“ Les Houillères du Dauphiné ”
Il s'agit d'un dossier sur les anciennes houillères du Dauphiné, centré autour de la ville de la Mure en Isère et plus particulièrement sur le plateau de la Matheysine, on y a exploité un charbon de qualité : l'anthracite.
Rien ne présumait à première vue d'une quelconque exploitation ici, perchée à 900m d'altitude, loin de toute grande ville et aux conditions d'accès difficile. Pourtant il s'agit du gisement houiller le plus important des Alpes Françaises, délimité dans un petit périmètre de 6km d'Est en Ouest et de 12km du Nord au Sud.
Le premier texte parlant d'exploitation minière est daté de 1261. Le charbon est exploité de manière artisanale du 17ème au 18ème siècle avant de l'être intensément à partir de de la fin du 19ème siècle pendant la révolution industrielle.
On exploite deux gisements d'anthracite différents :
- Au nord le groupe de la Motte d'Aveillans
- Au sud le groupe du Villaret
Ces gisements sont divisé en 5 couches avec des puissances différentes (de haut en bas) que l'on retrouve dans les deux champs d'exploitation :
- La couche Rollande (0,6m à 1m)
- La Grande couche (7 à 15m), c'est la plus productive
- La couche Henriette (1,2m à 1,8m)
- La couche des Trois-Bancs (2 à 3m,50m), il s'agit de deux bancs séparés
- La couche inférieure (0,5m à 1m)
On exploite le minerai en souterrain à partir de galeries à flanc de coteau soit par puits.
Les premières mines sont ouvertes à La Motte d'Aveillans, directement à flanc de coteau. Les premières concessions sont attribuées dés 1806, sous l'accord de Napoléon, les trois principales (Peychagnard, La Grand’Raye, Les Béthoux) se regroupent et forment la Compagnie des Mines d'Anthracite de La Mure en 1912.
Celle ci acquiert encore jusqu'en 1925 d'autres concessions et obtient un statut de quasi "monopole" (il n'y a qu'une société qui exploite du charbon) avant qu'elle ne soit regroupée, à la nationalisation sous le nom : Les Houillères du Bassin du Dauphiné (HBD). C'est alors l'époque d'une grande restructuration et modernisation. Il est décidé de creuser un nouveau puits, comme puits de concentration, le puits du Villaret. En 1956 le champs d'exploitation de La Motte d'Aveillans est abandonné au profit de celui du Villaret, à cet endroit on estime à 50 millions de tonnes les réserves du sous sol.
En 1969 les Houillères du Dauphiné sont rattachées aux Houillères du Bassin du Centre Midi (HBCM)
La fin de l'exploitation est le 20 Mars 1997 au puits du Villaret.
Quelques chiffres :
- 18 millions de tonnes extraites au total
- Au plus fort de l'exploitation 3000 mineurs sont employés dans les mines.
- Production record en 1966 avec 791 000 tonnes extraites
- Les HBD représentent 1,5% de la production nationale
- 4 Mai 1971 : un dégagement de gaz carbonique provoque un effondrement et fait 8 morts au puits du Villaret.
Sources :
- Le Bassin de la Mure - Clovis-Henri Angelier
- Les mines d'anthracite de La Mure - Charles De Marliave
- La Mure en Matheysine : La volonté de vivre - CNRS
- Stephane Revel
Un petit rappel :
On parle de "niveaux" pour l'accès aux différents chantiers. Ces niveaux sont nommés du plus haut au plus bas.
Le terme "rasier" ou "razzier" désigne ici un terril.