Carreau de l'Oudon
Commune : Segré
La concession des Mines de fer de l'Oudon est instaurée le 03 Janvier 1875 et s'étend sur les communes de Segré, Sainte-Gemmes d'Andigné et la Chapelle-sur-l'Oudon. C'est la société des Hauts Fourneaux de Denain qui en est propriétaire.
Avant sa fermeture la mine extrait 960 000 tonnes de minerai.
Cette entrée est particulière pour le bassin car il s'agit d'une descenderie inclinée à 36°
Ces arches supportaient un transporteur aérien permettant l'acheminement du minerai directement jusqu'à la gare, qui se situait à l'époque au Sud du site.
Voici l'ancien bâtiment administratif et laboratoire des mines construit tout en béton armé avec toit en terrasse. Il sert aujourd'hui de centre médico-social.
Carreau de Bois II/III
Commune : Nyoiseau
Le carreau du Bois I est aujourd'hui une propriété privée.
Voici le premier contact avec le carreau en arrivant de la cité minière. C'est un site assez conséquent et visible de très loin.
A partir de 1963, une tour d'extraction en béton armé de 57m est édifiée en remplacement de l'ancien chevalement métallique. La tour est équipé d'une machine d'extraction Koepe. Le puits est ensuite ravalé jusqu'à -600m.
On peut encore apercevoir la faux carré de l'ancien chevalement métallique, dans le carré porteur constituant les quatre piliers.
Voici l'ancien bâtiment de fabrication de boulettes. C'est un gros cube tout en béton dont il ne reste plus aucune machine. Le bouletage consiste à la fabrication de billes compactes de fer qui sont utilisées dans les hauts fourneaux. Le bouletage à l'avantage également de pouvoir enrichir le minerai. On utilise de la bentonite comme additif pour son rôle de liant.
Il reste également sur le site les vestiges d'arches comme celles-ci (Cf: Arche) qui soutenaient une bande transporteuse, permettant l'acheminement du minerai.
Il s'agit de l'ancien bâtiment d'extraction du puits Bois II quand celui-ci était encore équipé par un chevalement métallique. Pour rappel, les deux chevalements étaient identiques à leur construction. On y voit encore les passages de câbles.
Le chevalement mesure 42m de hauteur.
Un triage et une nouvelle recette sont construites, puis les équipements de concassage et de criblage sont modernisés entre 1956 et 1959.
Le site a été pillé et il ne reste plus grand chose. Il y avait deux salles de pendus et douches ainsi qu'une petite chaufferie
Une fois culbuté, les wagonnets font demi tour et sont remontés au puits via un traînage mécanique par chaîne.
Le minerai quand à lui va être concassé
Le minerai est alors remonté au plus haut par des norias, vers les cribles.
A la sortie du noria, le minerai tombe directement dans les cribles. Les norias actionnaient également cet arbre de transmission par des courroies et servait à mettre en mouvement les cribles.
Le minerai est calibré en deux tailles le 15-35 et le 5-15. Le crible trommel est un tambour formé de grilles perforées (calibrage adaptable à la demande) sur les parois du cylindre. Le minerai est introduit à une extrémité du tambour et convoyé vers l'autre extrémité, grâce à une légère inclinaison du tambour. Le minerai tombe ensuite en dessous du crible.
Les blocs trop gros étaient concassés plus bas avant d'être repris ici.
Le minerai réceptionné en trémie est envoyé directement vers un séparateur magnétique à tambour pour ne garder que le minerai le plus riche. Le tambour est constitué d'un demi aimant sur une partie fixe de celui-ci, le minerai tombant est accroché au tambour et n'est relâché qu'après avoir passé l'aimant, en dessous dans une trémie et le reste du minerai dans une autre naturellement par gravitation.
Le minerai est ensuite descendu vers des trémies afin qu'il soit expédié.
C'est une machine d'extraction bicylindroconique. Ce type de machine est devenue rare en France, on peut encore en voire une dans le Nord au 9/9bis. Sur l'indicateur, on peut lire -392m comme dernière profondeur.
Au premier plan on aperçoit ce qu'il reste des convertisseurs électriques (Cf: Salle des machines).
Ce compresseur provient de la firme suédoise Atlas Copco.
Ces compresseurs proviennent de chez Ingersoll Rand.
Mines de la Brutz
Commune : Teillay
Les mines de fer de Rougé-Teillay sont situées au Sud-Est de l'Ile-et-Vilaine et à la frontière du département de la Loire Atlantique. A l'Est de Chateaubriant se trouve les mines de Chazé-Henry, Oudon et Nyoiseau, et à l'Ouest celles de Teillay, Rougé, Sion-les-Mines, Saint Sulpice-des-landes, La Dominelais, Grand Rougeray.
L'exploitation du minerai de fer dans la région remonterait à l'époque Gallo-romaine, mais il est principalement exploité à partir du 16ème siècle, à ciel ouvert, ce que l'on appelle les minières. La couche de minerai n'est pas très abondante (moins d'un mètre) elle est traitée dans les premiers hauts fourneaux et forges de la région.
Les premières recherches de minerai sont entreprises par la Compagnie Générale des mines de fer de Bretagne à partir de 1912 dans les communes de Teillay et de Soulvache. Quelques puits sont fonçés pour reconnaitre la couche profonde (en souterrain) mais l'exploitation débute réellement avec l'ouverture le 14 Août 1920 de la concession des mines de fer de Teillay, au profit de la société J.-J. Carnaud et Forges de Basse-Indre avec trois sièges : Sainte-Barbe (Teillay), Sainte-Marie (Soulvache) et enfin à la Reboursière (Rougé). On y accède par des entrées à flanc de coteau pour les deux premières et par une descenderie pour la dernière. Elles sont toutes reliées au fond. La concession de la Brutz est ouverte en 1923. La même année, une centrale électrique, une chaufferie, un atelier d'entretien sont construits ainsi qu'une cité dite Bonne-Fontaine.
Grâce à des plans inclinés l'exploitation atteint -140m et se développe sur une totalité de 40km.
Le minerai est riche en fer (50%), la production s'élève à 116 000 tonnes de fer en 1927 au 19ème siècle on totalise 14 hauts fourneaux.
Les travaux sont rendus compliqués à cause d'importantes venues d'eaux. Un incendie met fin à l'exploitation en 1951 endommageant la station de pompage et ennoyant les travaux.
La concession est reprise en 1964 par la SMIR (Société Minière et Industrielle de Rougé). L'exploitation de Rougé est maintenue jusqu'en 2002 grâce à son installation moderne de lavage et d'enrichissement du minerai (débourbage) provenant de l'extraction à ciel ouvert.
Depuis 1994 une association installée sur le carreau sauvegarde, réhabilite et organise des visites du site.
Au total cinq concessions sont ouvertes :
- 1920 - Concession de Teillay (J.J Carnaud FBI puis la SMIR)
- 1923 - Concession de Sion (SNMO puis la SMIR)
- 1923 - Concession Ercé-en-Lamée (Compagnie des Forges et Acieries de la Marine d'Homécourt, puis Lormines)
- 1923 - Concession de Limèle (Société des Acieries de Longwy, puis Lorraine-Escaut)
- 1923 - Concession la Dominelais (compagnie de Mokta El Hadid)
Historique des fermetures :
- 1951 : Teillay
- 1963 : Chazé Henri
- 1966 : Limèle
- 1986 : Segré
- 2002 : Rougé
Ce bâtiment initialement construit pour le triage du minerai par trommel magnétique, sera abandonné et servira de logements pour les prisonniers allemands au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Cet accumulateur à minerai a été construit par les allemands.
Cette drôle de machine est une autogrue Bondy posée sur un châssis Renault, elle provient de la SMIR. Le panneau Ruston provient d'une pelle mécanique entreposé dans la collection du musée.
La première est une Gmeinder et la seconde est une Schneider Westinghouse toutes les deux récupérées aux Ardoisières d'Angers.
Forges de Trignac
La Société des Forges de Trignac est crée en 1879 par la Société des Mines de Fer et de l'Anjou. Le premier haut fourneau est allumé un an après, la production atteint 44 900 tonnes de fonte en 1883. La société dépose le bilan 10 ans plus tard en 1889 à cause de la baisse du prix de l'acier.
L'usine est rachetée seulement un an après par la Société des Aciéries, Hauts Fourneaux et Forges de Trignac, la production dépasse les 69 000 tonnes en 1900. Le minerai provient alors d'Espagne, le charbon d'Angleterre et le calcaire de Chateaubriant. A ce moment l'usine comporte 128 fours à coke, 3 hauts fourneaux, une aciérie Bessemer (rails), une aciérie Martin (tôles), un train à rails, deux trains à tôles et un atelier de puddlage.
L'usine est louée aux Usines Métallurgiques de Basse-Loire en 1905 et finalement rachetée en 1910. La production explose et atteint 135 000 tonnes de fonte en 1913, une nouvelle aciérie Martin voit le jour tandis que l'aciérie Thomas est modernisée. L'acier sert entre autre à la construction du métro. En 1920 un nouveau haut fourneau est construit. Assurée avec le minerai de fer provenant de Segré l'usine reste dépendante de l'Angleterre pour le charbon (insuffisance du charbon vendéen) l'usine est placée en liquidation judiciaire en 1926. Ce sont les Forges et Aciérie du Nord et de l'Est qui se portent acquéreurs mais l'usine ferme malgré tout en 1932 en cause la crise et la baisse de la production navale.
Les Forges redémarre en 1939 financée par l'Etat mais les Allemands occupent l'usine à partir de 1940. L'usine est frappée par les bombardements en 1942 et gravement endommagée en 1943. Les forges ferment définitivement en Mars 1943. De 1945 à 1960 l'usine est démantelée.
Sûrement le bâtiment le plus caractéristique des forges : la cokerie. Avec sa tour à charbon à droite et la tour d'extinction à gauche. La batterie de fours (Système Coppée) a certes disparue mais toute la structure est encore là.
Même sur les terrasses les plus hautes la nature s'installe.