Seulement trois "grands" puits ont été fonçés dans ce bassin :
- Le puits Sainte Marie - La Motte d'Aveillans (1905)
- Le puits des Rioux - Prunières (1942)
- Le puits du Villaret - Susville (1948)
Nous allons voir chaque installation en détails.
Puits du Villaret
Le puits est fonçé selon la méthode de congélation des sols (les 60 premiers mètres), à partir de 1948, il a un diamètre de 6,5m et descend à -260m de profondeur avec trois accrochages, il sert pour le matériel et l'extraction. Il est terminé à partir de 1950, il dessert les niveaux 15 et 17.
Le charbon est ensuite remonté au jour par un plan incliné de 15 degrés nommé "Plan Richard" qui débouchait au niveau du lavoir.
Le bâtiment à gauche à l'écart du chevalement est l'ancienne halle à charbon datant du 19ème siècle.
Le premier passage de câbles est pour les grandes molettes, le second pour le treuil de secours.
En toile de fond c'est le sommet de l'Obiou. C'est un paysage magnifique.
Voici la très belle machine d'extraction, il s'agit d'un tambour cylindroconique. Bien que beaucoup de voleurs soit passés par là (l'ensemble du poste de commande a entièrement disparu ou presque), le site est encore dans un état satisfaisant et presque complet dans ses installations.
La machine est actionnée par un moteur CEM de 1120cv.
Nous voici au niveau de la recette, côté décagement, les berlines pleines sortaient de ce côté. On peux voir les taquets de freinage et d'entraînement au niveau des rails.
Ce n'est pas frappant, mais on peux voir que le chevalement était de couleur verte avant, rien n'a été repeins ici.
Derrière le cuffat il s'agit du puits de secours.
Les berlines sont vidées grâce au culbuteur, puis refoulées (demi tour) et descendues à l'aide d'une chaîne vers le puits et de nouveau encagées.
Chaque cage porte un nom Est et Ouest.
L'utilité de cette pelleteuse reste un mystère, sûrement pour vider correctement les berlines.
Galeries de niveaux
La galerie porte l'inscription "Galerie Henry Giroud" elle est datée de 1897.
Puits des Rioux
Le puits est fonçé en 1942, il est appelé : Puits Henry de Reneville, en l'honneur du directeur de la Compagnie des Mines de La Mure (de 1890-1934). Après nationalisation il prend le nom de Puits des Rioux. C'est le puits le plus profond, (-400m) avec un diamètre de 4m il est destiné au matériel et au personnel (cage à 3 étages), il permet de desservir le Villaret et les galeries basses des gorges du Drac.
L'arrêt définitif du puits est en 1984.
En 2014 le chevalement subit des travaux de rénovation, il devrait être entièrement repeint.
Un grand merci à l'équipe de la Mairie pour l'accueil chaleureux et l'accord de visite.
La machine d'extraction à tambour provient des ateliers Venot & Co, elle est équipée d'un moteur CEM de 380cv (en jaune).
Galeries de niveaux
La galerie des Rioux servait uniquement pour l'aérage de ce niveau. Elle est foncée en 1949. Une inscription poignante peinte à l'entrée résume les conditions difficiles de l'exploitation.
La galerie de la Baume servait pour l'exhaure et l'évacuation du gaz carbonique. On arrive à peine à distinguer la voûte de l'entrée, derrière ce qui est une cheminée pour la vaporisation du gaz. Elle est foncée en 1975 sur 4,2 kilomètres.
Puits Sainte Marie
C'est le premier puits a avoir été foncé dans le bassin, à partir de 1902 et mis en service en 1905. Il atteint la profondeur de -217m. En 1930, au plus fort de l'exploitation, 405 000 tonnes sont extraites du puits.
Le puits tel qu'il existe aujourd'hui est une reconstitution au deux tiers de sa taille originale. Le puits d'origine a été démoli en 1959 trois ans après sa fermeture en 1956, provoqué par la mise en service de celui du Villaret quelques années auparavant.
Les 4 galeries sont au niveau 12.
Ces galeries sont numérotées et datées pour la plupart au fronton :
- Galerie 12 Bis 1881
- Galerie 12 1884
- Galerie 12 1885
- Galerie 12 1885
La galerie la plus à l'ouest est une galerie d'exploitation partant en direction de Notre-Dame-de-Vaulx. La plus à l'est joignait le puits Sainte-Marie et donc s'intégrait à l'exploitation à partir du Pontet. Les deux bouches centrales desservent la même galerie, formant une boucle ; elle furent utilisées notamment avec la balance-ascenseur pour travailler avec les différents ateliers de surface du Pontet. Source : Conseil Général de l'Isère.
Cette galerie se trouve juste à côté des 4 galeries. Elle sert aujourd'hui de galerie piétonne pour passer sous la voie ferrée. Elle est datée de 1899.
En remontant, se trouvent d'autres ouvertures de galeries, sans aucune inscription qu'il est difficile d'interpréter.
Galeries de niveaux
Seule la date gravée sur l'entrée indique la date de fermeture.
Au niveau 14, cette galerie sert d'exhaure pour les travaux du niveau 12, elle est datée de 1889.
Mine
Il s'agit d'une mine d'anthracite à trois entrées. Deux sont facilement accessibles, la troisième située plus bas est difficile, la galerie d'entrée est un trou de terrier mesurant à peine 50cm de haut qui avait l'air très peu intéressante mis à part quelques boisages. A côté il reste des vestiges mais il s'agit de murs en pierre qu'il est difficile de reconnaître aujourd'hui.
La première entrée donne dans un réseau minuscule qui est atteint au bout de 50m et dont vous pouvez voir des photos ici
La seconde entrée donne dans un réseau beaucoup plus grand échelonné sur plusieurs niveaux mais qui est censé être gazé par endroits et plus dangereux par sa stabilité. Ce réseau n'a pas été visité.
Les couches sont inclinées à 70%.