Voici la liste des chevalements encore existants dans le bassin :
Fosse 1 bis
Commune : Liévin
Année : (1874-1979)
Compagnie : Compagnie des Mines de Liévin
Les quatre fosses de la compagnie, et même presque la cinquième, se trouve en limite de concession, à une cinquantaine de mètre de celle de Lens.
Le premier puits de la compagnie est débuté en 1858, on atteint le terrain houiller à -136m. La Compagnie exploite ici un gisement de charbon gras. Elle commence à produire à partir de 1860, mais la production ne décolle pas vraiment jusqu'en 1868, où le puits est approfondi pour atteindre des couches de meilleures qualité que la Compagnie de Lens exploite déjà.
A partir de 1874, on double le puits, le cinquième, mais renommé puits 1bis. Celui-ci se trouve à 45m du puits 1. Un troisième puits, le 1ter, sera même ouvert seulement un an plus tard, comme puits d'aérage, car la mine est assez grisouteuse. Il se situe à 66m du puits 1. La production est grandissante, en 1879 on extrait 285 331 tonnes, et elle atteint 350 000 tonnes l'année suivante. Le 14 janvier 1885 la mine est marquée par un coup de grisou, effondrant plus de 800m de galeries et causant la mort de 28 mineurs.
Le puits 1 est profond de -553m et le puits 1bis de -566m. La fosse est complètement détruite à la suite de la Première Guerre Mondiale.
Après la nationalisation, la Compagnie intègre le groupe de Liévin puis fusionne avec le groupe de Lens pour former le Groupe de Lens-Liévin, à partir de 1952. Même si la fosse exploite directement le gisement, elle est relayée à la fosse 6-6bis, située bien plus au sud de la concession. Alors qu'elle assurait l'extraction, l'aérage et le service, la fosse n'assure plus l'extraction qui est remontée par le 6-6bis à partir de 1955. Le puits 1 est finalement remblayé en 1966. Le puits 1bis sert d'entrée d'air et le puits 1ter assure le retour d'air pour le puits 3-3bis des Mines de Lens.
Le chevalement du puits 1 est démoli en 1977 et les puits 1bis et 1ter sont remblayés en 1979, seul le chevalement du 1bis est rescapé (il date de la reconstruction après la Première Guerre Mondiale, 1920), le puits 1ter n'avait plus de chevalement depuis l'après Seconde Guerre.
Le puits 1bis était le puits le plus profond (-796m) des trois.
Le chevalement du puits 1bis, trône élégamment aujourd'hui sur un parking où s'est construit un centre commercial tout autour.
Fosse 2
Commune : Anhiers
Année : (1900-1958)
Compagnie : Compagnie des Mines de Flines
La fosse fait partie de la Compagnie des Mines de Flines, c'est la dernière compagnie à s'être constituée dans le Nord, celle-ci n'a compté que deux puits au total. Le premier a débuté en 1895 et démarre son exploitation en 1897, le second est creusé en 1898 et démarre officiellement en 1900, il a une profondeur de -307m. Les puits exploitent un gisement d'anthracite, sur cinq veines.
Une usine à boulets, un criblage et un lavoir sont installés à proximité du siège. A partir de 1905 les deux fosses communiquent entre elles. En 1914 la fosse 1 cesse son extraction toute la production est remontée au puits 2 jusqu'à ce que le site soit détruit à la fin de la Première Guerre Mondiale (1918).
A sa reconstruction (1920), le chevalement métallique fait place à un chevalement en béton armé. La compagnie est rachetée par la Compagnie des Mines d'Aniche en 1922, dés lors la fosse sert de retour d'air pour la fosse Bernard jusqu'à sa fermeture en 1958. Le puits est remblayé l'année suivante et les molettes démontées. Depuis, la fosse a été vendue à un particulier qui n'a pas les moyens de l'entretenir, son état est très dégradé, la toiture déjà presque totalement manquante risque de s'effondrer, le chevalement attaqué par la corrosion cède lui aussi petit à petit. Malheureusement le coût sûrement prohibitif de sa restauration, en fait un site laissé à l'abandon.
Fosse 2 dit dit Saint-Émile ou Émile Rainbeaux
Commune : Marles Les Mines
Année : (1858-1974)
Compagnie : Compagnie des Mines de Marles
Fosse 2 dit Saint Emile ou Emile Raimbeaux, propriétaire des Mines du Grand Hornu et capitaliste au début de la compagnie, il est nommé plus tard Administrateur de la Compagnie des Mines de Marles.
Il est plus fréquemment appelé : le "Vieux 2" de Marles, c'est le plus vieux de la Compagnie toujours visible. Attention à ne pas confondre, car il y a eu 2 Fosses 2 : la Fosse 2 et le siège de la Fosse 2bis-2ter, ce sont deux carreaux différents.
Après l'échec du puits 1 dont le cuvelage s'effondre, à cause de trop fortes pressions d'eaux, le puits 2 est débuté en 1854 seulement un an après le puits 1 à, a peine une cinquantaine de mètres. Le terrain houiller est rencontré à -83m, deux ans après en 1856, malgré toujours ces problèmes d'eaux, qui peuvent atteindre 860 000 litres à l'heure.
La fosse commence à produire en 1858, le puits est profond de -231m avec deux accrochages à -171m et -225m. Alors que la production est grandissante en 1865 avec 62 487 tonnes extraites, le 28 avril 1866, on remarque que le cuvelage commence à faiblir dû à la pression de l'eau et les cages frottent de plus en plus. Les derniers mineurs sont obligés de remonter par les échelles, laissant les 27 chevaux dans les galeries. Quelques heures plus tard, trois pièces de cuvelage lâchent, déversant un torrent d'eau dans le puits. Les terrains derrière, s'affaissent et laissent apparaître de grosses excavations, le cuvelage se tord de plus en plus, les premiers travaux de consolidations ne servant plus à rien face à la puissance de l'eau, ils sont stoppés. Le lendemain le puits n'est plus accessible, on le considère même comme perdu, car la difficulté des travaux est trop compliqué et dangereux.
Dans la nuit du 3 Mai, l'inévitable se produit, la fosse s'effondre, provoquant l'écroulement du puits en surface, et de tous les bâtiments situés aux alentours, un énorme cratère de 35m de diamètre s'ouvre en surface sur 10m de profondeur. Des fissures s'ouvrent et creusent le sol à proximité du cratère, le bâtiment d'extraction, n'y résiste pas et s'écroule également.
Par chance aucune victime n'est à déplorer mis à part quelques chevaux.
C'est un coup dur pour la Compagnie, l'ensemble du puits est perdu, mais aussi son terrain houiller, considéré comme très productif dans ce secteur. La Compagnie décide donc d'abandonner plus d'un quart de sa concession et de se focaliser sur l'ouverture d'autres puits sur la parcelle restante.
Malgré tout, il est envisager de relever le puits, un an plus tard, mais sans suite car trop coûteux.
40 ans plus tard, en 1907, la Compagnie reparle de l'ouverture de la fosse, celle-ci est tout de même restaurée, et grâce aux moyens plus moderne de l'époque, elle est remise en marche en 1908, et reprend l'extraction qu'après la guerre en 1917. Elle sert alors de service et d'aérage à la Fosse 2bis ouverte sept ans plus tôt.
La Compagnie est nationalisée et intègre le groupe d'Auchel en 1946, la fosse 2 reprend l'extraction en 1950 pendant les travaux de concentration de la fosse 2bis-2ter. La production remonte par le puits 2ter puis 2bis (alternance des travaux). La fosse est finalement prête en 1955. Elle concentre au fur et à mesure le 2, le 3, le 6 et le 5.
La fosse 2 cesse son activité en 1974. Le puits est alors profond de -506m.
Le site est racheté par la commune en 1979, et il est rénové en 1989, il abrite aujourd'hui un musée de la mine au sein du bâtiment d'extraction. Le chevalement actuel est celui datant de 1908 lors de sa reconstruction.
Fosse 3 bis
Commune : Liévin
Année : (1873-1970)
Compagnie : Compagnie des Mines de Lens
Fosse 3 dite Saint Amé ou Amé Tilloy, en l'honneur d'Amé Tilloy, fondateur de la Société des Mines de Lens
Le démarrage des travaux de fonçage débute en 1858, à Liévin, le diamètre du puits est de 4,08m, le charbon est rencontré à la profondeur de -141 mètres. La fosse exploite à partir de 1860 un gisement de charbons gras donnant 30 à 40% de matières volatiles, le puits est profond de -298m. En 1881 le puits 3bis situé à 40m est débuté, afin d'assurer l'aérage du 3 mais il assurera l'extraction en 1883. En 1890 on compte 3 accrochages, à -179, à -288 et -348m, le puits est approfondi jusqu'à -356m.
Pendant la Première Guerre Mondiale, la fosse est complètement détruite, à sa reconstruction en 1919, le puits 3 est équipé d'un chevalement en béton quand au puits 3bis, d'un chevalement métallique (1923), il s'agit d'un chevalement en porte à faux en poutrelle et treillis classique de l'époque mesurant 43m de hauteur et pesant 350 tonnes, les molettes ont un diamètre de 5,5m.
Après nationalisation, la Compagnie entre dans le groupe de Lens, puis fusionne avec celui de Liévin, le puits 3 est ravalé jusqu'à -432m et le 3bis à -535m. En 1956 la fosse 16 est concentrée sur celle de la fosse 3-3bis, celle-ci est ensuite concentrée sur le puits principal du 11-19, par une bowette en 1960. Le puits cesse alors l'extraction mais assure l'aérage et le service. Le puits 3, -548m, est remblayé en 1972. Le 27 Décembre 1974 une explosion dans un chantier d'extraction fait 42 morts (C'est la catastrophe la plus récente faisant le plus de victimes), la fosse 3bis alors endeuillée est menacée de fermer. Le puits (-788m) est finalement remblayé en 1978. Le chevalement en béton du puits 3 est détruit en 1983, soit 10 ans après sa fermeture, le chevalement métallique du puits 3bis est quand à lui conservé pour la mémoire.
Fosse 5
Commune : Billy Berclau
Année : (1904-1963)
Compagnie : Compagnie des Mines de Meurchin
L'année 1904 marque les travaux de fonçage de deux nouveaux puits pour la Compagnie des Mines de Meurchin : la fosse 5 et la fosse 6. Ces deux puits sont diamétralement opposés, la fosse 5 est située la plus à l'Ouest et la fosse 6 à l'Est, de la concession.
La fosse 5 atteint la profondeur maximale de -398m avec trois accrochages à -149, -214, et -376m, la fosse est finie en 1905 et sert uniquement à l'aérage et à la circulation du personnel.
La compagnie est rachetée par la Compagnie des Mines de Lens en 1920, la fosse est reconstruite à ce moment là, après les dégâts de la Première Guerre Mondiale. Elle fonctionne ensuite jusqu'en 1937, puis sert d'aérage pour la fosse 3/4. Le puits est finalement remblayé en 1965.
L'ensemble du site est encore visible avec son chevalement, après la mine, le site sert pour une société afin de fabriquer des plombs de chasse. Le chevalement sert alors de tour à plomb (on peux encore y voir le tuyau d'écoulement). Le site est totalement intégré dans un seul bâtiment en forme de croix, où se trouve le chevalement, la salle des machines et la recette.
Fosse 6
Commune : Labourse
Compagnie : Compagnie des Mines de Noeux
Il s'agit d'une reconstitution du chevalement.
Fosse 6
Commune : Haisnes
Année : (1861-1959)
Compagnie : Compagnie des Mines de Douvrin
Fosse 6 dit Saint-Alfred ou Alfred Descamps
La fosse est débutée en 1859 et commence à produire en 1861. La houille est rencontré à -150m sur sept veines mais seulement cinq sont exploitables. La fosse est approfondie jusqu'à -240m puis par bure jusqu'à -325 et -434m. La fosse ne produit pas assez et la compagnie se voit dans l'obligation d'être dissoute par jugement. La Compagnie des Mines de Lens se montre intéressée et rachète l'ensemble pour 500 000 francs.
L'unique fosse de la Compagnie des Mines de Douvrin devient à ce moment là, la fosse 6 de Lens. La concession de Douvrin est également reprise par Lens par ratification en 1875. Des travaux sont effectués afin de rejoindre la concession de Lens située au sud. Ces travaux mettent en évidence neuf couches de charbon. La production évolue de 3782 tonnes en 1874 à 67 000 en 1879. Malgré tout, le gisement n'est pas assez riche car il se trouve en limite du bassin.
Le chevalement est reconstruit après sa destruction pendant la Première Guerre Mondiale. C'est un chevalement en béton armé, typique, qui représente actuellement le seul rescapé pour la Compagnie des Mines de Lens, dans ce style.
L'exploitation de la fosse est arrêtée en 1936 mais sert à l'aérage de la fosse 13 en plus de sa fosse 13bis. La fosse est remblayée en 1959.
Acquis par un propriétaire privée à la fin de son exploitation, il est décidé de vendre le site mais aucun acheteur n'est intéressé. Un permis de démolir est alors déposé mais celui-ci est refusé, malgré tout son propriétaire entame la découpe des molettes. Les habitants révoltés décident de réagir et propose un classement aux Monuments Historiques qui est décidé en 2004. Depuis le site est à l'abandon, en perpétuel dégradation et vandalisation.
Fosse 8
Commune : Evin-Malmaison
Année : (1919-1991)
Compagnie : Compagnie des Mines de Dourges
Puits 8 dit "Emile Cornuault" actionnaire de la compagnie.
Les travaux de fonçage du puits 8 démarré en 1914 reprennent à la fin de la Première Guerre Mondiale en 1919, et son voisin le 8bis, en 1923. Le terrain houiller est rencontré à -162m. C'est le puits le plus éloigné des précédentes fosses, il est situé au Nord-Est de la concession. Le siège entre en production en 1924 en vue d'extraire des charbons demi-gras et quart gras.
En 1925 la cité Cornuault est bâtie, elle accueille les mineurs de la fosse, cependant d'autres mineurs étrangers arrivent également à la fosse, on passe de 500 mineurs à plus de 1200 en 1930.
Après nationalisation la fosse entre dans le groupe d'Oignies, avec uniquement la fosse du 9-9bis, les fosses étant regroupées par type de charbon. La fosse cesse d'extraire en 1961, à la suite de la mise en production du puits 10 d'Oignies, elle devient alors un puits pour le matériel et le personnel. En 1963 le chevalement est malgré tout remplacé, il provient du puits 3ter d'Auchel, les cages sont également changées pour permettre la descente de 700 hommes au maximum, la fosse est également reliée au 9-9bis et au 10 en 1968. La fosse sert à partir de 1973 pour l'exhaure et à la remontée des schistes, jusqu'en 1991, date de fermeture du puits 10.
Le puits 8bis profond de -564m est détruit le 27 Novembre 1991, le terril est ré-exploité, le puits 8 profond de -704m et haut de ses 48m est le seul rescapé.
Fosse 9
Commune : Roost-Warendin
Année : (1909-1991)
Compagnie : Compagnie de l'Escarpelle
Les travaux de fonçage du puits débutent en 1909, ce puits doit servir au départ comme puits d'aérage pour les fosses 1 et 3. En 1919 le puits atteint la profondeur de -410m.
A partir de 1955 la fosse est modernisée, avec l'adjonction d'un lavoir (1956), l'un des plus grands, le chevalement est remplacé par un portique de la fosse 13-13bis, placé au dessus de l'ancien, la machine d'extraction à poulie Koepe remplace l'ancienne machine à vapeur, enfin le puits est approfondi à -463m en 1975. 1977 marque les derniers travaux portant le dernier accrochage à -540m, la profondeur définitive du puits est de -592m.
Il s'agit de l'avant dernier puits à avoir fermé dans le bassin. Le site est démantelé l'année suivante, seul reste le chevalement sans son faux carré.
Fosse 9 De Clerq Crombez
Commune : Oignies
Année : (1930-1991)
Compagnie : Compagnie des Mines de Dourges
Puits 9-9bis dit de Clercq Crombez, provenant de Madame Henriette de Clercq (1812-1878), née de Crombez, épouse de Louis de Clercq (banquier)
Madame de Clercq, fût propriétaire d'une grande parcelle de terres à Oignies, par succession à la mort de son mari en 1838. Son but était de pouvoir profiter de ses terres quand elle le pouvait en l'aménageant mais aussi en faisant profiter les paysans de la région, grâce à la culture. Un parc fût érigé grâce à son frère Victor Crombez, membre de la chambre des représentants de Belgique et architecte paysagiste renommé. Ce parc était considéré comme l'un des plus beaux de France. Aux nouveaux étangs creusés, l'eau manquait, elle fît donc appel à l'ingénieur Mulot, spécialiste en forage afin de lui confier la tâche de creuser un beau puits artésien pour alimenter en suffisance son parc, ses jardins et son château.
"Fort et sûr du succès si retentissant de son puits de Grenelle, M. Mulot se mit à l'oeuvre en 1841, et en attendant l'eau qu'il devait aller chercher dans ses derniers retranchements, il procura à Mme de Clercq le bonheur, l'honneur insigne et trop mal récompensé d'avoir découvert le bassin houiller du Pas de Calais. Ce fût en 1842 dans le parc du château d'Oignies, que la sonde du forage exécuté par M. Mulot, sur les ordres et aux frais de Mme de Clercq, rencontra à 151 mètres de profondeur la première couche très mince de houille, qui devait continuer le bassin de Valenciennes que l'on cherchait en vain depuis tant d'années."
"Tout à coup la sonde signala inopinément le terrain houiller. La nouvelle à peine connue tout le monde se mit à l'oeuvre, et l'outil n'alla plus chercher l'eau mais le charbon. La richesse minérale de la France s'augmenta de 40 000 hectares de terrain houiller. En 1865 la production de ce bassin était arrivée à 16 millions d'hectolitres, le dixième de la production générale de la France !
Une nouvelle fosse dénommée 9-9Bis, est ouverte par la Compagnie de Dourges en 1928 et fonçé à partir de 1930, soit 11 ans après la fosse 8. La fosse se trouve la plus au Nord-Ouest en limite de concession avec la Compagnie d'Ostricourt. Le carreau de mine est construit par l'architecte Dellile et l'ingénieur Foby dans un style béton armé et brique rouge typique des années 30.
Les deux puits ont le même diamètre de 5,10m avec un cuvelage en brique en tête de puits, le puits 9 sert à l'aérage, tandis que le 9bis assure l'extraction et l'aérage également, à partir de 1933.
Le 23 Mars 1944 un coup de grisou fait 6 victimes.
A la nationalisation, la fosse intègre le groupe d'Oignies comme sa voisine la fosse 8-8bis. Au début des années 50 on compte 2500 mineurs sur le carreau. En 1961 la fosse cesse d'extraire avec la mise en service de la fosse 10, comme puits de concentration. Malgré tout, le puits 9 sert de service et d'aérage, il est modernisé pour accueillir des berlines de 3000 litres, le puits 9bis est ravalé jusqu'à -531 mètres en 1963. Une bowette est creusée entre la fosse 2 et la fosse 9-9bis permettant l'approvisionnement en matériel de la fosse 2, le puits 9 est approfondi à -709m en 1970.
Fin 1981 une bowette est commencée afin de rejoindre les étages 630 et 780. 940m à creuser sur un plan incliné à 6 degrés.
La fosse ferme en même temps que la fosse 10, la dernière berline issue de la veine "Michelle 224" est d'ailleurs remontée ici le 24 décembre 1990. La fosse est remblayée en 1991 après les derniers travaux de démantèlement au fond. Le puits 9 est profond de -828m et le puits 9bis de -578m.
L'ensemble du carreau est classé aux monuments historiques entre 1992 et 1994. En 2000, la Mission Bassin Minier s'installe dans les anciens bâtiments administratifs.
Pour ma part il ne fait aucun doute que ce site est l'un des plus beaux dans le bassin.
Le bâtiment des douches et salle des pendus est accolé à celui administratif (à droite).
Ce bâtiment principal de la fosse 9/9bis représente le bâtiment des machines, il forme un "U" :
- A droite, la machine d'extraction du puits 9bis ainsi que la partie compresseurs
- A gauche, la machine d'extraction du puits 9 (plus puissante)
- Au centre, au premier étage, la partie alimentation électrique, au rez de chaussée, la ventilation
Voici la première machine d'extraction bicylindroconique, c'est une machine fantastique et aujourd'hui devenue très rare en France, celle-ci était la plus puissante du carreau.
Le puits est équipé de deux cages de trois étages pouvant contenir au maximum 90 mineurs.
D'en haut il y a un panorama sur tous les terrils aux alentours avec une vue assez lointaine sur les fosses du 8 d'Evin, du 9 de Rosst-Warendin et derrière le 11/19.
Ca wagon sert de treuil de secours pour le puits 9.
Entre les deux puits se trouvent trois réservoirs d'air pour les compresseurs.
La cité Declercq est à mon sens la plus belle de toutes, avec des habitations très différentes (toiture à longs pans)
De l'autre côté la cité des Bonniers et les nouvelles habitations au premier plan.
Fosse 9 bis De Clerq Crombez
Commune : Oignies
Année : (1930-1991)
Compagnie : Compagnie des Mines de Dourges
Le chevalement est équipé de deux molettes de 4,5m de diamètre.
Et voici la seconde machine toute aussi belle, entretenue par l'association Accusto Seci et constitué d'anciens mineurs.
Compresseurs
Poste électrique
Convertisseurs
Ventilateurs
L'air entrait par le puits 9 et ressortait par le puits 9bis.
Fosse 11
Commune : Lens
Année : (1891-1987)
Compagnie : Compagnie des Mines de Lens
Fosse 11 dit Saint-Pierre ou Pierre Destombes
Le puits 11 est fonçé vers 1893 et débute son exploitation en 1894, le terrain houiller est rencontré à -160m et le premier accrochage se fait à l'étage -189m. Le puits à un diamètre de 4,80m et sert d'extraction jusqu'en 1954, puis comme service et aérage jusqu'à la fin. Le puits est équipé d'une double recette à deux cages. L'extraction est de 49 berlines de 500 litres (puis 3000 litres en 1954) soit 150 tonnes de charbon brut à l'heure.
Un nouveau puits, le 11 bis, est fonçé en 1908, qui servira comme puits d'aérage, il est mis en fonction l'année suivante. Pendant la Première Guerre Mondiale l'ensemble est ravagé, comme tous les autres puits de la compagnie. La fosse 11 profonde de -852m, ferme en 1986 elle est remblayée l'année suivante.
C'est un très beau chevalement en poutrelles et treillis achevé en 1925 et construits par Carel et Fouche mesurant 45m de haut et équipé de molettes de 5,5m de diamètre.
Il s'agit d'une machine d'extraction à tambour bicylindroconique à attaque directe et équipé de système Ward Léonard.
Fosse 19
Commune : Lens
Année : (1954-1987)
Compagnie : Compagnie des Mines de Lens
Le puits est fonçé en 1954, à seulement 80m de distance sur le carreau de la fosse 11. Cette décision repose sur la position du carreau, qui représente une position stratégique mais surtout centrale sur la concession vis à vis des autres fosses.
Le 19 démarre son exploitation en 1960 à l'étage -475m. Le puits à un diamètre très large de 6,65m car il est équipé de deux compartiments d'extraction comprenant quatre cages de quatre étages pouvant emporter des berlines de 3000 litres. Ce qui donne une extraction de 264 berlines à l'heure, soit 800 tonnes de charbon brut (soit plus de 5 fois que le 11). Le carreau du 11/19 devient un siège de concentration massif remplaçant 5 sièges. Les fosses 2, 2 bis, 3, 3 bis, et 9 cessent d'extraire, puis le 12 en 1966 : toute l'extraction est remontée au 19.
La même année, un nouvel accrochage est crée à -585m. En 1967 la fosse à un rendement de 8000 tonnes de charbon par jour ! En 1971 un nouvel étage à -710m est crée, la fosse 7, 7 bis est à son tour concentrée sur la fosse 11/19 en 1973. Le puis 19, -815m, ferme à la même date que le 11.
Derrière la tour se trouve encore les deux sorties bien identifiables des bandes transporteuses vers le lavoir qui se trouvait globalement là où j'ai pris la photo.
La tour faites de béton armé, mesure 66m de haut, 17m de largeur et 28,3m de longueur, pour un poids de 10 000 tonnes. Elle est divisée en 8 planchers que nous allons visiter :
- Plancher 1 : Orifice du puits
- Plancher 2, 14,25m : recette jour
- Plancher 3, 22,50m : tableau HT
- Plancher 4, 30m : ventilateurs
- Plancher 5, 35m : convertisseurs
- Plancher 6, 44,50m : molettes de contraintes
- Plancher 7, 45m : relais ventilateurs
- Plancher 8, 54,05m : machines d'extraction
La tour est construite par les HBNPC pour ce qui est du bâtiment et la GHH (Gute Hoffnungs Hutte, il s'agit d'un constructeur allemand provenant de la Ruhr) pour le faux carré et les molettes.
Les terrils de la fosse 11/19 sont les plus hauts d'Europe avec 186m.
Observez en haut les restes de rails de la mise à terril.
La vue est tout simplement spectaculaire.
Nous voilà à l'intérieur au niveau de l'orifice du puits.
Les berlines sortent d'un coté du puits (décagement) et sont dirigées vers des culbuteurs qui les vident. Après un demi-tour au moulinage, les berlines vides, repartent de l'autre côté du puits vers le fond (encagement)
Sous les culbuteurs le charbon est ramené à la granulométrie de 0/150mm, il passe d'abord par un crible, pour être évacué vers le lavoir. Les autres sont dirigés soit vers un concasseur soit un silo de stockage, les schistes sont envoyés directement vers la mise à terril.
Cette voie unique au centre est la voie de décagement de toutes les berlines.
Il y a au total 8 molettes de contraintes, donc 8 câbles répartis sur 2 axes.
Les deux machines d'extractions sont des poulies Koepe quadricâbles construites par GHH et couplées à des systèmes Ward Léonard.
Fosse 13 bis dit Felix Bollaert
Commune : Bénifontaine
Année : (1908-1958)
Compagnie : Compagnie des Mines de Lens
L'installation est très réduite et n'a servi que pour la visite des abouts, il descendait à -334m. Construit tout en béton, les vestiges ont aujourd'hui subit les attaques du vandalisme
Fosse Arenberg 1
Commune : Wallers
Année : (1900-1989)
Compagnie : Compagnie des Mines d'Anzin
Fosse Arenberg provient de Auguste Arenberg ancien administrateur de la Compagnie des Mines d'Anzin
La fosse Arenberg, fait partie des derniers grands sièges miniers a être entrepris par la Compagnie. Arenberg est situé à l'écart dans la partie Nord-Est de la concession, là où aucun puits n'avait été encore foncé, on y exploite ici des charbons maigres sur de petites veines (moins d'un mètre d'ouverture, toutes nommées par des prénoms).
Les travaux de fonçage des puits 1 et 2 débutent en 1900, le puits 1 destiné à l'extraction a un diamètre plus important, de 5m, le puits 2 est de 3,65, il est destiné à l'aérage. Le terrain houiller est trouvé à la profondeur de -130m. Les deux puits sont connectés en 1901 à la profondeur de -220m, puis un an plus tard un nouvel accrochage les relient à -334m. La fosse devient très productive passant de 218 915 tonnes en 1906 à 452 630 tonnes en 1930.
A partir de 1914, la production ralentit à cause de la guerre, le puits 2 qui était en cours de modernisation est stoppé par manque de main d'oeuvre. En 1918, le site est malheureusement complètement détruit, les galeries sont noyées avec près de 258 000 mètres cube d'eau : il faudra 5 ans de travaux pour que le site puisse repartir. En 1936, le puits 1 est modernisé, un nouveau chevalement plus haut, surplombe l'ancien, avec l'ajout cette fois-ci de molettes superposées, afin de passer à une machine d'extraction à poulie Koepe, le bâtiment d'extraction est quand à lui déplacé à 90 degrés de l'ancien.
Après la nationalisation, il est décidé que la fosse devienne un siège de concentration, un nouveau puits va être foncé sur le carreau, il s'agit du puits 3-4, creusé tout d'abord jusqu'à l'accrochage de -334m. Le diamètre du puits est agrandi à 6,5m, il sera équipé d'un double compartiment et coiffé par un chevalement de 54m du type portique à 4 molettes de 7,5m de diamètre, et de deux machines d'extractions. A partir de 1961, l'extraction se fait par 4 cages à trois étages, par berlines de 3000 litres. Dans la même période, le puits 1 cesse donc d'extraire et devient un puits de service pour le personnel et le matériel, le puits 2 sert pour le remblayage au fond (On arrête les terrils). Un nouveau lavoir entre également en fonction la même année.
Le siège devient l'un des plus productifs avec plus de 3000 tonnes de charbon par jour. En 1969 le puits est équipé d'un guidage par câble pour permettre la circulation des berlines de 3000 litres, le puits va servir de "bure" entre les étages -314 et -578m.
Après être entré dans l'unité de production de Douai en 1973, le puits 3 est ravalé jusqu'à -494m, le 4 à -414m et enfin jusqu'à -578m, pour palier l'épuisement des étages 334 et 414m. La veine Melchior est exploitée à partir de 1977 à partir de ce nouvel étage. Le lavoir cesse de fonctionner en 1975, le charbon part par wagons au lavoir du puits Barrois et plus tard à celui du 10 d'Oignies.
En 1982 le puits 3 est approfondi à -670m par l'intermédiaire d'une bowette pentue à 13% à partir de l'étage -578m, ce travail est confié pour la première fois à un tunnelier qui arrive par pièces détachées. C'est Bouygues, à cette époque en course pour décrocher le contrat du tunnel sous la Manche qui est intéressé pour utilisé son tunnelier en condition réelle. Pour Arenberg, c'est une nouvelle chance de pouvoir découvrir un nouveau gisement. L'étage -670m est officiellement accroché au puits en août 1986. Finalement aucun nouveau filon ne sera découvert, et c'est l'abandon du tunnelier resté au fond et d'un futur pour Arenberg qui s'éteint. Enfin le 31 mars 1989, les dernières berlines remontent du puits pour un arrêt définitif. Ils sont remblayés la même année.
- Le puits 1 est profond de -606m
- Le puits 2 est profond de -416m
- Le puits 3-4 est profond de -689m
On estime avoir extrait 18 millions de tonnes de charbon à Arenberg. Arenberg était l'une des mine où il n'y avait pas de grisou.
En 1992, un certain Claude Berri vient y tourner quelques parties de son film Germinal, le site est alors à l'abandon le plus complet, et sur le point d'être détruit...finalement cela en changera la donne. Le site est restauré et depuis une multitude de films ont été tournés ici.
On voit encore très bien l'ancien chevalement sous l'actuel.
Il s'agit du bâtiment d'extraction pour l'ancien chevalement.
Aujourd'hui on y trouve l'Elephant de la mémoire. Il est crée en 1989, il mesure 14m de haut et pèse 17 tonnes. Il s'agit de la réplique que Napoléon fit réaliser en 1810 par l'architecte Jacques Cellerier pour commémorer la révolution de 1789.
Fosse Arenberg 2
Commune : Wallers
Année : (1900-1989)
Compagnie : Compagnie des Mines d'Anzin
Compresseurs
Fosse Arenberg 3/4
Commune : Wallers
Année : (1954-1989)
Compagnie : Compagnie des Mines d'Anzin
Voici la seconde machine d'extraction.
Les décors
Il s'agit des décors du film Germinal.
La salle des pendus
Vers les molettes
D'ici nous avons une belle vue sur les cités avoisinantes et également sur la centrale d'Hornaing.
Moulinage
Fosse Delloye 1
Commune : Lewarde
Année : (1927-1971)
Compagnie : Compagnie des Mines d'Aniche
Fosse Delloye ou Joseph Delloye, tire son nom de l'ancien administrateur du siège. Les veines seront également nommées Joseph.
Les travaux de fonçage du puits 1 sont débutés en 1911 mais rapidement arrêtés à cause de la Première Guerre Mondiale. Ils reprennent en 1921 et la fosse commence à produire seulement en 1927, le puits d'un diamètre de 4m atteint la profondeur de -360m. A ce moment là le puits 2 est déjà en cours de fonçage et atteindra la profondeur de -380m avec un diamètre de 5m. Les deux puits atteignent le terrain houiller à -178m ce qui est globalement profond en comparaison avec les autres puits de la compagnie.
Les chevalements construit par Venot Peslin sont haut de 27,80 et 26,80, les molettes ont un diamètre de 4m, et sont mis en mouvement par des machines d'extractions de 430CV.
La fosse 2 débute son exploitation en 1932. On exploite un charbon gras et demi-gras sur 4 veines. Les deux puits assurent l'aérage, le service au personnel et l'extraction, le puits 1 est le retour d'air quand au 2 il s'agit de l'entrée d'air.
Après nationalisation La Compagnie des Mines d'Aniche entre dans le Groupe de Douai, la fosse Delloye devient un siège de concentration, avec le regroupement des fosse Vuillemin et Sebastopol en 1955. Le puits 2 est également approfondi jusqu'à -479m, mais le gisement n'est pas très rentable, les veines sont étroites.
Le siège est équipé d'un triage, mais les charbons sont lavés au lavoir de Gayant.
La fosse continue son exploitation jusqu'en 1971 et est remblayée la même année.
L'idée d'ouvrir un musée de la mine et de retracer près de trois siècles d'extraction minière est envisagée depuis longtemps par les HBNPC. Le site choisi sera la fosse Delloye, alors en cours de démantèlement, pour sa position centrale dans le bassin, et de l'aspect architectural de son siège, c'est à dire construit pendant l'entre deux guerres. Le site reçoit alors des tonnes de documents d'archives sur plusieurs sièges mais aussi du matériel, une presse à boulets des usines de Somain, deux locomotives Jeumont du 21 de Courrières, deux cages de bure, des treuils a air comprimés...et j'en passe.
En 1982 le CHM (Centre Historique Minier ) voit le jour et c'est en 1984 que le site est ouvert au public.
Le siège comporte : les chevalements du puits 1 et 2, les bâtiments de la recette et d'extraction, la salle des compresseurs, un ventilateur, le bâtiment de triage, un atelier, le bâtiment d'accueil, les bains douches, la lampisterie, l'infirmerie, le bâtiment administratif, le garage à vélo, la dynamitière, le bâtiment de la bascule, la scierie, et la maison de concierge.
La hotte du ventilateur est encore visible de l'extérieur.
Fosse Delloye 2
Commune : Lewarde
Année : (1932-1971)
Compagnie : Compagnie des Mines d'Aniche
Le Centre Historique Minier
Il s'agit d'une galerie de mine entièrement reconstituée.
La machine d'extraction est installée en 1927 et construite par la Compagnie Electro-Mecanique de Paris. Elle a une puissance de 430CV, sa vitesse est de 375 tours par min et équipée de bobines de 5m. 700 tonnes de charbon sont extrait par jour, sur un poste.
Nous voici dans la partie musée "électrique".
Il s'agit de la machine d'extraction de la fosse 6 des Mines de l'Escarpelle, issue des Ateliers du Thiriau (Belgique).
Fosse Dutemple 2
Commune : Valenciennes
Année : (1764-1949)
Compagnie : Compagnie des Mines d'Anzin
Les puits 1 (Nord) et 2 (Sud) sont fonçés en 1764 par la Compagnie des Mines d'Anzin, le terrain houiller est rencontré à la profondeur de -79m mais les travaux sont stoppés par ce que l'on appellera plus tard "le Torrent d'Anzin" (la nappe phréatique). La poursuite des travaux n'est reprise qu'à partir de 1826 à l'aide de moyens plus importants, soit 62 ans plus tard tout de même !
D'autres fosses s'ouvrent la même année, la Fosse Régie et la Fosse Réussite prenant exemple sur Dutemple pour le passage du "Torrent d'Anzin". La fosse exploite un charbon demi-gras, à partir de bowettes, mais il est prévu de ravalé le puits afin d'extraire un charbon gras.
En 1911 le puits 1 (314m) est fermé, le puits 2 est totalement détruit pendant la Première Guerre Mondiale, il est reconstruit en 1920 par un chevalement en béton armé (Il s'agit du dernier chevalement en béton armé toujours visible dans le bassin) Le puits 2 (-930m) fonctionne jusqu'en 1940 avant de fermer, il sert ensuite d'aérage pour la fosse de Blignières jusqu'en 1949 avant que le puits soit comblé définitivement. Ce puits représente la troisième fosse la plus importante en terme d'extraction de la Compagnie des Mines d'Anzin, c'est aussi le puits ouvert le plus longtemps avec une durée record dans tout le bassin de 185 ans.
Fosse Ledoux 1
Commune : Raismes
Année : (1901-1988) (30/12/1988)
Compagnie : Compagnie des Mines d'Anzin
Fosse Ledoux vient de "Charles Ledoux" administrateur de la Compagnie d'Anzin.
Les travaux de fonçage débutent à partir de 1901 pour le puits 1 par la technique de congélation des sols et en 1902 pour le puits 2. Chaque puits a un diamètre de 5m ils sont équipés de chevalements en treillis construits par les Ateliers de Construction des Forges et Fonderies de Haumont. Le charbon est rencontré à la profondeur de -154m. L'extraction débute réellement en 1905, le puits remonte également la production de la fosse Chabaud-Latour, qui cessera son activité cinq ans plus tard. Celui-ci devient alors un puits d'aérage pour la fosse Ledoux.
Après nationalisation la Compagnie des mines d'Anzin intègre le groupe de Valenciennes. La fosse devient un siège de concentration, tout comme le Sabatier ou Arenberg. Les deux puits reçoivent un nouveau chevalement métallique en 1951 pour le puits 1 et l'année suivante pour le puits 2. Ils sont tous les deux équipés d'un nouveau bâtiment d'extraction (les chevalements sont alors orientés différemment et à angle droit) et de machines d'extractions à poulies Koepe et munis de moteur Jeumont développant 3200 chevaux. Ces chevalements sont identiques et construits par les Etablissements Delattre & Frouard ils sont de types semi-portique (avec ajout de poussards à l'arrière) et dôté de deux molettes superposées de 7m de diamètre à 37 et 48m de hauteur. Les deux chevalements servent à l'aérage et à l'extraction.
Un lavoir (grains et fines) est aussi installé en 1955 et en 1957 les puits sont approfondi jusqu'à -660m et -740m en 1980. Si la fosse bénéficie d'un bon emplacement par rapport au gisement, elle est située au milieu de l'étang Chabaud-Latour, ce qui posera de nombreux problèmes d'exhaure. En 1960 afin d'améliorer l'aérage une bowette montante est creusée dans la veine Saint-George à partir de l'étage -322. Cette galerie appelée "Fendue Saint Georges" débouchait au jour dans la forêt de Bonsecours. Ce puits d'aérage est unique car il fût creusé depuis le bas et c'est la seule fendue (descenderie du bassin). Les installations de surface furent entièrement démolies en 1970 ainsi que le comblement du puits.
En 1971 une galerie est creusée et rejoint la fosse de Vieux Condé. La fosse ferme fin 1988, toutes les installations sont démantelées entre 1990 et 1991 (le lavoir déjà démoli en 1984 au profit du la voir Rousseau) excepté le chevalement du puits 1 qui est sauvé grâce à une poignée de mineurs, de l'ancien chef du carreau, Michel Faglain et de la commune.
La plaque du puits 1 a été volée.
Le nouveau et l'ancienne plaque de rue qui démontre l'appartenance de la cité à la Compagnie.
Fosse Mathilde
Commune : Denain
Année : (1831-1863)
Compagnie : Compagnie des Mines d'Anzin
La fosse est classé aux monuments historiques en 2010, elle est reconvertie en logement, une habitation s'est greffée à côté. Entre mes deux passages j'ai vu le bâtiment habité puis complètement muré et finalement abandonné.
Fosse du Sabatier 2
Commune : Condé sur Escaut
Année : (1910-1980)
Compagnie : Compagnie des Mines d'Anzin
Fosse Sabatier vient de Maurice Sabatier, administrateur de la Compagnie d'Anzin.
Les deux puits sont fonçés en juillet 1910, le charbon (anthracite) est rencontré à la profondeur de -200m pour le puits 1 et -194m pour le puits 2. La fosse commence a extraire en 1913, mais est complètement détruite pendant la Première Guerre Mondiale. Elle reprend l'exploitation en 1920 et trois ans plus tard on extrait 283 000 tonnes de charbon.
Après nationalisation elle intègre le groupe de Valenciennes et devient siège de concentration en 1955, le chevalement du puits 2 est remplacé par le puits 1 de la fosse 1-1bis des mines de Clarence, elle reçoit une nouvelle machine d'extraction à poulie Koepe provenant du puits 1 de la fosse Thiers. Avec ce nouvel équipement la fosse concentre l'extraction de la fosse 3 des mines de Vicoigne, puis celle de la Grange en 1974.
Le puits 1 atteint la profondeur de -744m et le puits 2 -585m, ils sont fermés en 1980 et remblayés en 1985. Toutes les installations de jour sont détruites, à l'exception du chevalement du puits 2, amputé de son faux carré, le puits 1 est abattu le 8 juillet 1986.
La fosse possède trois terrils : Sabatier Nord, Sabatier Sud et Sabatier Nord-plat. Seul le Sabatier Nord a gardé sa forme conique, le Sabatier Sud a été ré-exploité à son sommet.
Fosse Saint Quentin
Commune : Bouchain
Année : 1837
Compagnie : Compagnie des Mines de Bouchain
Il s'agit de la fosse Saint Quentin appartenant à la Compagnie des Mines de Bouchain. Son emplacement, très au sud du bassin, n'était pas favorable, pourtant la Compagnie à la suite d'un forage où elle pensait avoir trouvé le charbon décide d'y fonçé son puits en 1837. Le bâtiment est une tour en brique avec deux grandes ouvertures à sa base de chaque côté et surmonté de baies aveugles en arc au premier étage à chaque face.
Le puits rencontre des schistes rouges sans avoir trouvé le terrain houiller qui se situe alors plus profondément, mais en couches inexploitable. D'autres sondages effectués par la Compagnie d'Anzin dans les alentours donneront les mêmes résultats.
Fosse du Sarteau 2
Commune : Fresnes sur Escaut
Année : (1823-1861)
Compagnie : Compagnie des Mines d'Anzin
Puits Nord dit du Puits du Sarteau 2. C'est le premier gisement de charbon que l'on a exploité dans la région Nord Pas de Calais et cela dés 1720. En 1823 on débute le fonçage du puits 2, mais avec l'Escaut toute proche, l'extraction aura de gros problèmes d'inondations. Pendant la Seconde Guerre Mondiale il sera aménagé par l'armée française avec le percement de meurtrières pour l'installation de mitrailleuses, à l'arrière est installé un blockaus en plus. Son architecture particulière, en forme de tour carré tout en brique, reste unique dans la région. Il est classé monument historique en 1999.
Fosse la Sentinelle
Commune : La Sentinelle
Année : (1818-?)
Compagnie : Compagnie des Mines d'Anzin
Compagnie des Mines de Lens
Commune : Lens
Fosse 14 bis Saint Ernest ou Ernest Cuvelette
Compagnie des Mines de Liévin
Commune : Liévin
Compagnie des Mines de Carvin
Commune : Carvin
Compagnie des Mines d'Anzin
Commune : Anzin
Compagnie des Mines de Noeux
Commune : Noeux les Mines
Puits : Fosse 1
Puits : Fosse 7
Commune : Barlin
Année : 1887-1979
Compagnie des Mines d'Ostricourt
Commune : Oignies
Puits : Fosse 2 Henri Charvet
Les travaux de fonçage de la fosse sont entamés en 1860 et rentre en exploitation trois ans plus tard. Pendant la Première Guerre Mondiale la fosse est entièrement détruite. En 1937, la Compagnie décide de faire de cette fosse un siège de concentration. Le puits est alors élargi, une nouvelle machine à vapeur est installée, un nouveau chevalement plus haut est construit, les grands bureaux de la compagnie s'installent près de la fosse et des cités sont construites tout autour du siège. Plus tard un criblage, des lavoirs et ateliers centraux suivent le pas. Entre temps, en 1946, avec la nationalisation la Compagnie entre dans le Groupe d'Oignies. Les travaux ralenti par la Seconde Guerre Mondiale prennent fin en 1950, les sièges 1/3/5/6 sont également regroupés. La fosse est approfondie, et des connexions avec le siège du 9/9bis et du 10 d'Oignies sont réalisées. La fosse cesse son extraction en 1976, elle est remblayée l'année suivante. Elle n'aura, au final, pas fonctionné très longtemps. Le chevalement est démoli en 1980. Le bâtiment est sauvé quand le CMCF (Centre de la Mine et du Chemin de Fer ) décide de s'y installer. Depuis l'une des missions de cette association est de restaurer la machine en vue de la refaire fonctionner un jour ou l'autre.
A son époque c'est la plus puissante machine d'extraction du bassin du Nord, mais aussi de France ! Ce véritable monstre de 500 tonnes dont 52 uniquement pour le moteur développe 3800CH, elle "mange" seulement 30t de charbon par jour. Pas bien grave quand on sait que celui-ci n'est pas situé bien loin, à seulement 500m sous terre !
Observez les énormes bielles-manivelles !
C'est une machine d'extraction à double tambours.
Le terrain houiller est rencontré à -152m, mais le puits descend jusqu'à l'étage -475m. La profondeur totale est de -505m.
Il s'agit des bains-douches.
L'ancienne salle des fêtes est démolie mi-2013, une EHPAD devrait voir le jour sur le site.
Tunnel d'Anzin
Un mot rapide sur cet ouvrage souterrain construit pendant l'exploitation des mines.
Le tunnel d'Anzin est situé sur les communes d'Anzin et de Valenciennes, c'est un tunnel de transport permettant d'acheminer le charbon directement de certaines fosses vers la gare. Ce réseau de galeries souterraines est construit au milieu du 19ème siècle par la Compagnie des Mines d'Anzin sous les concessions d'Anzin et de Raismes. Un second réseau appelé aqueduc des fosses sert quand à lui à l'évacuation des eaux d'exhaure de ces fosses.
Le tunnel est entièrement maçonné en briques, il mesure 2m50 de largeur sur à peu près 4m de hauteur parfois moins (2m). Il se situe à faible profondeur, directement sous le trottoir dans sa partie la plus basse et jusqu'à -16m dans sa partie centrale. Il est entièrement plat.
Le tunnel en lui même est simple mais esthétique, il y a parfois quelques puits au toit (autres que miniers), et de petites baies surmonte sa base, espacés d'une dizaine de mètres. A son départ celui-ci a une forme d'arc brisé assez joli, plus loin, la galerie s'élargie, il reste plusieurs poutrelles métalliques qui barrent la route, celles-ci servait visiblement à supporter un plancher, peut être en bois, qui n'existe plus aujourd'hui. En face la galerie se rétrécie mais continue, il se trouve une grille à son entrée et derrière il reste encore une portion de rails. La galerie n'est pas très large il y a juste la place pour la voie et un gros wagonnet.
De ce point central, deux ramifications partent de chaque côté mais elles sont relativement basses, moins d'une mètre cinquante et se terminent en impasse.
Aujourd'hui ce tunnel sert principalement à l'évacuation des eaux pluviales : c'est à dire que c'est un égout. Il y a une forte odeur nauséabonde, l'eau est croupie, on note également des tout à l'égout fait "artisanalement" pas très rassurant et surtout une forte concentration de rats. Il est donc difficile de progresser dans cet environnement hostile. Nous avons l'impression de ne pas être allés bien loin, peut être 200m, pourtant le tunnel fait 3,8km. L'eau atteint par endroit 1m, la présence de plusieurs rats et de cette chaleur suffocante nous empêche de continuer et même de sortir notre appareil. Pour autant l'air semble sain mais nauséabond (aucune baisse du niveau d'oxygène ou de présence d'autres gaz) par contre il semblerait que ce ne soit pas le cas au niveau des fosses.