Voici un dossier consacré sur les mines de charbon de Lorraine, je ne vais pas prétendre retranscrire toute l'histoire de ce bassin tant elle a été riche et déjà très fortement documentée, mais néanmoins en donner les principaux axes.
La bassin minier de Lorraine se situe sur le département de la Moselle, sa superficie est de 15km du Nord au Sud et de 30km de long, avec à l'Ouest le siège de Faulquemont et le plus à l'Est le siège de Schoeneck.
Un petit rappel :
Le charbon s'est formé il y a plusieurs millions d'années pendant la période géologique du Carbonifère. L'eau y est abondante et stagne en marécages. (...) En effet de grandes quantités de débris végétaux provenant de l'immense forêt aux arbres et plantes gigantesques qui recouvre les terres émergées, s'accumulent. A la suite d'affaissements du sol ou d'une élévation du niveau des eaux, ces amas de bois, d'écorces et de feuilles sont recouvert par des dépôts de terre et d'alluvions sur lesquels, une nouvelle végétation prend naissance. A l'abri de l'air la houille commence à se former : les sédiments organiques fermentent et s'enrichissent lentement en carbone. (1)
On distingue plusieurs types de charbons : (ici classé par pouvoir calorifique)
Anthracite
Les maigres.
Les gras
Les quart gras
Les demis gras
Les trois quarts gras
Les gras "à coke"
Les flambants
Gras
Secs
la lignite
La tourbe
Seuls les gras et flambants sont présents et exploités dans le bassin.
L'exploitation dans tout le bassin s'effectue uniquement par puits. Les couches se situent très profondément. On exploite les couches de charbon par "veine" en plusieurs types :
Les plateures : couches inclinées de 0 à 30 degrés.
Les semi-dressants : couches inclinées de 30 à 45 degrés.
les dressants : couches inclinées de 45 à 90 degrés et plus.
La couche de charbon renferme en son intérieur, un gaz, composé de méthane, bien connu des mineurs que l'on appelle : grisou. Le dégagement de ce gaz peut occasionner de sérieux dégâts dans toute la mine si, il est en contact avec une flamme, et même avec une concentration importante d'air. Les chantiers doivent être suffisamment ventilés, par de puissants ventilateurs au fond, et par l'utilisation de puits d'aérage afin que l'air puisse circuler plus facilement. Une autre méthode consiste tout simplement, à le contrôler, le récupérer et l'envoyer directement en surface pour pouvoir le brûler en chaufferie.
Les origines
Le gisement houiller Sarro-Lorrain est constitué par différentes couches de houille, qui au fil des ères géologiques, ont été assujetties aux divers mouvements de terrains. Cela signifie qu'elles sont érodées c'est à dire fracturées et surtout plissées, on parlera alors d'anticlinal. Ses couches s'enfoncent suivant un axe Nord-Est (La Sarre, là où il affleure) vers le Sud-Ouest (En Lorraine) jusqu'à Pont à Mousson où il est situé trop profondément pour être exploiter (jusqu'à 5000 mètres). Le gisement s'enfonce sous de morts terrains puis sous une couche de grès Vosgien, d'une épaisseur comprise entre 200 à 300m. Cette couche en particulier posera un certain nombre de problèmes pour le foncage des puits car elle est très aquifère.
Le début
Après divers sondages réalisés par Duhamel et Gargan à Schoeneck en 1817, le charbon est trouvé. La première concession, ainsi que de la première compagnie minière est instituée : La Compagnie des Mines de Houille de Schoeneck. L'exploitation stagne avant d'être abandonnée dûe à la difficulté de creuser à travers le grès. Mais c'est en 1846 sous l'impulsion d'un certain Charles de Wendel, qui reprend la concession, et fonde la Compagnie des Houillères de Stiring que la production industrielle se développe, alors aidé par de gros capitaux et beaucoup plus de moyens. A partir de 1857 plusieurs autres sociétés se lancent également à la recherche de la houille dans le sud du Warndt (Le Warndt représente la partie immédiate de l'Allemagne au niveau de la frontière avec la Moselle, et donc au sud de la Sarre.) : Carling (1857), l'Hôpital (1857), Hochwald (1857), La Houve (1858), Falck (1859)
En 1871, à la suite de la défaite de la guerre Franco-Allemande et par le traité de Francfort, la Moselle est annexée. L'Allemagne qui permet la concentration de plusieurs concessions minières (ce qui était impossible dans le droit Français) regroupe en 1873 à l'Ouest du bassin là puissante société de : Saar und Mosel Bergwerks-Gesellschafts. La Société de la Forêt de la Houve devient : Bergwerks Aktien Gesellschaft La Houve. Quand à l'Est, Stiring et Forbach se sont regroupés pour former le groupe : Les Houillères de Petite-Rosselle (De Wendel). La production atteint 309 900 tonnes. De nouveaux puits d'extraction sont foncés à cette époque : Vuillemin et Gargan, et surtout une multitude de puits d'aérage : Wendel 2, Saint Joseph 2, Saint Charles 2 et plus tard Vuillemin 2 et Gargan 2. Début du XXème siècle, les recherches sur la concession de Schoeneck reprennent également, deux nouveaux puits sont foncés grâce à une nouvelle méthode, la congélation des sols. L'eau n'étant plus un soucis, Simon 1 (1904) et Simon 2 (1908) voient le jour.
Notons que la première catastrophe minière est datée de 1907 au puits Vuillemin, elle fit 83 morts.
A Freyming-Merlebach, les puits de Freyming, Sainte Fontaine et Peyerimhoff sont foncés avec cette nouvelle technique de congélation. Le siège Merlebach dont l'épaisseur des terrains houillers est très important est un gisement en dressants. Ce genre d'exploitation est assez rare, et il y a d'importants accidents au démarrage. La solution trouvée fût le remblayage hydraulique, l'eau qui se trouvait en grande quantité, et qui avait posé des problèmes est ré-utilisée, elle est mélangée à du sable (qui est extrait en carrière à ciel ouvert ,à Forbach) et sert de "fondation" au chantier, qui permet d'atteindre la veine sans problèmes.
Après la première guerre mondiale, la France récupère les terrains annexés, mais aussi une partie de la Sarre exploitée par les "Mines Domaniales de la Sarre" grâce au traité de Versailles. Cette période est marquée par de nombreuses grèves, notamment suite aux difficultés de réadaptation à l'administration Française. En 1919 un grave accident se produit au siège Sainte Fontaine faisant 36 morts et ne fait qu'accentuer ces manifestations. Les Mines Domaniales n'étant pas directement exploitables, l'Etat décide d'en amodié les terrains aux De Wendel, qui commenceront à les exploiter depuis Petite-Rosselle (Saint Charles et Vuillemin). Ces terrains sarrois sont situés à Gross-Rosseln.
La compagnie Saar und Mosel fût remise aux Houillères du Nord et du Pas de Calais, créant la "Société des Houillères de Sarre et Moselle" qui pouvait alors exploiter cette concession pendant 100 ans. La concession de Karlsbrunn-St-Nikolaus, fût pour une raison identique aux Mines Domaniales, inexploitable et ce furent les sièges de Merlebach et Sainte Fontaine qui les exploita directement depuis le côté Français. Nous sommes en 1925, le 26 mars, un terrible accident se produit au Puits Reumaux où c'est la chute d'une cage qui fait 56 tués.
A Folschviller, devenue Compagnie des Mines de Saint-Avold, deux nouveaux puits sont foncés, et pas loin à Faulquemont la Société des Charbonnages de Faulquemont est crée après la guerre (1920) elle entreprend également le foncage de deux puits.
Alors que la Sarre redevient allemande en 1935, la Moselle est ré-annexée en 1940 dans le prolongement du début de la seconde guerre mondiale, le bassin qui se développait allait connaître une baisse significative de sa production ainsi que d'énormes dégradations, sabotages ou noyages.
La naissance des Houillères
En 1945 tout est dévasté. Il faut alors à tout prix relancer la production, après la bataille de la France, le programme "la bataille du charbon" est lancée, par le Général de Gaulle et Maurice Thorez qui dira : "Produisez, produisez toujours, produisez davantage. Que chacun de vous ait les yeux constamment fixés sur la courbe ascendante de notre production charbonnière : Qu'il sente la bataille du charbon c'est sa bataille, la victoire du charbon c'est sa victoire ! Qu'il fasse de son travail une question d'honneur, qu'il soit fier, à juste titre, d'être l'artisan de la résurrection, du salut, de l'indépendance de la France".
Au centre de ce projet, un seul homme : le mineur. L'homme de l'ombre est alors au jour de toutes les préoccupations, il est confronter au plus grand dilemme du pays et à une mobilisation nationale à l'appel du premier homme de France, afin de relever son pays. A ce moment, celui qui fait le dernier des métiers se voit attribuer le titre de premier ouvrier de France. C'est une (re)qualification qui prend du prestige et un honneur certain pour sa patrie. Ce statut lui octroi également le logement, le chauffage, le transport et les frais médicaux gratuits, ainsi qu'une retraite avantageuse (pour les métiers à risque).
Un an plus tard en 1946 l'Etat décide de rassembler toutes ses forces en nationalisant les compagnies minières de France, dans le cadre de l'entité "Charbonnages de France".
Voici les quatre compagnies restantes en Lorraine :
Le groupe de Petite Rosselle
Le groupe Sarre et Moselle
Le groupe Saint-Avold
Le groupe Faulquemont
Les deux derniers groupes fusionneront pour ensuite donner naissance au groupe Faulquemont-Folschviller.
Les les Houillères du Bassin de Lorraine (HBL) sont nées.
En parallèle un vaste programme de modernisation s'engage dans le bassin. Et le retard est considérable, avec la crise de 1930, les compagnies minières n'avaient guère eu la possibilité d'investir dans leurs installations. Il est alors décider de concentrer les sièges de productions et de les mécaniser autant que possible. L'évolution de la production passera de 21 000 tonnes en 1946 à 32 800 en 1949, le nombre de mineurs passe également de 24 000 en 1938 à 42 000 en 1949 et à plus de 46 000 à la fin des années 60 (un record) soit près du double ! La main d'oeuvre étrangère est alors fortement réquisitionnée : les cités se construisent et s'intensifient en conséquence.
La Houve est complètement modernisé, avec une extraction par skips et une nouvelle machine d'extraction, de même que le puits Barrois, un nouveau lavoir au puits 4 et le foncage d'un nouveau puits, De Vernejoul est commencé en 1954.
A Merlebach 224 tailles sont en production contre 76 à Cuvelette. L'abattage est intense, il se pratique même à l'explosif. En 5 ans la production est triplée et un nouveau puits, Vouters va alors faire toute la différence sur le carreau. En 1968 c'est près de 18 400 tonnes de charbon qui sortent par jour, une prouesse qui lui vaudra d'être le siège le plus puissant d'Europe !
Parallèlement à ces modernisations, d'autres innovations viennent encore valoriser le charbon. Outre le chauffage, ou la production d'électricité grâce aux schlamms (la Centrale Emile Huchet), le charbon lorrain permet de produire du coke sidérurgique dés 1948, l'industrie des sous produits du coke est développé également dans l'industrie chimique, la carbochimie, notamment avec le complexe de Carling.
Durant cette période (1946-1960) le charbon est dans toutes les têtes, cette richesse nationale est le pilier de l'économie du pays. En ce sens la CECA Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier est crée en 1951 afin de réguler ce marché. C'est le début de l'Europe, institué par un lorrain : Robert Schuman (1886-1963).
La Lorraine signe en 1964 sa meilleure année de production, mais les effectifs baissent dus au premiers départs en retraite, et d'une première récession. André Bettencourt, alors ministre de l'industrie annonce une baisse de 20% de l'extraction. En 1970 Merlebach, Simon et Wendel sont regroupés, alors que le Sainte Fontaine est arrêté (1972), Faulquemont (1974) et on parle même de la Houve un an plus tard. Mais les chiffres prometteurs de production de ce siège encourage plutôt les HBL à augmenter la production en se focalisant sur deux tailles.
La crise de l'énergie, qui favorise alors au pétrole au détriment du charbon, ainsi que de sa mise en concurrence avec les pays étrangers, remet en cause la politique énergétique national. De plus on ré-évalue les réserves du gisement vers le bas (forcément) pour aider à freiner l'exploitation. On favorise les sites très productifs avec un effectif limité.
Malgré toute ses inquiétudes, en 1974 le bassin Lorrain devient le premier bassin de la production charbonnière en France. On délaisse les secteurs Sud (Folschviller) pour se concentrer le plus à l'Ouest (ré-ouverture du Saint Fontaine pour son charbon à coke), en 1981 le siège Merlebach se scinde en deux avec Vouters (exploitation en dressants) et Reumaux (exploitation des dressants du Warndt), la Houve est modernisée avec le début d'exploitation de la Veine Albert (qui en sera la dernière), veine de plus de 3 mètres d'ouverture, De Vernejoul qui extrait et lave le charbon suit la mesure (1985) ainsi que la centrale Emile Huchet dont un nouveau groupe est construit. Les investissements se focalisent de plus en plus sur les installations dont les rendements sont les plus importants.
Malgré tout, ces investissements se réduisent au vue du marché mondial du charbon, la Houve devient le siège le plus important de Lorraine et enregistre encore des records de productions grâce à Electra (1992). Le Sainte Fontaine ferme définitivement en 1986 suivi par Wendel en 1989.
En 1994 le Pacte Charbonnier planifie peu à peu l'arrêt définitif de l'exploitation du charbon et on réfléchit déjà sur la réhabilitation des sites miniers. Pourtant à cette époque la Lorraine enregistre un rendement record avec peu d'effectifs, le tout grâce à une mécanisation complète et très élaborée, on atteint 6833 kg par mineur pour une production de seulement 6.2 millions de tonnes à l'année, c'est 10 fois moins qu'en 40 ans ! En 2000 l'unité d'Exploitation de Merlebach voit le jour avec la fusion de Vouters et Reumaux, l'intégralité du charbon remonte à Freyming. La Houve réduit encore son champs d'exploitation en se focalisant au champs Sud (De Vernejoul). Finalement Merlebach s'arrête en 2003 en veine Dora, une première cérémonie poignante revient sur plus d'un siècle d'exploitation ici à Freyming. Il ne fallait pas attendre bien longtemps pour voir le même sort arriver à la Houve, seulement une année plus tard clôturant ainsi la longue épopée de l'exploitation du charbon en Lorraine, soit 250 ans dont 169 pour l'extraction. Pour autant Charbonnages de France existe toujours, du moins jusqu'en 2008, après avoir remis en conformité les principaux sites d'extractions.
Quelques chiffres :
800 millions de tonnes extraites dont 591 millions depuis 1946.
58 puits de mines, 2 cokeries, 2 centrales électriques, 10 stations de pompage des eaux.
Production record atteinte en 1964 avec 15.6 millions de tonnes extraites.
Effectif record atteint en 1957 avec 46 748 mineurs
Rendement record avec 6833Kg/homme/poste en 1996 (production de 6.2 millions de tonnes)
On estime à 597 millions de tonnes les réserves de charbon en Lorraine (1992).
2004 : l'adieu au charbon en France au siège 2 de la Houve.
15 000 morts en 100 ans (estimation)
Sources :
Du Charbon et des Hommes - HBL/CDF
Les Chevalements Lorrains - Pierre-Christian Guiollard
CDF
Inventaire
Voici la liste des 58 puits ayant existé dans le bassin de Lorraine :
Puits Alexandre Dreux 1
Commune : Folschviller
Date : 1909-1911
Puits Alexandre Dreux 2
Commune : Folschviller
Date : 1909-1911
Les deux puits ne seront jamais terminés, à -220m d'importantes venues d'eaux stopperont les travaux, ils seront abandonnés en 1911.
Puits Barrois
Commune : Creutzwald
Date : 1935-1988
Ce puits a servi d'extraction mais aussi à l'aérage et de service. Il est démonté en 1989 et sa recette démolie en 2004.
BarroisPuits BarroisBarroisBâtiment extraction
Puits Cuvelette Nord
Commune : Freyming-Merlebach
Date : 1930-1966
Ce nom provient de Ernest Cuvelette (1869-1936) ingénieur des mines. Il a été administrateur et directeur général de la Société des mines de Lens, vice-président de la Société des forges et Aciéries du Nord et de l'Est. La fosse 14b porte également son nom dans le bassin du Nord pas de Calais.
Cuvelette Nord
L'ancien chevalement en treillis fait place à ce géant jaune en 1991, c'est le dernier chevalement à être construit en Lorraine. C'est aussi le second puits le plus profond en Lorraine avec -1288m.
ZPoussardsRecette jourCuvelette Nord
CuveletteCuvelette Nord
Cuvelette Nord : Extraction et personnel. Cuvelette Sud : Aérage.
Pour anecdote, en 1962 le dernier cheval est remonté du puits.
Puits Cuvelette Sud
Commune : Freyming-Merlebach
Date : 1930-1966
Cuvelette SudMolettesRecette jour
Cuvelette SudBâtiment extraction
Les deux puits partagent le même bâtiment d'extraction, mais à l'intérieur tout a été ferraillé aujourd'hui.
Puits De Vernejoul
Commune : Porcelette
Date : 1954-2004
Ce nom provient de Jacques De Vernejoul (1890-1948), ingénieur des Mines devenu chef de siège à Merlebach. Le chevalement subira une modernisation au cours des années 80 ainsi que son lavoir. L'un des plus beaux chevalements "moderne" à mon sens, très allemand et dans l'esprit de Cuvelette. Il est équipé d'une poulie Koepe bi-câble et de skips.
Le chevalement est démoli le 20 avril 2005. Il ne reste absolument plus rien sur le site.
Puits de Falk
Commune : Falck
Date : 1858-1896
Le puits est abandonné en 1896 à cause de venues d'eau, il est démoli en 1931.
Puits Faulquemont 1
Commune : Crehange
Date : 1933-1974
Sur le site du puits 1 et 2 il reste encore les grands bureaux de la mine, un ensemble architectural remarquable, encore bien conservé, mais toute la partie puits a disparu. C'est le seul site à avoir accueilli deux tours d'extraction sur un même siège dans le bassin. C'est même plutôt rare en France, à ma connaissance on retrouve un autre site dans le Nord pas de Calais, à la Fosse Barrois.
Faulquemont
Faulquemont
Faulquemont
Puits Faulquemont 2
Commune : Crehange
Date : 1934-1974
Les deux puits sont des tours d'extraction, l'ensemble est démoli le 08 décembre 1990.
Puits Folschviller 1
Commune : Folschviller
Date : 1931-1979
C'est un chevalement à portique sans poussards (ce qui lui confère cette forme si particulière) toujours conservé, il est construit en 1948, seule la recette est démolie en 1986.
Folschviller
MolettesSkip ExtractionCage
MolettesLoco
Puits Folschviller 2
Commune : Folschviller
Date : 1931-1979
Le chevalement est démonté dés 1981
Puits de Freyming
Commune : Freyming-Merlebach
Date : 1905-2003
Appellé puits Hugo Stinnes
En 1949 on modernise l'ancien chevalement afin de pouvoir installer une extraction par skip. Ce dernier comprend un double compartiment afin d'accueillir 4 skips et pouvant remonter jusqu'à 15 tonnes de charbon chacun. D'abord installé à l'étage -545 puis à -646 en 1951 le rendement est augmenté et l'utilisation des berlines sur le siège, est définitivement supprimé. En 1950 c'est alors le siège minier le plus important d'Europe notamment en terme de production. En janvier 2000, les sièges Vouters et Reumaux fusionnent pour former l'Unité d'Exploitation de Merlebach : c'est le siège principal de Merlebach. Toute la production de Merlebach est remonté ici, on estime à 250 millions la production sortie du puits entre 1950 et 2003. Le chevalement construit en 1949 est démonté et ferraillé en 2007.
Freyming
UE Merlebach
Il s'agit du bâtiment des bains douches et de la lampisterie.
UE MerlebachRéservé lampisterie
Air compriméHBLCommémoration
Puits Gargan 1
Commune : Petite-Rosselle
Date : 1883-1969
Démoli en 1972.
Ce nom provient de Theodore de Gargan (1791-1853) ingénieur des mines de la Moselle.
Gargan 1
Puits Gargan 2
Commune : Petite-Rosselle
Date : 1891-1969
Démoli en 1983.
Gargan 2LocoBerline
Bâtiment extraction
Puits Gargan 3 ou Puits Carriere Est
Commune : Schoeneck
Date : 1948-1989
Gargan 3
Puits Hochwald ou Puits 4
Commune : Freyming-Merlebach
Date : 1855-1982
Demoli en 1982
Puits de Hombourg ou Puits Merlebach Sud
Commune : Hombourg-Haut
Date : 1950-1961
Puits 1 L'Hopital
Commune : L'Hopital
Date : 1862-1918
Après l'extraction il sert d'aérage pour le Puits 2 jusqu'en 1971.
Puits 1
Puits 2 L'Hopital
Commune : L'Hopital
Date : 1862-1918
Le puits est définitivement fermé en 1971.
AtelierExutoire
Puits 2Berline
Puits 3 L'Hopital ou Puits Neuf
Commune : L'Hopital
Date : 1874-1914
Il est remblayé en 1979.
Puits 6 L'Hopital
Commune : L'Hopital
Date : 1888-1914
HBL Puits 6Puits 6Berline
La plaque de puits n'existe plus. Le bâtiment est le même que celui du carreau du siège 1 et 2.
Puits 7 L'Hopital
Commune : L'Hopital
Date : 1874-1912
Le puits est fermé en 1991.
Puits La Houve 1 (Puits Marie)
Commune : Creutzwald
Date : 1895-1955
Le nom Houve vient du mot « Hube » qui était une ancienne unité de surface qui valait 13 hectares. Avec le temps "Hube" est devenu "Hoffe", puis "Huffe", puis "Houvre", puis "Huf" et enfin "Houve". (CDF)
La Houve se divise en 2 sièges :
Le siège 1 : le puits 1 et 2.
Le siège 2 : le puits 3 et 4.
Houve 1-2
Une zone industrielle est implantée sur l'ancien site minier, les plaques de puits ont quand à elles disparues.
Puits La Houve 2 (Puits Jules)
Commune : Creutzwald
Date : 1900-1955
Le puits tire son nom de Jules Schaller, fondateur de la société. Les puits 1 et 2 seront démontés en 1988.
Puits La Houve 3
Commune : Creutzwald
Date : 1908-2004
Puits 3 dit Puits Uhry
Le siège 2, a été le dernier carreau de mine de charbon en activité dans le bassin de Lorraine et en France. L'exploitation s'est arrêtée le 23 avril 2004. Aujourd'hui comme seul vestige, il ne reste absolument rien, c'est le néant sur le site. L'ensemble est démoli entre Mars 2007 pour les bâtiments et Décembre 2007 pour le puits 4.
La Houve c'était la mine de tous les records, avec une technologie de pointe. La dernière veine exploitée se nommait Albert, grâce à la super haveuse "Electra 2000" (On peut en admirer une au musée du carreau Wendel). En 1996 on extrait 20 200 tonnes par jour !
De Marie à Albert 22 veines de charbon auront été exploitées à la Houve. Fin 2003 en Veine Albert la production s'échelonne à 750 000 tonnes, à -900m de profondeur grâce à 373 agents (284 au fond et 89 au jour)
De mon point de vue, on a vraisemblablement voulu effacer au plus vite l'histoire que représente les charbonnages en Lorraine en plus de vouloir tirer un trait définitif sur la mine en France. Si il fallait aujourd'hui tirer partie d'un site en particulier c'était bien ici qu'il fallait sauvegarder quelque chose. Comme toujours, tant pis.
Puits La Houve 4
Commune : Creutzwald
Date : 1923-2004
Le chevalement datait de 1951, il est démoli en décembre 2007.
Puits La Houve 5
Commune : Creutzwald
Date : 1923-1927
Le puits sera noyé en 1927, finalement on y installera une station de pompage, elle alimente toujours la ville de Creutzwald.
Puits La Houve Ouest
Commune : Bisten
Date : 1987-2004
Il s'agit du dernier puits foncé dans le bassin, (entre 1987 et 1990) appartenant à l'unité de la Houve, et servant uniquement comme puits d'aération. Il a un diamètre important de 8m et une profondeur de -520m.
Puits Marienau
Commune : Forbach
Date : 1957-1996
C'est une tour d'extraction, elle est construite en 1961, le puits atteint -875 mètres de profondeur. Après l'arrêt de l'extraction le puits reste ouvert (exhaure et aérage) pour l'unité de Merlebach jusqu'en 2003. La tour est démolie en aout 2008.
Gaz de mine
Il ne reste absolument rien, et impossible d'approcher autour du puits.
Puits Max ou Puits 8
Commune : Carling
Date : 1855-1918
Démoli en 1963.
Puits Peyerimhoff
Commune : Freyming-Merlebach
Date : 1909-1986
Il sera d'abord stoppé en 1972 puis repris de 1976 à 1986, et finalement démoli en 1994.
Appelé puits Auguste Thyssen
Bâtiment recette
Il ne reste que le bâtiment de la recette, on peut encore apercevoir un bout du faux carré dépasser au niveau du toit.
Puits Reumaux
Commune : Freyming-Merlebach
Date : 1921-
Ce nom provient de Elie Reumaux (1838-1922) il a été Ingénieur, Directeur général et Président du Conseil d'Administration de la Société des Mines de Lens et Président du Conseil d'Administration de la Société Houillère de Sarre et Moselle.
Le chevalement d'époque en béton armé fait place à un nouveau bâtiment carré dont seul le ventilateur extérieur, laisse entrevoir qu'il s'agit d'un bâtiment minier. La recette se situe à -55m de profondeur, elle est desservie par une galerie en travers banc, pour rejoindre le jour.
En 1987 l'unité de Reumaux extrait 14 300 tonnes en 24 heures.
Bureaux ReumauxLocoBerlines
ReumauxBerlineCommémoration
Puits de Saint-Avold
Commune : Saint-Avold
Date : 1960-1971
Puits servant de service et à l'aération, il communique avec le Sainte Fontaine en 1965. Il est fermé le 26 Mai 1971.
Puits Saint Charles 1
Commune : Petite-Rosselle
Date : 1854-1965 (10 juillet 1965)
Il est fermé en 1989. Actuellement le seul rescapé, sur le site, le chevalement date de 1956, il a été repeint (2008) en bleu turquoise par la municipalité qui en est propriétaire.
Saint Charles
Saint CharlesBâtiment extractionRecette jourVestige cheminée
Anciennes écuriesAdministration HBL
Les anciens bureaux administratifs des HBL sont aujourd'hui reconverti en collège.
BureauxLoco
Entrée de mineCentre d'essais
L'entrée est datée de 1946. Il s'agissait de la mine image.
Galerie reconstituéeCentre d'essais
Cette galerie reconstituée, est un "simulateur" de propagation des flammes et fumées lors d'un coup de poussière.
Galerie de jonction
Cette galerie servait de jonction entre le Saint Joseph et le Saint Charles afin d'évacuer la production du Saint Joseph ici sur le lavoir du Saint Charles. Cette galerie a été inaugurée fin 2012.
Puits Saint Charles 2
Commune : Petite-Rosselle
Date : 1875-1965
Saint Charles 2
Puits Saint Charles 3
Commune : Petite-Rosselle
Date : 1924-1965
Démoli en 1989.
Saint Charles 3
Puits Saint Charles 4
Commune : Grande-Rosselle (Sarre)
Date : 1948-1965
Le puits sert comme puits d'aérage. Article et photos détaillé ici.
Puits Saint Joseph 1
Commune : Petite-Rosselle
Date : 1857-1945
Fermeture du puits en 1966.
Saint Joseph 1
Puits Saint Joseph 2
Commune : Petite-Rosselle
Date : 1867-1945
Saint Joseph 2
Puits Saint Nikolaus ou Merlebach Nord
Commune : Saint-Nikolaus (Sarre)
Date : 1948-
C'est le même chevalement que celui du Saint Charles 4, c'est un puits de retour d'air. Article et photos détaillé ici.
Salle des pendusEffets sales fondAttachePorte-savon
Voici l'immense salle des pendus, immensément vide et même en mauvais état, seul reste des crochets et quelques chaînes, ainsi que ce maillage au plafond.
DouchesPorte-fenêtrePiliersGuichet
C'est tout de même un beau bâtiment industriel, notamment avec ces fenêtres cintrées.
FenêtreVotez...HBLBureauxBureaux
Est accolé aux douches les bureaux administratifs, dont voici la très belle entrée (Cf: Bureaux), on y verra les deux symboles miniers ainsi qu'au fronton le nom de l'ancienne compagne : "Saar und Mosel" pour "Compagnie de Sarre et Moselle". Pour rappel c'est cette compagnie qui a foncé le puits, alors appelé : puits Waldemar Muller.
CommémorationLoco
Puits Sainte Marthe 1
Commune : Stiring-Wendel
Date : 1849-1854
C'est le puits d'extraction le plus ancien du bassin toujours visible, il s'agit d'une petite tour Malakoff. Il est inscrit aux monuments historiques.
Sainte Marthe
BerlineStiring-Wendel
Puits Sainte Marthe 2 ou Sainte Anne
Commune : Stiring-Wendel
Date : 1851-1854
Puits Sainte Stephanie 1
Commune : Stiring-Wendel
Date : 1851-1866
Puits Sainte Stephanie 2
Date : 1863-1866
Commune : Stiring-Wendel
Les deux puits seront abandonnés à cause d'une importante venue d'eau.
Puits de Schoeneck
Commune : Schoeneck
Date : 1818-1835
C'est le premier puits foncé dans tout le bassin. La plaque de puits a malheureusement été volée.
La même année (1908) c'est aussi la construction du lavoir. La dernière berline remonte du fond le 05 Décembre 1997, le puits est remblayé en 2002
BureauxSimonBains douchesSimon
Simon 2Bâtiment extraction
Houillères de StiringGluck AufDouches contremaîtres
Nous voici dans les bureaux.
EscalierDouches ouvriersPomme de douche
Voici une partie des douches et du reste de la salle des pendus. C'est une grande pièce aujourd'hui complètement vandalisée de graffitis, et en mauvais état. Ce n'est pas cette idée que j'ai voulu retenir sur mes photos.
Attaches627, 628, 629...Pendu
PendusPenduLes pendusDans l'ombre
DouchesSalle des pendusPendu
Centrale électriqueEscalier
Voici à présent l'ancienne centrale électrique, complètement vide.
Poste de contrôleSignalétiquePanneau synoptiqueHz
Puits Simon 3
Commune : Forbach
Date : 1932-2001
Le puits 3 est foncé pour servir de puits d'aération pour les puits 1 et 2. Puis après la guerre, il sert d'extraction et c'est au tour du puits 4 de servir d'aérage. La recette est démolie en 2001, le chevalement est démonté le 30 Novembre 2002.
Puits Simon 4
Commune : Schoeneck
Date : 1947-1973
Le fonçage du puits est terminé en 1951. En 1991, tout disparaît autour du chevalement sauf deux bâtiments qui sont aujourd'hui ré-utilisés par des entreprises. Le chevalement est aujourd'hui posé au milieu d'un rond point, amputé de son faux carré et sert principalement aux antennes de communications, on aurait pu espérer mieux...
Puits Simon 4
Puits Simon 5
Commune : Forbach
Date : 1958-2002
Il s'agit du dernier puits foncé pour le siège Simon (01 Janvier 1958), la construction de la tour d'extraction est débuté en 1964 et se termine en 1966, elle est haute de 57m. Son diamètre est de 8 mètres, la profondeur atteinte est de -1136m. Le puits sert à la descente du personnel et du matériel. A partir de 1973 l'extraction est concentrée sur les puits 1/2/5, les puits 3/4 déjà fermés servent à l'aérage. La tour est est démolie le 26 novembre 2009. Un bouchon de 21 mètres de béton obstrue le puits.
Puits Vouters 1 ou Puits 5
Commune : Freyming-Merlebach
Date : 1872-1962
Le chevalement est démonté en 1963, le puits reste ouvert pour l'aérage pour l'unité de Merlebach.
Puits Vouters 2
Commune : Freyming-Merlebach
Date : 1958-2003
Voici le dernier puits foncé au siège de Merlebach. L'ancien chevalement a fait place à une tour d'extraction qui a atteint la profondeur record dans le bassin avec -1327m. C'est aussi le record de profondeur pour un puits en France. L'histoire s'est arrêté le 20 septembre 2003 et dynamité le 14 juin 2007.
Vouters 2VoiesHommage
Puits Vuillemin 1
Commune : Petite-Rosselle
Date : 1867-1962
Démoli en 1990.
Ce nom provient de Emile Vuillemin ingénieur conseil à la Compagnie des Mines de Stiring. A noter que la Fosse Emille Vuillemin existe aussi dans le Nord Pas de Calais.
Puits Vuillemin 2
Commune : Petite-Rosselle
Date : 1881-1962
C'est le chevalement métallique le plus ancien du bassin, il est classé et fait désormais partie du Musée du Carreau de la Mine de Wendel. Même si il se trouve très proche des puits Wendel, le carreau Vuillemin exploitait un gisement différent.
Vuillemin 2
Puits Wendel 1
Commune : Petite-Rosselle
Date : 1866-1989
Ce nom provient de Charles de Wendel (1848-1870) fondateur de la Compagnie des Mines de Stiring, maître des Forges De Wendel et député conseiller-général de la Moselle.
Wendel 1
Lavoir Wendel 1
Sur la première photo, on aperçoit le bâtiment des mineurs à droite, le lavoir Wendel 1 au centre et son décanteur sur la droite.
Puits Wendel 2
Commune : Petite-Rosselle
Date : 1862-1989
Le puits sera définitivement fermé en 1992.
Wendel 2
Puits Wendel 3
Commune : Petite-Rosselle
Date : 1939-1989
Après la découverte de charbon gras situé en grande profondeur, le puits 3 est foncé dés 1935 et mis en service seulement en 1953. Et en 1955 un nouveau lavoir est spécialement construit pour ce puits : le lavoir 3 est né. Le puits sera fermé en 2001.
Wendel 3
Wendel 3
Lavoir Wendel 3
C'est donc le puits le plus récent du carreau, le puits reçoit quatre compartiments dont deux uniquement pour les skips de 13 tonnes chacun le tout actionnées par deux machines d'extractions Alsthom à poulie Koepe.
En 1960 on extrait 10 000 tonnes de charbon par jour, grâce à 5000 mineurs.
Le carreau Wendel
Le carreau de la mine Wendel est unique, il s'agit du site minier le plus complet en France toujours visible, comprenant trois puits ainsi que toutes ses machines d'extractions, (sans compter le puits Vuillemin), deux lavoirs, bâtiment des mineurs et divers ateliers de réparation. En ce sens il représente un témoignage important du bassin de Lorraine mais aussi d'une mine de charbon en France.
En 1991 est décidé de créer un musée à l'emplacement du carreau Wendel, et finalement en 2006 il est ouvert au public. Accolé au carreau c'est une structure moderne, où est recrée tout l'univers du mineur au fond : les différents types de galeries et machines. Et en 2012 c'est le bâtiment des mineurs qui ouvre enfin ses portes.
Voici le bâtiment des Mineurs, il s'agit des bureaux, des bains-douches, de la salle des pendus, la lampisterie, la chaufferie, le télé-vigile et les bureaux syndicaux. Ce bâtiment date du début de l'exploitation, en 1866. Aujourd'hui cette partie est devenue la partie musée "Les Mineurs" où il est possible de visiter toutes les salles citées précédemment.
Bâtiment des mineurs
Salle des pendus
Lampisterie
Wagonnets
Le musée possède également une impressionnante collection de matériel roulant.