Puits Bonaventure - Prosper
Gréasque à l'opportunité de conserver un riche patrimoine minier qui date de la fin du 19ème siècle. Il reste dans la forêt communale de nombreux vestiges, entrées de mines, puits, et bâtiments divers autour de ces mines.
Plus loin on peut aussi retrouver les vestiges de la première cité minière en Provence : la cité du Thubet qui accueillait les mineurs immigrés issus du Piémont.
Le puits Hély d'Oissel remplace trois puits (Bonaventure, Prosper et Béthune) à sa création.
Dans les zones d'affleurement, l'accès aux veines de charbon se fait par des descenderies (plans inclinés).
Il s'agit en fait de la cheminée du puits. Le puits est fonçé entre 1853 et 1859, il atteint la profondeur de -157m. Il sert pour l'extraction et l'exhaure, il est doté d'une machine d'extraction de 12cv, deux chaudières, les fourneaux et d'une descenderie pour les mineurs.
Le puits est abandonné en 1889.
Le puits est fonçé entre 1849 et 1851 et atteint la profondeur de -156m. Il servait visiblement à l'extraction, sur le site se trouvait également, une machine d'extraction de 15cv, deux chaudières, les fourneaux, la bascule et des estacades. Le puits est abandonné en 1891
Puits Hély d'Oissel
Puits Hély d'Oissel tire son nom d'Etienne Hély d'Oissel, ancien administrateur de la Société des Charbonnages des Bouches-du-Rhône, en 1905.
Le puits est fonçé à partir de 1912 et jusqu'en 1916, il est surmonté d'un chevalement métallique de 25,5m de haut, construit par Dérobert. Le puits est accidentellement noyé et sa mise en service ne se fera qu'à partir de 1923. Le puits atteint la profondeur de -456m et dessert deux accrochages, à -28m et à -100m. Il sert comme puits d'extraction principal de la Grande Concession jusqu'en 1961, où il est relayé par le siège de Meyreuil, il servira alors quelques années comme puits d'aérage et de service.
Le site est abandonné en 1970 et inscrit à l'inventaire des Monuments Historiques en octobre 1989.
Depuis le 6 novembre 2000, le site est devenu le pôle historique minier de la ville de Géasque.
La cage peut contenir 50 mineurs, 18 hommes en bas et 32 en haut.
C'est une machine d'extraction à tambour.
Puits Gérard
Le puits Gérard est foncé à partir de 1942 par la Société Nouvelle des Charbonnages des Bouches-du-Rhône, il entre en service après la nationalisation, en 1950, le puits est alors profond de -615m avec 5 accrochages dont la Galerie de la Mer. Il sert d'extraction et de service. Jusque dans les années 1970, d'importants travaux sont réalisés, raval du puits, agrandissement de la recette, construction d'un bâtiment pour ventilateurs, renforcement des équipements de l'extraction, création d'un atelier de réparation.
1989 signe l'arrêt de l'extraction, repris alors par le puits Z. Le puits reste malgré tout ouvert pour les travaux du fond dont l'aérage et après la fin de l'exploitation pour l'exhaure via la Galerie de la mer.
Le chevalement est construit en 1945 par la société Venot, il est équipé de deux machines d'extraction à poulie Koepe, l'une munie d'un moteur Alsthom de 1500ch pour l'extraction, et l'autre comme machine auxiliaire et assurer le transport du personnel et du matériel.
Le 25 février 1969, 6 mineurs sont enseveli sous un éboulement. cet événement est considéré comme le plus meurtrier des HBCM.
Il s'agit d'un chevalement métallique, l'ensemble des bâtiments de surface sont en béton. Le bâtiment des ventilateurs est enterré, seul une tuyère en béton est visible depuis l'extérieur. Il est toujours en activité.
Aujourd'hui ne subsiste que deux treuils pour la manutention de la Galerie de la Mer. Le puits est remblayé en laissant seulement l'espace d'un tube de gros diamètre (pour donner une idée, seul un cuffat peut descendre) pour la vérification. L'accès se fait par la recette du niveau +18 (mer) à -50m de profondeur.
On peut descendre par cage au niveau du puits Saint Joseph (-82m) à Marseille.
Puits Y
Puits Y dit Yvon Morandat est nommé en l'honneur de l'un des directeurs des HBCM, devenu président des Charbonnages de France.
Il est fonçé à partir de 1981 jusqu'en 1983 à l'explosif par la société allemande Deilmann-Haniel et entre en service en 1987. Il atteint la profondeur de -1109m et sert pour le personnel et le matériel. Il s'agit d'une tour d'extraction haute de 52m équipée de deux machines, la première est une machine d'extraction Koepe octocâbles (8 câbles) munie d'un moteur CGEE-Alsthom développant 2200Kw (pour le personnel et matériel) et l'autre est une machine d'extraction à poulie Koepe bicâbles (2 câbles) développant 140Kw (en secours)
Le puits d'un diamètre de 10m est équipé de deux cages :
- L'une de 9m sur 3,8m et 10,6m de hauteur, à deux compartiments, destiné au personnel en haut (160 mineurs) et au matériel en bas. Ce choix est conçu pour ne pas à avoir à démonter les engins d'extractions, sauf le mineur continu (en trois parties).
- L'autre de 2m sur 1,1m et 2,2m de hauteur, destiné au personnel d'une capacité de 10 personnes, uniquement pour le secours.
On accède au toit depuis la salle de la machine d'extraction par un escalier en colimaçon situé en extérieur. De là nous avons une super vue sur tout le bassin minier de Provence, avec au fond la centrale et le puits Z et de l'autre côté on distingue même un petit bout du puits Gerard.
Tout à gauche, le BRGM UTAM Sud s'est installé dans les anciens bâtiments, et sur la droite les anciens halls des mineurs et douches (tout au fond). En face de nous c'est l'usine de traitement de la bauxite, Alteo.
Sur les 14 hectares que forme le carreau minier, de nouvelles sociétés seront bientôt implantées ici pour former un pôle économique, énergétique et innovant en vue de la reconversion du site voulu par la mairie.
Voici la très impressionnante machine d'extraction et sa poulie à huit câbles. Il ne reste plus qu'une seule machine. L'ensemble est dans un bon état mais les années et les pigeons sont venus ravagés l'état de la pièce.
Même si c'est aujourd'hui complètement hors d'usage, c'était du matériel haut de gamme pour l'époque.
Voici l'ancêtre de l'ordinateur portable !
Cette trappe dessert un puits annexe pour la montée du matériel.
Les mineurs, à la sortie des douches, accédaient au puits par ces portes.
Au jour, c'est le niveau +234, le fond est à -830.
On ne parle pas de salle des pendus mais de douches ici.
Il s'agit d'une partie qui a été sauvegardée pour la mémoire, les douches à côté sont en cours de transformation.
Le premier couloir permet d'accéder aux douches "noires", où se trouvent les vêtements de mineurs, une autre salle "blanche" contient quand à elle les vêtements propres des mineurs. Notez les miroirs estampillés UEP (Unité d'Exploitation Provence) encore en place. Au plafond ne subsiste plus que les supports des poulies.
Ce camion navette est un "shuttle car" de chez Joy.
Cette pile de soutènement est certainement neuve ou semble en tout as en très bon état si on l'a compare à sa voisine qui semble avoir été bien utilisée. Ces bennes qui sont fermées sont des wagons spécifiques pesant 20 tonnes qui servait à équilibrer un convoi.
Une partie du matériel a été cédé à la societé Aramine, le reste devrait être mis en valeur près de la tour.
Puits Z
Le puits Z dit puits Cativel est foncé de 1982 à 1984 le chevalement à poutrelles haut de 59m est construit en 1985 par la société polonaise Kopex. Il est mis en service en 1986, le puits à un diamètre de 6,5m et atteint la profondeur de -880m, il sert pour l'extraction et l'aérage.
Le puits est équipé d'une machine d'extraction à poulie Koepe quadricâbles (4 câbles) munie d'un moteur CGEE-Alsthom d'une puissance de 5480kw. Il est équipé d'un skip qui peut remonter 30 tonnes de charbon.
En terme d'architecture, il est la réplique du puits Staffelfelden (mine de potasse, 1972) en Alsace, fabriqué par la firme Fives-Cail-Babcock.
C'est le dernier puits à être mis en service.
Seul reste le chevalement et la salle des machines, tout les installations de jour : les ventilateurs, la lampisterie, et les installations de traitement et de transport du minerai ont été démoli après la fin de l'exploitation.
30 tonnes de charbon sont remontés toutes les 90s par l'intermédiaire du skip, le minerai est trié et concassé sur le site puis acheminé par bande transporteuse jusqu'au lavoir de Meyreuil, et finalement envoyé à la centrale de Gardanne.
20 millions de tonnes auraient été extraites en 17 ans d'activité.
Si aujourd'hui le chevalement est de couleur rouge, avant il était vert comme le bâtiment d'extraction.
Au fond, derrière la centrale, on aperçoit le puits.
Il est à regretter qu'en 2014 un camp de roms se soit installé sur le site du puits Z (en accord avec la mairie), car le peu qu'il restait est aujourd'hui entièrement vandalisé. Le site est devenu une décharge sans mémoire.
C'est bien dégradé.
Ce dernier équipement est la centrale hydraulique de commande de freinage de la marque VALEO (mais sous traité chez Rexroth) de la machine d'extraction. La machine était équipée de deux disques de freinages sur lesquels douze pinces de freinages hydrauliques agissaient. VALEO a également fournit le même type d'équipement au puits Yvon Morandat.
Quelques autres vues sur le puits et une vue plus globale sur le puits Z et le puits Yvon Morandat pour finir.