Lenoncourt
Ce chevalement comme celui d'Einvile est une tour dite de sondage, ces constructions de bois et de parpaings sont les seules traces restantes du début de l'extraction du sel dans le bassin. Elles mériteraient d'être préservées et mises en valeur.
Cet ancien sondage porte le numéro 22. La différence de hauteur entre ces deux sondages par exemple est significative, ce mode d'extraction nécessite deux puits :
- L'un pour l'injection d'eau.
- L'autre pour l'extraction de la saumure.
Il fallait tout simplement une hauteur suffisante pour pouvoir installer une pompe. On peut donc distinguer l'utilité de chaque sondage.
Il faut alors s'imaginer qu'il y avait plusieurs de ces tours de ce style dans le paysage, toutes plus ou moins alignées. Il reste encore plusieurs traces des fondations de ces sondages.
Varangéville
Le puits d'extraction est caché derrière ces tôles, il sert à la descente du personnel, à l'extraction et comme retour d'air. Il descend à 160 mètres.
La mine de Varangéville (concession de Saint Nicolas) est aujourd'hui la dernière mine de sel Française encore en activité.
Les premières concessions pour Varangéville sont accordés en 1845. Deux exploitants vont se partager ces concessions :
- Société Daguin et Cie
- Société des Salines de Rosières-Varangéville. (Puis Saline Maugras en 1868)
La société Daguin et Cie est crée en 1855. La saline est crée la même année, un premier puits est foncé, le Saint Maximilien, le fonçage du puits Saint Jean Baptiste ne commence qu'en 1869, sa profondeur est de 160m. En 1884 la société Daguin et Cie devient Société Marcheville Daguin et Cie.
La Société Salinière Lorraine est crée en 1944 elle loue puis achète la mine. En 1961 elle devient Société Salinière de l’Est en rachetant plusieurs salines, puis en 1967 Société Salinière de l’Est et du Sud-Ouest (regroupement de salines du Sud Ouest) et l'année suivante nait de la fusion des salines de l'est, la Compagnie des Salins du Midi et des Salines de l’Est.
On produit à peu près 500 000 tonnes de sel par an.
On estime la taille du gisement à au moins de 400 kilomètres carrés, dont l'épaisseur varie entre 15 et 70 mètres, qui se subdivisent en 11 couches, dont une seule est exploitée, sa puissance est de 16 mètres. Aujourd'hui 200 kilomètres de galeries on déjà été exploitées, le front de taille se situe à 5 kilomètres du puits. Et l'exploitation continue toujours...au moins jusqu'en 2025 le tout grâce à 60 mineurs.
Le puits RV (Rosières - Varangéville), (concession Rosieres-Varangéville) est foncé en 1872, sa profondeur est de 125m. Initialement crée par la Société des Salines de Rosières-Varangeville, il servait comme puits d'extraction, aujourd'hui il appartient à la CSMSE, mais ne sert plus (juste retour d'air également) C'est le puits le plus éloigné. En souterrain ces galeries sont aujourd'hui également relié à la mine de Varangéville. Juste pour l'indiquer, la concession Rosières-Varangéville est la concession la plus ancienne de Meurthe et Moselle.
La machine d'extraction est une machine à tambour à câble plat.
Pour résumer il y a donc trois puits :
- P1 : Puits d'entrée d'air et de secours.
- P2 : Puits d'extraction de deux cages sur deux étages, de service et de retour d'air (Puits Saint Jean Baptiste)
- P3 : Puits de service et retour d'air (Puits de Rosières)
Dombasle-sur-Meurthe
La soudière Solvay est fondée en 1873, elle tire son nom d'un chimiste belge Ernest Solvay, qui a inventé un procédé destiné à obtenir du carbonate de sodium. Ce procédé est économique (le sel et le calcaire sont facilement trouvables) et moins polluant (l'ammoniac est recyclé pendant la réaction).
L'usine est immense, elle s'étend sur presque un kilomètre de longueur, et possède des appareils démesurés tels que :
- Ces trois énormes fours à chaux de 27m de hauts, construits en 1900, ils servent à la calcination du calcaire, celui-ci était extrait des carrières de Maxéville par TP MAX (Transport aérien de Maxeville), long de 18km il a transporté pendant 60 ans près de 50 millions de tonnes de calcaire, grâce à ses 800 bennes avant de s'arrêter en juin 1984.
- Un énorme pont transbordeur perché à 70m de hauteur du canal de la Marne au Rhin afin d'alimenter ces fours.
- Les énormes bâtiments de 15 étages qui abritent les carbonateurs.
- Un bassin de décantation d'une capacité de 5 millions de mètres cubes.
Pas étonnant donc que cette soudière soit la troisième plus grande d'Europe. Elle produit entre autre 700 000 tonnes de carbonate et 120 000 tonnes de bicarbonate de soude.
Voici la dernière benne se trouvant à Varangéville !
Près de la carrière à ciel ouvert toujours en activité se trouve un petit tronçon du TP Max, dernier vestige de ce transporteur.
Einville-au-Jard
Il s'agit de la saline Sainte Marie, elle a débuté en 1871 (concession la Sablonière). Le sel est ici extrait par dissolution, puis stocké dans des "poêles" (ce sont des bassins) qui sont chauffés. Le sel peut ensuite être récolté.
SEM : Saline Einville Maixe
La saline Saint Laurent démarre la même année que Sainte Marie, elle était exploitée comme à Varangéville. Aujourd'hui tous les bâtiments ont été détruit il reste encore le chevalement appartenant à la CSMSE.
Laneuveville-devant-Nancy
La soudière de la Madeleine est crée en 1881 par Ernest Daguin, qui veut, en plus de la mine Saint Nicolas, développer un nouveau produit à partir du sel : le carbonate de sodium. Après des essais très concluants (notamment en y ajoutant de l'ammoniac), la soudière s'installe près de Varangéville.
Depuis la moitié du XX siècle, l'usine changea de nom plusieurs fois en fonction des diverses fusions, de Saint Gobain jusqu'à devenir une filiale de Rhône-Poulenc en 1996, Novacarb était né. Depuis 2000 c'est la société américaine Bain Capital qui en est majoritairement propriétaire.
Dans les bassins de décantation il reste encore l'ancienne cheminée de la précédente saline (Saline Annexe) millésimée 1874 ainsi que les initiales pour Saint Gobain.
Autre
Ancienne saline au sud de Tonnoy actuellement en pleine reconversion.