Les salines de Franche-Comté

Salines de Gouhenans

Les salines de Gouhenans

L'ouverture d'une concession de houille à Gouhenans en 1828 à la société Parmentier-Grillet et Cie, amène également la découverte d'un gisement de sel d'une épaisseur de 7 à 8 mètres. Une demande d'exploitation est alors formulée pour le gîte salifère mais celle-ci est refusée. En effet à cette époque c'est l'état par l'intermédiaire d'une régie, la Société des Salines et Mines de l'Est, qui a le monopole de production de sel en Franche-Comté et en Lorraine. Malgré le refus, la saline est construite en toute illégalité et mise en service à partir de Juillet 1831. Six projets de lois se succèdent, de 1833 à 1840, pour faire rentrer la production de sel dans le droit commun des mines. C'est finalement la loi du 17 Juin 1840 qui introduit une seconde libéralisation du marché du sel..

Les choses traînent en longueur et la concession de Gouhenans (sel) aboutit le 03 Janvier 1843 sur les communes de Gouhenans, Athesans, Villafans et Longevelle sur une superficie de 688 hectares. L'exploitation est dirigée par trous de sondages. L'usine est modernisée la même année, elle exploite la houille, le sel et entreprend la fabrication de produits chimiques. Une seconde concession, celle des Epoisses est ouverte le 03 Aout 1848.

La production devenant conséquente, l'usine est rachetée vers 1850 par la Société des Anciennes Salines Domaniales de l'Est afin d'éviter la concurrence. Elle fournit 10200 tonnes de sel en 1864 et surtout de l'acide sulfurique, chlorhydrique, nitrique, du sulfate de soude et du chlorure de chaux. En 1869, les poêles mesurent 16 m de long sur 7 m de large, et produisent chacune près de 4t de sel en 24 h. Il faut 65kg de houille de Gouhenans pour fabriquer 100kg de sel.

Elle se renomme en 1894 Compagnie Anonyme des Salines, Houillères et Fabrique de Produits Chimiques de Gouhenans, l'usine est reliée par un embranchement ferroviaire à la ligne de Montbozon à Lure, une verrerie voit le jour (pour la fabrication de bouteilles de bières) ainsi qu'une petite cité ouvrière au début du 20ème siècle.

L'exploitation de houille est définitivement arrêtée après la Première Guerre Mondiale, ainsi que la verrerie en 1916. L'activité va à partir de ce moment cesser de croître, en 1927, deux sociétés distinctes se partagent l'exploitation restante : la Société Minière et Industrielle de Gouhenans, qui exploite le sel, et la Société de Produits Chimiques Kuhlmann. La saline qui n'utilise plus sa houille voit son prix de transport fortement augmenter. Seulement 600 tonnes de sel sont produites en 1943, elle fermera ses portes juste après la Seconde Guerre Mondiale, l'usine de produits chimiques quand à elle perdurera jusqu'en 1955.

Les eaux salées de Gouhenans étaient très reconnues car elles avaient une pureté remarquable, elles ne contenaient presque pas de sulfates et une très faible quantité de chlorure de magnésium.

Saline de Gouhenans Saline de Gouhenans Saline de Gouhenans Saline de Gouhenans Saline de Gouhenans
Saline de Gouhenans

Notes Le seul vestige de la partie saline est cette cheminée carrée, l'usine en comportait quatre au total.

Ancienne gare Ancienne gare Rails
Ancienne gare
Girouette
Ancienne gare

Notes En face se trouve l'ancien bâtiment de la gare, reconverti en habitation, et un bâtiment servant de quai à marchandises. Traversant la route il reste encore un bout de rails. La voie ferrée a été reconvertie également en piste cyclable depuis peu.

Cette girouette est un clin d'oeil au Tacot qui circulait ici.

Bâtiment - Puits 5 Bâtiment - Puits 5
Puits 5
Bâtiment - Puits 6 Bâtiment - Puits 6
Puits 6
Puits 15 Puits 15
Puits 15

Notes Voici quelques vestiges de bâtiments se trouvant près des anciens puits 5 et 6 (houille) et le début du cuvelage du puits 15.

Bâtiment de la direction Bâtiment de la direction
Bâtiment de la direction
Maison de maître Maison de maître Maison de maître Bâtiment
Maison de maître
Cité de la verrerie Cité de la verrerie
Cité de la verrerie
Transformateur Transformateur Transformateur Transformateur Transformateur Bâtiment Bâtiment
Transformateur - Bâtiment
Ruines Ancien atelier Mur Ancien atelier Ancien atelier
Vestiges usine chimique

Notes Ces ruines sont les seuls vestiges de l'usine chimique.

Déchets Lindane Piézomètre Piézomètre Piézomètre Piézomètre
Déchets Lindane

Notes Au nord du site, 5200 tonnes de lindane (un insecticide très toxique) ont été stockés ici à l'air libre de 1973 à 1979, avant d'être finalement enterrés. Ces déchets appartenaient à la société Ugine-Kuhlmann qui les a produit en Alsace. Seule la société Socrimex, alors basée à Gouhenans dans l'ancienne usine, souhaitait les reprendre afin de les valoriser. Seulement voilà, ces déchets ne seront jamais traités et personne n'est intéressé pour les reprendre. Il finiront sous terre dans la plus grande indifférence actuelle.

Salines de Melecey

En 1843 une concession est octroyée à la Famille de Raincourt, et sieurs Legrand, Duprel et Bégeot pour exploiter un gisement de sel sur les communes de Melecey, Fallon, Grammont et Villargent. Cette concession est ouverte peu de temps après la dénationalisation des salines (1840). Le sel est exploité par puits et galeries jusqu'en 1862 à la profondeur de -137m. A cet endroit trois couches de sel sont disposées d'une puissance totale de 8m. La production fournit à peu près 1000t de sel par an.

Le sel chargé d'impuretés, est abattu à l'explosif, remonté en surface, pulvérisé et dissous dans des bacs avant de passer dans les poêles d'évaporation.

Les bâtiments de la saline sont construits en 1848-1849 et la fabrication du sel débute un an plus tard.

A partir de 1863 jusqu'en 1874, l'exploitation du sel se fait par dissolution au vu des nombreuses infiltrations et de l'amincissement de la couche. Le puits d'extraction sert alors de puits de pompage. La production atteint 905t en 1864 et un maximum de 1150t en 1866. La saline arrête sa production en mars 1872. Elle est poursuivie par la Compagnie des Salines de Gouhenans pendant encore deux ans. Le bâtiment de la saline est quand à lui entretenu par la Compagnie des Salines de l'Est jusqu'en 1950.

Le sel en partie de mauvaise qualité (impuretés) et son prix de revient (4X plus cher que celui de Gouhenans) n'auront pas permis à l'exploitation de se développer davantage.

En 1972, le site est finalement vendu à un particulier.

Saline de Melecey Logements - Bureaux Atelier de fabrication Atelier de fabrication - Magasin industriel Cheminée
Saline de Melecey

Notes Le bâtiment se divise en logements et bureaux (côté rue), l'atelier de fabrication (côté intérieur avec la cheminée) et du magasin industriel à son extrémité.

Atelier de fabrication Cheminée Cheminée Cheminée
Atelier de fabrication - Cheminée

Bains-douches

Comme le rappelle la plaque qui se trouve de part et d'autre de l'entrée, ces bains-douches furent construits par la Caisse d'Epargne de Besançon et ouvert au public en 1910. Ils furent la propriété de la ville à partir de 1946 et jusqu'à la fin des années 1970.

Aujourd'hui l'un d'eux a été mis en vente en 2015 et a ré-ouvert en 2017 comme restaurant et l'autre est une maison de quartier appartenant toujours à la ville.

Le bâtiment des bains de Granvelle est quand à lui démoli en 1975.

Le site thermal des bains de la Mouillère est construit à partir de 1891 puis ouvert deux ans plus tard. Il fermera à la fin du 19ème siècle, l'hôtel sera transformé en maison de retraite, les thermes seront démoli, et seul le casino toujours visible est encore en activité.

Bains-douches Bains-douches Bains-douches Bains-douches Bains-douches
Bains-douches

Salines de Chatillon-le-Duc

Les salines de Chatillon-le-Duc

Une concession de 557 hectares est accordée en 1875 aux associés : Jules Hunebelle, Camille Suleau et Joseph Musselin. La saline est construite en 1877, à Geneuille par la Compagnie des Mines de sel gemme et Salines de Chatillons-le-Duc. La saline comprend alors : les ateliers de fabrication, une maison de concierge, un bâtiment des chaudières, un bâtiment des machines et réparation, des magasins, une régie et bâtiment de direction et un château d'eau. La saline est également reliée par un embranchement ferroviaire à la ligne Vesoul-Besançon. Une petite cité "ouvrière" est construite à proximité de la saline en 1879, 1888 et 1890.

Les cinq sondages sont situés à 500m de la saline sur la commune de Chatillon-le-Duc. Le sel est exploité par dissolution, la saumure extraite et ensuite envoyée par canalisation jusqu'à la saline. La couche de sel se trouve à une profondeur entre -100m et -130m. Elle produit 9195t en 1890.

La saline emploie une cinquantaine d'ouvriers en 1930, elle est rattachée par la Compagnie des Salines de Franche-Comté à la moitié du 20ème siècle avant de fermer en mars 1968.

Bureaux et logements Logements ouvriers Logements ouvriers Logements ouvriers
Logements

Notes Le site est aujourd'hui occupé par une société de logistique (qui a réaménagé l'atelier de fabrication), on peut toutefois encore reconnaître sur la première photo, les logements, bureaux et la conciergerie. Les chevalements visibles il y a encore quelques années ont tous été détruits.

Salines de Miserey-Salines

Découvert en 1866 par hasard lors d'une promenade par les ingénieurs Boyer et Résal, le gisement de Miserey, présente une couche de sel de 55 mètres d'épaisseur aux profondeurs situées entre -164m et -250m. Une première concession est instituée en 1868 à la Société Civile de Recherches de Mines de Miserey. Mais c'est la Société des Salines et Mines de sel de Miserey qui acquiert la concession le 25 mars 1872 et met en exploitation la saline à partir de 1874 avec trois sondages. La production atteint 8125t en 1890.

La saline comporte le magasin industriel avec quais, un château d'eau, des logements et bureaux.

C'est à partir de 1922 que la commune est officiellement appelée "Miserey-salines".

A la suite du succès de l'établissement thermal de Salins, la même compagnie, la Compagnie des Bains Salins de la Mouillère entreprend de réaliser également le même type d'établissement à Besançon. Grâce à la saline de Miserey, l'eau salée est envoyée directement à Besançon à l'aide d'un saumoduc. Inaugurée en 1892, la ville est alors renommée "Besançon-les-Bains.

En 1961 la concession est la propriété de la Société Salinière de L'Est. La saline est en activité grâce à cinq sondages, jusqu'en 1967 où un incendie précipite sa fermeture. Depuis cette date là, deux sondages continuèrent de fonctionner pour l'établissement thermal, la concession fut mutée au profit de la Compagnie des Salins du Midi et plus tard, en 1999, à la Compagnie des Salins du Midi et des Salines de l'Est jusqu'en 2002. Cependant depuis 1971, exclut de la concession, ces deux sondages furent acquis par la ville de Besançon.

En 93 ans la saline a produit plus d'un million de tonnes de sel et à peine 19 000 tonnes depuis l'exploitation par la ville de Besançon pour l'institut thermal.

Logement patronal Logement patronal Logements - Bureaux
Logements - Bureaux
Cheminée
Cheminée
Logement ouvrier Logement ouvrier Logement ouvrier Logement ouvrier
Logements ouvriers
Sondages Sondages Sondages
Sondages
Sondage S3 Sondage S3 Sondage S3
Sondage S3
Sondage S5 Sondage S5
Sondage S5

Salines de Montferrand-le-Château

Après la découverte des gisements de sel au Nord-Est de Besançon, la concession de Pouilley-les-Vignes est obtenue par la Compagnie des sels de Besançon le 11 Novembre 1889 à MM. Gathe-Gésard. Quatre sondages au total étaient installés : deux sur la commune (en face de l'étang) et deux autres à Serre-les- Sapins, la saumure était envoyée par canalisation jusqu'à l'usine de traitement située à Montferrand-le-Château. En 1890 la production de sel était de 1800 tonnes.

L'usine qui produit du sel par évaporation, est installée à l'emplacement d'une ancienne verrerie, qu'elle partage avec la Société Anonyme de la Soudière de Besançon, qui fabrique de la soude et du carbonate de soude.

La cessation d'activité des deux sociétés interviendra entre 1897 et 1899. Une usine de blanchiment de coton s'installera par la suite sur le site.

Logements - Bureaux Logements - Bureaux Bâtiment
Saline de Montferrand

Notes Le site a été totalement démoli et il ne reste que ce bâtiment qui servait sans doute de bureaux. L'usine se développait jusqu'en bord de Doubs, où il était canalisé pour les besoins internes de l'usine. Une cité ouvrière est également présente dans le village, construite par l'usine de blanchiment.

Salines de Salins-les-Bains

Tenture de Saint Anatoile de Salins représentant le Miracle de l'eau

La commune de Salins-les-Bains a exploité le sel depuis le Moyen-Age et sans doute avant grâce à l'existence de résurgence d'eaux salées. Cette richesse permet à la ville d'être la seconde cité la plus peuplée de Franche-Comté après Besançon. Pour se défendre, la ville est d'ailleurs fortifiée avec 25 tours.

L'exploitation se développe réellement à partir de 1125 où deux salines distinctes sont en fonctionnement :

  • La Petite Saline qui comprend :
    • Le puits à Muire ou Muyre (salure de 14 degrés)
  • La Grande saline ou Grande Saunerie qui comprend :
    • Le puits d'Amont (salure de 8,4 degrés)
    • Le puits à Gré ou à Grès ou d'Aval, qui sera foncé entre 1224 et 1248 (salure de 11,2 degrés)

Chaque source appelée puits avait une salinité différente.

Au 13ème siècle, dans la Grande saline, les eaux sont captées par des norias et sont situées à -13m de profondeur. C'est à cette époque qu'une galerie voûtée est construite et permet de relier deux puits. Vers le milieu du 16ème siècle les deux salines sont finalement réunies.

Durant le milieu du 18ème siècle, la difficulté d'approvisionnement en bois à proximité de Salins, pour alimenter les poêles d'évaporation, entraîne la recherche d'un nouveau site forestier dont la forêt de Chaux correspond parfaitement. Ce nouveau projet sera la création d'une saline "royale" dans la commune d'Arc-et-Senans, qui sera édifiée par Claude-Nicolas-Ledoux à partir de 1774 et achevée en 1779 (Voir plus bas).

En 1832 la Petite Saline n'est plus en activité, elle est détruite en 1853 et laisse place à un établissement thermal qui exploitera le puits de la Muire, la ville sera renommée alors en 1926 : Salins-les-Bains.

Après plusieurs incendies à diverses époques, dont celui de 1825, la Grande Saline est reconstruite en pierres. Modernisée elle exploite désormais la saumure à l'aide de pompes hydrauliques (toujours en activité), mais à partir du début du 19ème siècle, des forages permettent d'atteindre la couche de sel qui se trouve à -246m de profondeur, la saumure est 4 fois plus salée et atteint 330g de sel par litre.

Les salines de Salins-les-Bains

Parallèlement la saline d'Arc-et-Senans arrête la fabrication du sel en 1895, le bâtiment de graduation, par lequel la saumure arrivait, est détruit en 1920. C'est la période ou la Grande Saline accuse un déclin, de plus en plus concurrencé par le sel marin, qui se produit plus facilement, qui est moins cher et qui se transporte partout en France. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la saline est endommagée. Elle est finalement arrêtée en 1962.

Actuellement c'est l'Hôtel des Bains qui est construit au dessus du puits à Muire. Le centre thermal exploite toujours le puits, la gestion en est d'ailleurs confiée à la municipalité depuis 1955 et à partir de 1994 un nouveau puits est foncé : le puits des Cordeliers (-250m, 28 à 33 degrés de salure). Depuis 2017, un nouvel établissement thermal du nom de ThermaSalina remplace l'ancien. Il exploite toujours ses deux puits. L'eau du puits des Cordeliers sert pour les soins alors que l'eau du puits à Muire (moins salée) alimentent les bassins de relaxation.

Salins-les-Bains Salins-les-Bains Salins-les-Bains
Salins-les-Bains

Notes Salins-les-Bains, petit village de caractère, situé dans un fond de vallée étroite et dominé aujourd'hui par deux forts militaires.

Porte d'entrée Bâtiment du Pardessus Bâtiment d'évaporation Magasin industriel
Saline de Salins

Notes Voici la porte de l'ancienne saline, c'est le seul vestige du mur d'enceinte qui délimitait la saline. Au dessus de l'arc en plein cintre est peint : "Ancienne saline nationale", elle est surmontée d'un tympan triangulaire.

La construction centrale est le bâtiment du "Pardessus" qui servit d'abord d'ancienne maison des rouages puis comme bâtiment de la direction. Le Pardessus était le surnom donné au directeur de la saline. Le bâtiment servit également de casino avant son incendie, il fût reconstruit dans un nouveau bâtiment à côté de la saline.

Les deux principaux corps de la saline sont le magasin industriel servant d'entrée à la saline et le bâtiment d'évaporation.

Tour Reculoz Tour Reculoz Tour Reculoz Tour de Flore Tour de Flore
Tours

Notes Salins est une ancienne ville fortifiée dont il reste surtout des tours, elle a ensuite été remaniée et protégée par deux forts de chaque côté de la vallée (Fort Belin et le Fort Saint-André reconstruit par Vauban). La tour Reculoz et la tour de Flore sont d'anciennes tours des remparts de la ville incrustés dans le périmètre de la saline.

Tour Reculoz Cheminées Cheminées Cheminée
Saline de Salins
Logement Colonnes
Logements - Magasin à charbon et à fer

Notes Ces anciens logements accueillent aujourd'hui l'office du tourisme.

Roue à augets Roue à augets Mécanique hydraulique Mécanique hydraulique Balancier Puits d'Amont
Mécanique hydraulique

Notes La pompe est actionnée par un mécanisme hydraulique. Ce système de va-et-vient est mis en mouvement par une roue à augets. Le ruisseau de la Furieuse qui s'écoule à l'arrière de la saline est captée et vient s'écouler gravitairement dans la huche, qui met en mouvement la roue à augets. Celle-ci actionne un balancier par le biais d'une bielle qui est attachée à une manivelle dans le prolongement de l'axe de la roue. Ce balancier actionne à son tour une seconde bielle dans le prolongement de la première jusqu'au dessus du puits où se trouve une tête de cheval (sorte d'équerre). Plus longue, cette bielle repose sur deux autres balanciers. Le mouvement final de la bielle permet de soulever la tête de cheval qui retient la presse étoupe et donc d'aspirer la saumure du puits. Celle-ci remonte alors directement en traversant la voûte du toit (Cf: dernière photo), vers un réservoir à saumure avant d'être envoyée aux poêles.

Galerie voûtée Galerie voûtée Galerie voûtée
Galerie voûtée

Notes Cette galerie voûtée est la liaison entre les deux puits. Au centre, sous-creusée, se trouve le canal de fuite qui ramène les eaux à la rivière.

Galerie des norias Galerie des norias Galerie Puits à Grès
Galerie des norias

Notes On peut s'imaginer l'emplacement des norias avec les ouverture encore visibles au ciel de voûte (Cf: première photo). A cet endroit (Cf: dernière photo) se trouvait une roue en bois qui là aussi mettait sans doute en mouvement le puits d'Aval. Au centre il ne reste que les montants de visibles.

Foyer Poêles Poêle Poêle 2 Poêle 2 Poêle Tombereau
Bâtiment d'évaporation

Notes Le bâtiment abrite aujourd'hui encore trois poêles dont une seule complète (la n°2). Le système complet se divise en trois compartiments : le chauffage, la poêle et l'égouttoir (couvercle). Au rez de chaussé du bâtiment se trouve la maçonnerie du four, un ouvrier s'occupe de charger le foyer. L'évacuation des fumées du foyer est envoyée à l'extérieur du bâtiment vers l'une des cheminées. Au dessus du four se trouve des chandelles en fonte et les supports de la poêle (que l'on voit sur la seconde photo), qui repose dessus. A l'arrière, la saumure arrive par canalisation et remplit toute la surface rectangulaire métallique que forme la poêle. Au dessus de la saumure se trouve un égouttoir en forme de toit qui tient à l'aide de poutres. Des volets sont disposés tout autour du four et reposent sur l'égouttoir. Une hotte se trouvant au centre de l'égouttoir, évacue la vapeur, tandis qu'un ouvrier racle le sel qui se dépose au fur et à mesure de l'évaporation de la saumure. Le sel récolté est déposé sur un pan du toit de l'égouttoir afin qu'il sèche. Enfin ce sel est récolté dans un tombereau puis amené au dessus de l'un des quatre magasins à sel (situé en dessous) où il est finalement déversé d'un coup de brouette. Stocké et mis en sac, le sel est prêt à être acheminé.

On produisait trois espèces de sel : du sel à gros grains, du sel menu et du sel en pains.

Lors de sa modernisation vers 1825, les poêles initialement rondes deviennent rectangulaires avec le changement de mode de chauffe. On utilise dorénavant du charbon et non plus du bois, les poêles sont donc chauffées directement par la circulation d'air chaud.

Cette poêle est la dernière qui existe en France, elle mesure 17,5m de long et 4,2m de large, elle est composée de plusieurs plaques d'acier rivetées entre elles. C'est aussi cet aspect qui a joué dans l'inscription de la saline à l'UNESCO en 2009.

Saumoduc Saumoduc Saumoduc
Saumoduc

Notes Salins envoyait l'excédent de sa saumure (ou de moins bonne qualité) à la saline d'Arc-et-Senans, par l'intermédiaire d'un saumoduc long de 21 kilomètres. L'eau était transportée par gravité.

Bains-douches Bains-douches Bains-douches
Bains-douches

Notes Moins connus que les thermes la ville possédait également des Bains-Douches.

Saline d'Arc-et-Senans

Les salines d'Arc-et-Senans

Comme on l'a vu, la création de la saline d'Arc-et-Senans est directement liée à la saline de Salins. Sans elle, elle n'aurait peut être jamais vu le jour. On appelle cette saline également la saline de Chaux ou la saline Royale.

La décision de construction d'une nouvelle saline fût prise le 29 avril 1773 et validée un an plus tard par le roi Luis XV. La position des villages d'Arc et de Senans est stratégique : c'est un carrefour de communication avec la Méditerranée par le canal de Dôle mais aussi avec la Mer du Nord, avec le Rhin vers la Belgique et également avec la proximité de la Suisse qui est très consommatrice de sel.

Son atout majeur est cependant la forêt de Chaux, toute proche qui fournirait le combustible nécessaire à la production de chaleur, tout en limitant les coûts de transports. Enfin dernier point : la place. Le lieu est une plaine dégagée où la saline pourrait s'étendre : et de la place il en faudrait, la création du bâtiment de la graduation nécessite une surface immense que d'autres sites ne peuvent inclure dans leur enceinte. Ce bâtiment mesurait 500m de long sur 7m de haut.

La construction est confiée à Claude-Nicolas-Ledoux (1736-1806), architecte du roi, les travaux débutèrent en 1775 pour s'achever en 1779 où la saline entra en exploitation. En 1790 elle intègre la régie nationale des Salines Domaniales de l'Est qui deviendra libéralisée en 1840. La saline est vendue aux enchères en 1843 à Jean-Marie de Grimaldi. Finalement en 1862, la société de rapprochement voulue par Grimaldi est crée par Adrien-Charles Calley de Saint-Paul, il s'agit de la la Société Anonyme des Anciennes Salines Domaniales de l'Est, elle forme avec d'autres, le cartel du "Syndicat de Nancy", qui rachète la saline royale.

L'activité diminue à cette époque et l'arrivée du charbon comme combustible vient remplacer un des atouts de la saline. En 1890 une fuite du saumoduc pollue l'eau potable du village, la saline est condamnée, son arrêt est alors envisagé, elle ferme en 1895.

L'UNESCO indiquait lors de son classement en 1982 :

  • La saline royale d'Arc-et-Senans est le premier ensemble architectural de cette importance et de cette qualité réservé au travail des hommes. Pour la première fois, une usine était construite avec le même soin et souci de qualité architecturale qu'un palais ou un édifice religieux majeur. C'est l'un des rares exemples d'architecture visionnaire : la saline était le coeur d'une Cité Idéale que Claude-Nicolas-Ledoux a imaginé et dessiné en cercle autour de l'usine. Utopie constructive inachevée, la saline conserve aujourd'hui tout son message d'avenir.
  • Et de poursuivre : La saline royale d'Arc-et-Senans est le témoin d'un changement culturel fondamental en Europe, à la fin du 18ème siècle : la naissance de la société industrielle. Parfaite illustration de tout un courant philosophique qui a parcouru l'Europe durant le siècle des Lumières, la saline royale est aussi l'annonce de l'architecture industrielle monumentale qui se développera un demi siècle plus tard.
  • La Saline royale d'Arc-et-Senans (...) représente la seule partie réalisée d'une ville idéale, la ville de Chaux.
  • C'est un exemple éminent d'architecture visionnaire.
  • C'est l'un des meilleurs témoins de l'architecture "révolutionnaire" de l'Europe des Lumières.

Je dirais seulement que cette industrie a reçue les honneurs et la grandeur royale, elle a placée son architecture au centre de son industrie saline, encore aujourd'hui elle apparait comme visionnaire. La saline d'Arc-et-Senans est l'extension moderne de la Grande saline de Salins-les-Bains.

Saline Royale Bâtiment d'entrée Bâtiment d'entrée Péristyle Péristyle Urne
Bâtiment d'entrée

Notes Ce premier bâtiment forme l'unique entrée à la saline, il est constitué de huit colonnes, dont le péristyle accueille une grotte artificielle en cul de four ornée de blocs de pierre brute : cela évoque l'extraction souterraine du sel. Accolé se trouve à chaque aile un bâtiment où il y avait un poste de garde, une prison, un lavoir et un four banal. Visible à l'extérieur des bâtiments, se trouve, le motif d'une urne avec de la saumure en train de se déverser.

Aile Ouest Bâtiment des ouvriers Bâtiment des ouvriers Bâtiment des commis Bâtiment des commis Bâtiment de fabrication Bâtiment de fabrication
Aile Ouest

Notes Dans l'ordre voici la liste des bâtiments qui se trouve sur l'aile Ouest : bâtiment des tonneliers (non photographié), le bâtiment des logements, le bâtiment des commis et en face le bâtiment de fabrication.

A l'arrière de chaque bâtiment, c'est à dire sur le pourtour intérieur de la saline, se trouvent des jardins qui étaient autrefois cultivés par les ouvriers.

Allée centrale Aile Ouest Bâtiment des ouvriers Bâtiment des commis
Bâtiment central
Ecuries Ecuries
Ecuries

Notes Le bâtiment central de la saline est la maison du directeur, elle est située au centre du diamètre, et permet de surveiller l'ensemble des autres bâtiments : le fronton est percé d'un oculus qui semble observer tout ce qui se passe. Comme le bâtiment d'entrée, le péristyle est doté de six colonnes alignées alternant pierres cylindriques et pierres cubiques dite colonne à bossages cubiques alternés. Le centre du bâtiment servait de chapelle pour l'ensemble des ouvriers. Sous le bâtiment deux passages souterrains permettaient de rejoindre les ateliers de fabrication, situés de chaque côté.

Immédiatement à l'arrière un bâtiment servait pour les écuries et de remise. Son entrée est formée d'une baie serlienne surmontée d'une clé de voûte.

La première chose frappante est l'organisation et l'ordonnancement des installations en demi-circonférence dans un style totalement symétrique. Le site est édifié dans un style simple, harmonieux afin de créer un climat propice au travail et d'une vie au quotidien collective.

Tout est fait pour mettre au premier plan les bâtiments de production, auxquels tous les autres bâtiments sont rattachés et tournés vers eux. Ceci afin de limiter les déplacements et de renforcer la surveillance des ouvriers. Cette idée même de surveillance renvoie ici à la richesse du produit que l'on fabrique. Le sel à cette époque a une valeur forte, c'est une denrée essentielle mais aussi une source de revenus très importante pour l'état à travers un impôt : la Gabelle.

Bâtiment de fabrication Bâtiment de fabrication Bâtiment de la Gabelle Aile Est
Aile Est

Notes Seul différence, sur l'aile Est, le bâtiment de la Gabelle (chambres) à la place de celui des commis, et le bâtiment des maréchaux avec le magasin des fers (non photographié) à la place de celui des tonneliers.

Saline Royale
Saline Royale

Salines de Grozon

Les salines de Grozon

La Compagnie des Mines du Jura est autorisée en 1845 par l'ouverture d'une concession sur la commune de Grozon pour exploiter le sel par puits et galeries, laquelle sera faites par dissolution. Trois sondages sont foncés, ainsi que la construction des bâtiments de la saline, l'exploitation démarre réellement à partir de 1854. La production atteint 1200t dix ans plus tard, 3000t en 1875 et 960t en 1884.

Vers 1875, la saline est rachetée par la Société des Anciennes Salines Domaniales de l'Est et projette une exploitation par puits, en attendant la saline est à l'arrêt. La concession est finalement réunie à celles de Salins et Montmorot en 1888. Un nouveau sondage est foncé entre 1891 et 1896.

La saline redémarre seulement en 1918, elle produit 2855t en 1919.

En 2014 des vestiges d'une ancienne saline datant du 7ème siècle après JC, sont retrouvées sur un terrain en construction, il s'agit de fondation de bâtiments. Bien qu'un texte de donation mentionnait l'existence d'une saline en 722, ces vestiges en confirment son existence.

Bâtiment machine d'extraction Bâtiment machine d'extraction Bâtiment machine d'extraction
Bâtiment machine d'extraction

Notes Aujourd'hui le bâtiment de la machine d'extraction sert de salle des fêtes. C'est à l'intérieur de ce bâtiment que se trouvaient les sondages.

Le magasin industriel et l'atelier de fabrication sont démolis dans les années 1960-1970.

Logements - bureaux Logements - bureaux Logements - bureaux
Logements - bureaux
Bacs à saumure Bacs à saumure
Bacs à saumure

Salines de Poligny

Les salines de Poligny

Les salines de Poligny sont crées en 1890 par Alfred Bouvet (1820-1900) qui est le principal actionnaire de la Compagnie des Mines de Sels de Poligny. Une concession est accordée en 1894 à la compagnie. Deux sondages (haut et bas) sont foncés pour l'exploitation du sel situés à 70m l'un de l'autre. L'exploitation démarre en 1895, et la fabrication un an plus tard. La production atteint 4500t en 1898, 4100t en 1901 et 4051t en 1919.

Logements - bureaux Logements - bureaux
Logements - bureaux
Magasin industriel Magasin industriel Magasin industriel Magasin industriel Magasin industriel Magasin industriel
Magasin industriel

Notes Le magasin industriel est reconvertit dans les années 1980 en fromagerie industrielle (caves d'affinage).

Sondages de Poligny

Entre 1928 et 1931, pas moins de 45 nouveaux sondages sont foncés afin d'alimenter (par canalisation) la nouvelle soudière Solvay située à Tavaux. La Compagnie des Mines de Sel de Poligny est rachetée par Solvay (Solvay Electrolyse France) qui est depuis devenue Inovyn. La fabrication "artisanale" du sel semble disparaître à Poligny à cette époque (vers 1932). De 1928 à 2011 Solvay a produit 32 millions de tonnes de sel grâce à 246 sondages.

Solvay exploite le gisement situé à -160m de profondeur et dont la couche varie entre 40 à 80m épaisseur par une méthode intensive dites de "sondages en piste" qui se caractérise par :

  1. La création d'un alignement de sondages jusqu'à la base du gisement que l'on appelle piste.
  2. Une connexion hydraulique horizontale de cette base par tous les sondages par un effet de coalescence. Il est mis en place par un plan d'air qui permet de limiter la dissolution de la saumure en profondeur.
  3. Le plan d'air est remplacé par de l'eau douce dans les sondages en commençant par une extrémité de la piste (sondage injecteur), la saumure est pompée progressivement en avançant dans les sondages jusqu'à l'autre extrémité (sondage extracteur).

Lorsque que l'on a terminée cette opération elle est reportée sur le sondage suivant. Cette méthode engendre la création d'énormes poches vides souterraines qui s'effondrent au vu de leurs dimensions et de leurs instabilités, et remontent jusqu'en surface provoquant des cratères d'effondrement qui sont pour la plupart rempli d'eaux. Cette méthode et ces cratères sont très facilement reconnaissables sur une vue satellite.

Sondages de Poligny Station de l'Orain Station de l'Orain
Sondages de Poligny
Sondages de Poligny Sondages de Poligny Sondages de Poligny
Gare de raclage

Usine de Tavaux

La société belge Solvay décide en 1925 d'implanter à Tavaux une usine chimique. Le site est choisi en raison de la proximité des matières premières, Poligny avec le sel et Damparis avec le calcaire, mais aussi avec une surface relativement importante et de l'existence de voies de communication proches avec le canal du Rhône au Rhin et du chemin de fer.

L'usine est construite en 1928 par la Société Générale d'Entreprises selon les plans de Solvay sur une surface de 506ha sur les communes d'Abergement-la-Ronce, Damparis et de Tavaux. En 1929, les ateliers de réparation de la salle 1 sont achevés, puis de l'unité d'électrolyse en 1930, des générateurs en 1931, de la soudière en 1932, des grands bureaux en 1933, du bâtiment caustique en 1937. Une seconde unité d'électrolyse est mise en service en 1946, puis d'une troisième en 1951, d'une quatrième en 1962, d'une cinquième en 1977, d'une sixième en 1992 et finalement d'une septième en 2012. Entre-temps le laboratoire est aussi édifié en 1951, le restaurant d'entreprise en 1967 et de la caserne des pompiers en 1978.

Le sel est extrait des sondages de Poligny (Jura) et acheminé par canalisation entre 1932 et 2007. Depuis la saumure arrive des gisements salifère de l'Ain, à Etrez (via Storengy) et Attignat (via Inovyn/Solvay). Le calcaire issue de la carrière de Damparis (Jura) sert à la production du carbonate de soude et du chlorure de chaux.

L'usine fabrique toutes les solutions à partir du sel par électrolyse : la soude caustique, le chlore, l'hydrogène et par transformation : l'acide chlorhydrique, le chlorure de chaux, le carbonate de chaux. Plus tard vers 1945 l'usine fabrique des produits organiques chlorés tels que : chloronapthelène, hexachlorocyclohexane, trichloéthylène, perchloréthylène. Enfin vers 1953 l'usine produit également des polymères à base de chlorure de vinyle (VCM) et de polychlorure de vinyle (PVC)

Usine de Tavaux Usine de Tavaux Usine de Tavaux Usine de Tavaux
Usine de Tavaux
Usine de Tavaux Usine de Tavaux Usine de Tavaux
Usine de Tavaux
Cité Solvay Cité Solvay Cité Solvay Cité Solvay Cité Solvay
Cité Solvay
Eglise Sainte-Anne Eglise Sainte-Anne Eglise Sainte-Anne Eglise Sainte-Anne Eglise Sainte-Anne
Eglise Sainte-Anne

Notes L'église Sainte-Anne est inaugurée le 3 septembre 1939, jour de déclaration de guerre à l’Allemagne.

Carrefour des carriers Cité Damparis Cité Damparis Cité Damparis Cité Damparis
Cité Damparis

Notes La cité ouvrière sur la commune de Damparis est édifiée entre 1927 et 1931 et une nouvelle tranche entre 1953 à 1965. Une école (1932), un groupe scolaire (1935), une église (1938), un hôpital (1939), une salle paroissiale (1961) sont aussi construits. En 1980 le comité d'établissement fait construire également son local, une conciergerie, des bureaux d'associations, un groupement d'achat, une bibliothèque, une salle de spectacles et des salles de sport.

Lons-le-Saunier

Le sel est à l'origine de la dénomination de la ville, à l'époque gallo-romaine la ville s'appelait : Ledo Salinarius, Ledo qui signifie le flux et reflux de la mer et Salinarius qui signifie salines. Cela fait allusion aux sources salées, découvertes à cette même époque.

La ville possède en effet plusieurs sources salées : Lédonia, Chavenay (Chavané) et Naparix. Ces eaux issues de nappes sont saturées en chlorure de sodium, sulfureuses, contiennent des bicarbonates et des traces d'oligo-éléments. Elles servent pour le thermalisme, mais ne peuvent être utilisées sans une dilution au préalable.

La découverte de la source Lédonia, permet la création d'un premier établissement thermal, par les salines de Montmorot, en 1849 à l'emplacement qu'occupe le "Puits Salé", une petite production de sel par évaporation est également effectuée. En 1892, de nouveaux thermes, les Thermes Lédonia, sont construits au Sud-Est de la ville avec la création d'un parc et plus tard de l'adjonction d'un casino et d'une gare des Bains. Les eaux proviennent de la source du même nom par une canalisation, de la Naparix qui est l'eau du parc et de la Chavanay provenant de Montaigu.

Entrée des thermes Inscription Source Lédonia Source Lédonia
Source Lédonia
Puits-salé Puits-salé Puits-salé Puits-salé
Puits-salé
Thermes Lédonia Thermes Lédonia Thermes Lédonia Thermes Lédonia
Thermes Lédonia

Salines de Montmorot

Les salines de Montmorot

La saline de Montmorot est approuvée le 17 Octobre 1743 par le Conseil d'Etat et construite l'année suivante jusqu'en 1751. Elle comporte une salle de mise en évaporation, un réservoir d'eau salée, un atelier de conditionnement, un magasin industriel et des dépendances telles qu'une forge, une charpenterie et des logements. A proximité de la saline se trouve plusieurs puits de sondages et également trois bâtiments de graduation permettant la concentration de la saumure.Le puits d'eau salée a trente pieds de profondeur. L'eau est élevée sur des bâtiments de graduation, et de là elle filtre goutte à goutte sur des faisceaux d'épine étagés comme une muraille. Elle acquiert ainsi par l'évaporation un degré de force supérieur et retombe ensuite dans de vastes chaudières où le feu la cristallise.

Trois sources ont donné naissance à la saline de Montmorot :

  • Le puits-salé de Lons : la saumure est extraite par 4 pompes aspirantes actionnée par une grande roue à eau. Sa salure et de 1,2 ou 1,5 degrés.
  • Le puits de l'étang du Saloir : c'est la source la plus ancienne, elle est formée de la réunion de trois petites sources particulières. Cette source est reçue dans un puits construit en pierres de taille d'environ 60 pieds de profondeur. Son degré de salure et de 7 à 8 degrés.
  • Le puits Cornoz : cette source coule au pied de la montagne dit du château de Montmorot. Sa salure est de 6,5 degrés, elle est extraite par une pompe mise en action par une grande roue à eau.

Toutes ces eaux sont amenés dans les réservoirs des bâtiments de graduation afin d'y être ramenées à 14 ou 15 degrés. Il y a autant de bâtiments de graduation que de sources.

Durant cette période le sel extrait est issu uniquement des eaux naturellement salées. Mais à partir de 1831 la découverte d'un banc de sel et sa délimitation précise va développer la saline et augmenter sa production. Le sel sera alors extrait par dissolution.

En 1842 une concession est ordonnée au domaine de l'Etat envers la saline de Montmorot à perpétuité sur toutes les communes aux alentours (Montmorot, Lons-le-Saunier, Messia, Courlans, Saint-Didier, l'Étoile, Chille, Villeneuve-sous-Pymont, Perrigny et Montaigu) soit une surface de 19 kilomètres carrés.

En 1843, les salines de Montmorot, Salins et Arc-et-Senans sont vendues aux enchères, à Jean-Marie de Grimaldi. Celui-ci, agissant pour le compte de capitalistes espagnols, entreprend de réunir les anciennes salines domaniales en une même entreprise privée. (Mais cela n'aboutira pas tout de suite, au risque de crée un monopole. Il faudra attendre 1862 avec la création de la Société Anonyme des Anciennes Salines Domaniales de l'Est.)

La saline est en partie agrandie avec la construction d'un atelier de fabrication à poêles rondes et rectangulaires mais surtout six sondages ont remplacés les trois sources salées jusqu'à atteindre 23 à 24 degrés de salure à -306m pour le plus profond (1850 et 1851). La production atteint alors 10 000t de sel avec environs 100 à 150 employés.

En 1888 la concession de Grozon est réunie à celle de Montmorot. Entre 1891 et 1925 la saline se modernise avec 3 machines à vapeur et une turbine (1891) et 22 poêles (1909). En 1925 un nouveau bâtiment de fabrication (atelier B) est doté d'un évaporateur clos à triple effet Prache et Bouillon, une salle des machines une chaufferie et un magasin industriel. En 1930 de nouveau un bâtiment industriel est ajouté (atelier C). Les anciens ateliers du 18ème et 19ème siècles sont démolis entre 1934 et 1940 et deux autres bâtiments voient le jour à la place : l'un avec un atelier de poêles et un appareil à thermocompression et l'autre avec une chaufferie, un atelier de conditionnement et une pièce de séchage.

La saline ferme ses porte le 16 avril 1966.

Puits-salé Puits-salé Détails façade Détails façade
Atelier de fabrication

Notes Les Archives Départementales s'installent dans l'enceinte de la saline entre 1975 et 1977. Les deux ateliers de fabrication sont reconvertis en magasin de commerce.

Portail d'entrée Portail d'entrée Entrée de la saline
Salines de Montmorot
Logements Logements Logements Logements
Logements
Puits de sondage Puits de sondage Puits de sondage Puits de sondage Puits de sondage Puits de sondage
Puits de sondage

Notes Menaçant de s'effondrer avec les années, le seul sondage encore existant a été entièrement restauré début 2019. Les photos ont été prises quelques temps après.

Bardage Bardage Bardage Bardage
Puits de sondage