La carrière
Voici un accès à la carrière, complètement inondé dés l'entrée, car un fontis bloque la sortie de ces eaux. Il s'agit en fait d'une sortie, c'est par ici que sortaient les wagonnets pour rejoindre l'usine à plâtre. C'est un tunnel voûté d'à peu près 200m de long, d'1m50 de large sur 2m de haut.
Une fois passé ce long tunnel on débouche enfin dans l'exploitation, un roulage principal et de chaque côté se trouvent des chambres d'exploitations.
L'esthétique de certaines consolidations sont vraiment très belles ! Elles sont signées et datées et s'échelonnent entre 1916 et 1938, avec une grande majorité en 1925 (pour celles encore visibles)
Comme on peut le voir il reste encore beaucoup de matériel et un grand nombre de voies toujours en place, munies de traverses, aiguillages, plaques tournantes et mêmes quelques wagonnets en bois. Il s'agit en fait d'un châssis en fer auxquels on y a "bricolé" une caisse constituée de planches en bois.
Cette soucoupe est un récupérateur d'eau, au fond elle est percée. Cette carrière n'a jamais servie de champignonnière.
La carrière a été exploitée, entre autre, à l'explosif, ce qui est plutôt courant dans le gypse. Le nitramite (nitrate d'ammonium) était livré par sacs (on peu lire Rey Freres usine de Genlis), il en reste pleins dans la carrière d'ailleurs. Celui-ci était re-conditionné en tube, pour former le "bâton" d'explosif. Il n'y avait plus qu'à forer un trou suffisamment long dans la paroi, insérer la charge au fond avec un dispositif d'amorçage, bourrer la charge, et s'éloigner pour procéder au tir.
Plus tard, après modernisation, les galeries sont exploités par haveuse (1949).
Les wagonnets étaient tirés par des chevaux, il reste d'ailleurs deux écuries plutôt bien conservées. En 1950, les chevaux sont remplacés par des locotracteurs.
Voici le seul secteur dans la carrière où se trouve encore des piliers tournés, cette chambre d'exploitation (10 piliers de longs sur 8 de large) est en mauvais état, malgré des piliers plutôt rapprochés et dont la forme est un peu trapézoïdale. On notera qu'au sol il y a des traces de roues de véhicules, preuve d'une autre sortie en cavage.
Cette sortie en plan incliné servait d'entrée et de sortie aux ouvriers, il reste en partie des échelles, aujourd'hui complètement rouillée. En surface le point de sortie est localisé mais situé dans une propriété dont nous n'avons pas eu accès. Sur le même axe un peu plus loin se trouve un second plan incliné, près de l'ancienne plâtrière, celui-ci servait à la remontée des wagonnets. Une machine à vapeur équipait alors un treuil pour cette tâche. En souterrain l'accès à ce plan incliné n'est plus possible.
La plâtrière
Voici une vue d'ensemble de la plâtrière, les anciens bureaux sont aujourd'hui occupés par des particuliers, et au dessus situé dans la colline se trouve l'usine, où le gypse était transformé en plâtre.
Cette tour fait partie des aménagements moderne de la plâtrière, elle a été réaménagée par la suite, l'étage le plus haut diffère de la base. Cette tour avait été réquisitionnée par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale car elle offrait une vue imprenable sur la Marne et tous les environs.
La tour est constituée de béton armé, de briques et de tôles pour la trémie.
Les wagonnets sortant du cavage (première photo de ce dossier) étaient tirés par des chevaux, ils suivaient une ligne de chemin de fer (il reste encore plusieurs traverses dans la végétation) qui les amenaient directement sur un plan droit, terrassé situé au plus haut, derrière l'usine (Cf : Cartes postales). Les wagonnets vidangeaient alors leurs chargements dans des trémies de stockage, avant de repartir. Du stockage, le gypse était concassé, puis acheminé (toujours par wagonnets) dans la tour par une passerelle métallique située derrière (elle est tombée aujourd'hui), puis il n'y avait plus qu'à alimenter les fours situés en dessous (il n'y en a deux, mais il devait en avoir plus, peut être quatre).
Les premiers fours utilisés sont des fours dit fours culées : L'ouvrier qui construisait le four était un spécialiste que l'on appelait "traveur" car il établissait des travées. Au dessus des galeries du four il empilait des pierres de plus en plus petites, mais toutes posées sur champs inclinées du même côté afin de permettre la circulation de l'air chaud. Le traveur mélangeait les pierres de plusieurs bancs, raison pour laquelle plusieurs galeries de la mine étaient simultanément en exploitation : "Pour bâtir un four un ouvrier tirait du plâtre tendre d'un côté, un autre du plâtre dur car plus le plâtre est mélangé, meilleur il est.
En 1949 ces fours traditionnels sont remplacés par des fours rotatifs, mais selon l'ancien directeur A l'expérience ces nouveaux fours cuisant le plâtre uniformément, ne permettaient plus le mélange de mi-cuit et de surcuit qui donnait au plâtre gros bonne prise et résistance.
"
Une fois cuit le plâtre était broyé, il ne restait plus alors qu'à l'acheminer plus bas pour son stockage, avant son expédition (ensaché), par la proche voie ferrée, par bateau au port de l'usine desservie par la Marne, ou par camions.
A l'intérieur, au niveau des arches se trouvent les ouvertures de trémies d'où descendaient le plâtre.
Cartes postales
Ces cartes sont issues de ma collection, la première présente la plâtrière dans sa globalité, la tour était bien identifiable dans le paysage. La seconde, montre notamment un plan incliné, c'était une ancienne sortie de carrière, on y voit très nettement les rails au sol (aujourd'hui il ne reste qu'une tranchée). La troisième présente l'arrivée des silos à plâtre, les arches précédemment citées se trouvent recouvertes sous le porche d'entrée. Enfin la dernière, désigne l'emplacement du téléphérique, qui reste un peu un mystère sur son utilisation, nous pensons qu'il s'agissait de remonter du plâtre à partir d'autres exploitations, vers les fours. Il ne reste que les fondations aujourd'hui.
Une très belle vue de la plâtrière (Cf : Plâtrière) au niveau de la route, avec l'arrivée des silos à plâtre et surtout sur le nombre important de fagots de bois, destinés aux fours à plâtre. Et au fond le téléphérique et la cheminée de l'usine, aujourd'hui obsolète. On peut voir ici toute la place qu'occupait l'usine.
Dernière photo prise vraisemblablement depuis la gare ou pas loin, on peut lire sur le premier bâtiment Pisseloup commune de Charly - Usine à Plâtre VERON CLOZIER". Ce bâtiment également n'existe plus.
Merci à Fabien Hallier pour ces quatre dernières cartes postales. La vue du haut de la vallée est certainement la plus intéressante, on y voit parfaitement les wagonnets arrivant de la carrière tiré par un cheval et ceux prêt à repartir.
La plâtrière du haut a très fortement changée, seule la petite maisonnée (Cf : Les plâtrières carte N°8) est encore reconnaissable.