-Château (à 3,5km de la mine).
En 1899 la concession Roys Nord est abandonnée et l'exploitation est concentrée sur la partie Sud. A partir de 1931 le gisement s'épuise, des recherches sont entreprises et une nouvelle couche est trouvée à 45m de profondeur. On y accède alors par un plan incliné à 45 degrés depuis l'intérieur de la mine.
Durant un siècle, la SMAC va exploiter la mine et creuser plusieurs kilomètres de galeries sur deux niveaux. Au départ, les blocs extraits étaient acheminées par wagonnets vers l'usine de Pont-du-Château ("la route du bitume"). En 1968 les voies extérieures Decauville sont supprimées et font place, à la construction d'une estacade. Les wagonnets sont alors vidés sur le carreau puis le minerai est chargé directement dans des camions.
Les blocs sont d'abord concassés, broyés et réduit en poudre. Puis ils sont chauffés et compressés pour être finalement transformés en pavés, afin de servir pour les trottoirs.
La mine ferme le 04 mars 1984 après 100 ans d'extraction à cause d'un accident mortel survenu dans la descenderie. 828 000 tonnes de calcaire bitumineux ont été extraits pendant cette période qui ont donné 58 000 tonnes de bitume. La roche contient 7% de bitume.
Sources :
- Annales des mines
- Un gisement d'hydrocarbures vu de l'intérieur et un trésor du patrimoine géologique français : la mine de bitume de Dallet (Puy de Dôme), dite " Mine des Rois "
On distingue une alternance de couches dont les marnes en vertes, le calcaire en brun et le bitume en noir/marron. On trouve dans ces strates par endroits de grosses masses qui sont des stromatolithes (sortes de nodules) souvent imprégnées d'hydrocarbure.
L'exploitation est faites classiquement en piliers tournés à l'aide d'explosifs.
Le bitume imprègne le calcaire, celui-ci s'écoule le long des fissures de la roche donnant alors un spectacle de coulures noires assez glauque. Le bitume est un hydrocarbure, c'est un liquide visqueux et collant.
Un ancien atelier qui accueillait plusieurs compresseurs, mais aujourd'hui il ne reste plus rien. Pas loin un ancien châssis de pelle mécanique.
Le travers-banc, arrive directement dans la gare de triage, puis donne accès à deux descenderies parallèles, qui sont aujourd'hui noyées. Pour l'une d'elle il reste encore un treuil en place.
La gare est encore pleine d'une cinquantaine de châssis, les bennes ayant été récupérées et feraillées.
Il reste un peu de matériel dans les galeries mais le plus gros a été sorti à la fermeture.
M027 - Mine de Saint-Champ
La mine de Saint-Champ fait partie des cinq mines de bitume du département, elle a fonctionné en discontinu de 1890 à 1954, elle a exploitée les calcaires en plaquettes bitumineux issu du Kimméridgien. L'importance du banc à cet endroit a donné lieu à une extraction à ciel ouvert et également en souterrain. Les calcaires ont une couleur grisâtre, ils sont fins mais gras, et intercalés de lits de bitume. Trois couches parallèles sont reconnues suivant un pendage de 60°. Ces couches sont alternativement imprégnées et stériles, ce qui leur communique des teintes différentes, brune assez foncée pour les couches riches et grise pour les couches non imprégnées.
L'appellation correcte est calcaire bitumineux, et non schistes bitumineux comme on peut le lire un peu partout mais cette appellation est resté dans la littérature. Le calcaire est une roche sédimentaire et non métamorphique.
Il semble que la première trace d'exploitation fut le 05 Juin 1890 avec la création de la concession de mines de schistes bitumineux de Saint-Champ accordée à la Société des Mines de Saint-Champ. Elle fut amodiée le 04 Décembre 1916.
En 1921, la Société Anonyme des Mines de Saint-Champ est crée, en 1929 elle produit 800 tonnes avec 18 ouvriers. Elle est renommée Société Nouvelle des Mines de Saint-Champ sans doute vers 1930, et ouvre trois nouvelles galeries pour une exploitation en souterrain durant la période de la Seconde Guerre Mondiale.
En 1933, la société dépose un brevet pour un savon décrassant et antiseptique. On incorpore une huile à un savon quelconque par l'imprégnation préalable d'une poudre par l'huile et addition de cette composition au savon. Comme poudre, on peut employer par exemple le produit tamisé constituant le résidu de la distillation sèche de roches bitumineuses donnant une huile soufrée riche en soufre sous forme organique et comme huile une certaine quantité de cette huile soit brute soit raffinée.
Et voici ce que l'on pouvait lire de l'huile extraite de Saint-Champ : Employée sous forme d'huile, ou transformée en dérivé sulfoné, elle possède des propriétés thérapeutiques notables et rend de services en dermatologie, en gynécologie, dans les maladies des voies respiratoires et en général dans les affections qui relèvent d'un déficit en soufre de l'organisme. Sa puissance antiseptique, plus grande que celle des huiles de schistes ordinaires, grâce à sa haute teneur en produits sulfurés volatils, doit faire préférer son emploi dans l'assainissement des locaux agricoles et dans la lutte contre les mouches et les moustiques. C'est également un insecticide de grande valeur.
Les principaux produits fabriqués sont le :
- Sulfoxylol : Pour la protection du bois et des insectes
- Entomol : Pour la protection des cultures, c'est un insecticide.
- Kymol : C'est un désinfectant.
- SRF : C'est un régénérateur pour la terre.
- SIF : C'est un insecticide, insectifuge et fertilisant
En 1954 l'usine produit de l'huile pour des usages vétérinaires et médicaux. Mais il faut croire qu'il s'agit également de son année de fermeture.
Sources :
- BRGM
- Bulletin des sciences pharmacologiques - Note sur l'huile sulfurée extraite des schistes Kimmeridgiens de Saint-Champ (1915)
- Statistique de l'industrie minérale et des appareils à vapeur - Etat des concessions de mines (1929)
- Annales des mines - 11ème série(1918)
- Abis Belley
- La Propriété Industrielle - 45ème année N7 - 1929
La galerie d'accès de 460m amène directement au centre de l'exploitation, puis des galeries de niveaux s'échelonnent vers le haut.
Les wagonnets évacuaient la roche à l'extérieur vers l'usine située non loin de la mine. Là celle-ci était concassée, triée, puis distillée afin d'extraire l'huile de la pierre.
Cet ancien travers-banc était la seconde galerie d'accès, elle rejoignait le bâtiment de triage à l'extérieur. A mi-chemin se trouve cette armoire qui fait étrangement penser à une petite poudrière ou une réserve à détonateurs. Aujourd'hui l'eau a tapissée une magnifique nappe de concrétions.
Les quatre niveaux sont reliés par des échelles, séparés d'une dizaine de mètres. Les trémies sont disposées en début et/ou fin de galeries. Il reste par endroits quelques vestiges de matériels. Si on regarde bien, on peut voir les différentes strates de bitume dans la partie exploitée.
C879
Ces anciennes mines d'asphalte, s'ouvrent dans un anticlinal dans les calcaires Urgonien, lesquels ont été érodées par le lit du ruisseau situé en contrebas, et qui a permis leurs découvertes. L'imprégnation de bitume dans ces couches calcaires s'est étagée en profondeur jusqu'au sommet du pli, d'où un pendage des dépôts de 10° à 15° vers le Sud-Ouest. Ceux-ci se sont déposés dans les fissures de la pierre, dans les bancs crayeux les plus poreux. En contrepartie, la couche est également délimitée par des bancs de pierres stériles et dures.
La teneur en asphalte dans la pierre était de l'ordre de 2% à 5%, c'est à dire très peu, et pouvait atteindre 10%, dans les poches.
Dans cet anticlinal, les différentes exploitations se sont ouvertes côte à côte mais aussi en superposition, en fonction des concessions établies. Les couches de bitume sont plus sombres de couleur marron et visibles dans les hauteurs et au centre des piliers.
Les premières concessions sont accordées en 1838 il y en aura quatre au total. L'activité d'extraction de l'asphalte se terminera progressivement dans les années 1977, là où une champignonnière s'installera en 1980 dans le réseau du haut, et perdurera jusqu'en 2013.
Dés l'entrée il reste tout le matériel.
Dans cette exploitation, le pendage est de 23°, le recouvrement atteint les 10m, les hauteurs de galeries oscillent entre 5m et 7m, c'est d'ailleurs ici qu'elles sont les plus hautes. En face elles ne dépassent pas les 3m à 6m. Cette première zone est la partie la plus récente.
Une partie a été également exploitée à ciel ouvert et a coupée l'exploitation souterraine.
Dans cette galerie (Cf : seconde photo) des forages ont été effectués et permettent de voir le niveau inférieur, c'est un peu déstabilisant quand on se rend compte que le recouvrement est assez faible.
Et voici les anciens travaux. Tout est resté figé. On y accède par un plan incliné qui relie la nouvelle exploitation vue précédemment.
Dans cette partie il reste tout le matériel ferroviaire : voies, wagonnets, embranchements, plaques tournantes. Ce n'est que du Decauville.
C'est par ce tunnel taillé dans la roche, que l'asphalte était évacué par voie Decauville.
Il s'agit de plusieurs petites exploitations concernant des mines d'asphalte. L'asphalte est exploité à ciel ouvert mais aussi en galeries sur un front de 3 à 4 mètres. L'asphalte figé dans la roche calcaire ne représente que 10%.
Réseau 1
Le premier point est une galerie d'à peine trente mètres de long. Il n'y a rien.
Réseau 2
Voici le site le plus intéressant, c'est aussi le plus grand. L'exploitation est faites en hagues et bourrages et non pas en piliers tournés. On exploite donc toute la couche, puis on bourre avec les déchets de pierres que l'on ferme par des hagues. On peut voir sur la dernière photo une hague à moitié fermée.
Cela donne des galeries assez jolies et propres.
On aperçoit les maigres couches d'asphalte sur la paroi de gauche sur la première photo.
Réseau 3
Ce réseau très petit est intéressant pour le lac à son entrée. Plus loin on trouvera encore un beau châssis de wagonnet.
M101
Il s'agit d'une vaste mine, sans doute la plus grande de la région, l'asphalte a été exploité sur plusieurs couches et niveaux. Malheureusement le réseau actuel est cerné par des effondrements et des galeries obstruées de remblais.
L'exploitation est menée en piliers tournés. Il ne reste que peu de vestiges, excepté ce bout de voie.
La couche est bien visible sur les piliers, le bitume suinte ici et là à la suite d'infiltrations. Par endroits les galeries ont été complètement exploitées, elles alors ont été entièrement remblayées de déchets, elles étaient étayées en partie grâce à ces boisages restants.