Il s'agit d'un dossier sur les anciennes mines de charbon des Cévennes. Les Cévennes est une chaîne de montagne issue du Massif Central se trouvant dans la partie Sud-Est de celui-ci. Plus précisément le Bassin Houiller des Cévennes se situe dans le département du Gard, autour de la ville d'Alès, qui est considérée comme la capitale des Cévennes.
Le bassin se trouve dans un "triangle inversé" dont il pointerait vers Alès et délimité par deux failles, celles de Villefort à l'Ouest et des Cévennes à l'Est. Il a été exploité en trois grands champs d'exploitation :
Groupe Sud : Alès / Saint-Martin-de-Valgalgues
Groupe Centre : La Grand'Combe / La Levade
Groupe Nord : Bessèges / Gagnières / Molières-sur-Cèze / Saint-Jean-de-Valériscle
La première trace attestée d'exploitation du charbon dans les Cévennes remonte à 1230 par l'abbé de Cendras, Bernard de Soucanton, qui affecta a l'infirmerie de son monastère une rente annuelle prélevée sur le cens que les exploitants de la "terre noire" lui versaient. Particulièrement dans les Cévennes les veines de charbon affleuraient, on a d'abord gratté la terre et quand on le pouvait on creusait directement des galeries (fendues) ou des puits (beaumes) pour accéder à un gisement plus important. Jusqu'au milieu du XVIIIème siècle l'exploitation reste artisanale, partielle et surtout sans autorisation !
A partir de 1774 un arrêt est décidé par le Conseil Général des Mines en France sur l'obligation de demander une autorisation pour exploiter de la houille. En 1764 Pierre-François Tubeuf, venu de Normandie et ayant déjà une grande connaissance de l'exploitation houillère, arrive dans les Cévennes et en remarque sa grande richesse. Il fait alors une demande de concession qu'il aura en 1774 dans les alentours d'Alès, Saint-Ambroix, Pont-Saint-Esprit, Aubenas, Laudun, Uzès, Anduze, Villefort et Viviers. En contrepartie il devra dédommager les propriétaires des terrains. Il se focalise surtout à Rochebelle, Tubeuf innove et modernise les exploitations, il apporte le roulage au fond, la traction animale et surtout une main d'oeuvre qualifiée. Malgré tout il fait face à des problèmes non pas financier ou de production, mais à la résistance des propriétaires dont il en sera victime. Ces bourgeois de la haute classe, le combattent par les armes, il est d'ailleurs gravement blessé en 1784 par le Duc de Castries (maréchal de France et ministre du roi) il décide d'abandonner en 1788 où il s'exile aux Amériques.
La famille de Castries récupère le droit d'exploiter et devient concessionnaire de la Grand'Combe. Entre 1818 et 1826, des regroupements de concessions eurent lieu, et aboutirent à la création de la Société civile des houillères de la Grand'Combe.
Jusqu'en 1830 les principales concessions sont instituées. Le charbon extrait est toujours destiné au marché local, car il n'y a aucun réseau de transport, et son prix de revient et déjà assez cher. En 1830, le maréchal Soult, fondateur des forges d'Alès et président du canal de Beaucaire, songea à relier le bassin au canal et chargea Paulin Talabot d'en étudier la possibilité. Ce dernier fonda, en 1836, avec l'appui de la maison Rothschild, de commerçants marseillais et de l'État, la Compagnie des houillères de la Grand'Combe et des chemins de fer du Gard, société en commandite et en nom collectif. Par la suite, les chemins de fer de Nîmes à Beaucaire et de Nîmes à Alès furent cédés, en 1852, à la Compagnie du chemin de fer de Lyon à Avignon, qui fusionna plus tard avec le PLM. La société fut transformée en société anonyme en 1855 sous la dénomination de Compagnie des mines de la Grand'Combe.
Cette nouvelle voie de communication développe enfin le bassin houiller, et fixe les compagnies minières.
Sept compagnies minières sont en exploitation :
Compagnie des Houillères de Bessèges
Compagnie des Mines, Fonderies et Forges d'Alès
Compagnie des Mines de La Grand'Combe
Compagnie des Mines de Lalle
Société Anonyme de Cessous
Société Anonyme des Houillères de Rochebelle
Société Houilléres du Nord d'Alès
Et le resteront jusqu'à la nationalisation en 1946 pour former les : Houillères du Bassin des Cévennes
Plus tard, le le 16 avril 1968, les HBC sont intégrées dans les Houillères de Bassin du Centre-Midi (HBCM) et organisées comme telles :
Unité d'exploitation du Gard (Alès/Grand Combe/Bessèges)
Unité d'exploitation de l'Hérault (Graissessac)
Alors que la concurrence du charbon étranger se fait de plus en plus sentir, et avec l'arrivée des produits pétroliers, le charbon en France et dans les Cévennes voit la fermeture de dizaines de puits de mines. Des 21 puits en activité, il n'en reste déjà plus que 4 en 1974. D'abord Saint Florent en 1974, il s'agissait tout simplement du puits le plus moderne en Europe et donc du bassin. Le puits est foncé en 1946, et mis en service en 1950. Le puits à un diamètre de 7,5m et profond de -656m avec 3 recettes à -24m (demi-gras de Saint-Jean-de-Valériscle), -132m (demi-gras du Martinet) et -373m (anthracite de Molières et de Panissière). Deux machines d'extractions à poulie Koepe mettent en mouvements les 4 skips de 9,3 tonnes chacun comprenant deux compartiments (demi-gras et anthracite). Il est dynamité en 1975. Sa forme particulière (il ressemblait un peu a Folschviller) en faisait pour ma part le plus beau du bassin.
Après le répit de la fin des années 1970, Destival est fermé en 1984 et le puits des Oules en 1986. Seules les découvertes de Mercoirol et du Pontil se poursuivirent jusqu'en janvier 2001.
Quelques chiffres :
Le puits Parran a été le puits le plus profond du bassin à -810m
Le puits des Oules 2 (fonçé en 1947, -650m de profondeur) a été le dernier puits à fermer en 1986, il est détruit en 1991.
La catastrophe minière la plus importante a eue lieu en 1861 : 105 morts dans l'inondation du fond de la mine de Lalle (Bessèges)
Record de production en 1958 avec 3 300 000 tonnes extraites.
Record d'effectifs en 1947 avec 20760 mineurs
Une centaine de couches de charbon (175m cumulée !)
C'est le bassin de France le plus assujetti aux dégagements instantanés (DI) de gaz qui sera notamment à l'origine de l'incendie du puits Ricard.
Sources :
Association des Amis du Musée du Mineur
Archives Nationales
Mérimée
Balade en sol mineur : les mines du bassin houiller d'Alès. Hubert Rivelaine
Groupe Sud
Mine témoin
Il s'agit de l'ancien centre de formation des mineurs de la mine de Rochebelle, plus communément appelé "Quartier Mine Témoin" Il est ouvert en 1945 jusqu'en 1968 date de fermeture des mines de Rochebelle.
Mine témoin
Ce chevalement provient du puits Alexandre (SFA)
Entrée de mineBoisages
Les anciennes galeries de formation servent aujourd'hui de visite au musée de la Mine.
WagonnetsChargeurLocomotive
AlèsTerril
Il s'agit du terril du mont Ricateau (le plus haut) et un peu en dessous de celui de Rochebelle. Il y a encore quelques années un incendie dans la forêt domaniale a provoqué la mise en combustion des deux terrils, on a mesuré des températures de 900 degrés à -20m du sol. Cela a eu pour effet de produire du monoxyde du carbone, ce gaz combiné avec de l'eau peut devenir plus dangereux et se transformer en hydrogène, soit un gaz explosif. L'opération délicate a donc consister à "découper le terril" afin de pouvoir accéder aux parties les plus chaudes et ainsi les éteindre. On appelle cela défourner un terril.
Mine de Ladrecht
Il s'agit du carreau de Ladrecht, où seront fonçés deux puits : le puits Fontanes et Destival
Le puits Fontanes est fonçé entre 1874 et 1878, on y installe également des ateliers de criblage, un lavoir et une agglomération. Le puits entre en service en 1884. Il a un diamètre de 4,3m et atteindra la profondeur de -411m au final. Il est modernisé à partir de 1929 avec le chevalement actuel, c'est à dire un chevalement métallique en poutrelles à treillis haut de 35m, la machine d'extraction précédemment à vapeur passe à l'électricité, avec la nouvelle centrale thermique de Rochebelle. Le puits est équipé par une machine d'extraction Venot à tambour bicyclindroconique.
La tour du puits Destival est construite en 1942, il s'agit d'une tour d'extraction en béton haute de 67m, atteignant -822m de profondeur. On y installe une machine d'extraction Venot à poulie Koepe en 1949. Le puits de Fontanes reste ouvert mais ne sert plus qu'au service et à l'aérage. Toute la production du secteur Sud est maintenant concentrée ici (liaison entre les travaux miniers de Rochebelle et Saint-Martin-de-Valdargues).
A partir de 1980, il est décidé de fermer la mine. S'en suit un mouvement de grève de la part des mineurs qui occuperont le fond pendant 13 mois (actuellement la plus longue grève en Europe) de Mai 1980 à Juin 1981. En 1981, une fresque est même crée sur l'un des murs en contrebas du chevalement, symbolisant le combat des mineurs. Avec le changement de politique intervenu à ce moment là, rien ne changera et la mine fermera malgré tout en 1985.
L'ensemble du site est racheté par la Communauté de Commune en 1989, le chevalement du puits Fontanes sera conservé en mémoire alors que la tour Destival, jugé trop dangereuse, par son délabrement sera détruite en 2002. Seule rescapée, la molette de la tour, trône actuellement sur l'un des ronds points de la ville. Le site accueille aujourd'hui une zone artisanale avec quelques PME.
Puits FontanesBâtiment machine d'extraction
Le chevalement a été repeint en rouge.
Recette jourRecette inférieurePuits Fontanes
Au fond c'est le terril du mont Ricateau (Cf: Puits Fontanes).
Bâtiment annexeGuichet
Puits Saint Germain
Le puits est foncé en 1867 par la Société de Saint-Germain-les-Alès et atteint la profondeur de -140m avec un diamètre de 3,7m. L'exploitation est arrêtée vers 1920, et la concession reprise en 1941 par la Compagnie Houillère de Rochebelle. Le remblaiement du puits intervient en 1973.
Le chevalement est une tour en pierres et briques haute de 14m et percé par quatre grandes arches en plein cintre dans chacune de ses faces.
Puits Saint Germain
Groupe Centre
Puits de la Trouche
Afin de développer l'extraction du charbon de la "Grand Baume", il a été envisagé de fonçé plusieurs puits car les affleurements arrivaient à épuisement. Le puits de la Trouche fait donc partie d'une série de travaux visant à améliorer l'extraction, cinq puits sont foncés par la Compagnie des Mines de la Grand'Combe.
Le puits Mourrier (1846) : pour l'extraction
Le puits 1 dit du Gouffre (1855) : pour l'extraction et l'épuisement
Le puits 2 dit du Ravin (1855) : pour l'extraction et l'aérage
Le puits 3 dit de Trescol (1851) : pour l'extraction, retour d'air
Le puits 4 dit de la Trouche (1848) : pour l'extraction et l'épuisement.
Le puits sert à l'extraction du charbon jusqu'en 1870, où il dessert deux accrochages à -24m et -52m pour une profondeur totale de -54m. Puis il sert d'aérage pour les chantiers du puits de la Fontaine 1 et le puits de Trescol, puis pour l'exhaure en 1925, et de nouveau à l'extraction en 1946 avec une nouvelle machine d'extraction électrique avant d'être à l'arrêt vers 1949.
Le charbon sortant du puits est acheminé au lavoir de Trescol situé plus bas dans la vallée, les berlines empruntaient une voie ferrée avant de rejoindre une galerie souterraine en pente douce qui les amenaient à Trescol. Les berlines vides remontaient par des plans inclinés.
Le chevalement est l'un des rares vestiges de puits de cette époque, il s'agit d'une tour en pierre maçonnées (grès) de 5m de côté sur 9m de haut. Il comporte un arc cintré sur deux de ses faces et deux sur ses deux autres côtés (l'un au dessus de l'autre).
Puits de la Trouche
Puits de la Trouche
Il reste juste à côté les logements miniers (un seul bâtiment sur les deux qui ont été construits) dit Larguier Jeune.
Puits Ricard
Après la découverte d'un gisement riche en anthracite peu profond, il est décidé de foncé un nouveau puits : le puits Ricard. Il est foncé entre 1932 et 1934 par la Société Anonyme des Anciens Etablissements de Hulster, Faibie et Cle. Le puits atteint la profondeur de -801m avec un diamètre de 5m. Il permet l'extraction de trois couches de 4,7m, 1,7m et 10,5m situées entre -738m et -795m.
Le puits est équipé d'un chevalement métallique de 31,5m de haut et d'une machine d'extraction à tambour bicylindroconique Venot-Peslin, avec un moteur CEM de 1200CV.
Le chevalement est partiellement détruit en 1938 (le jour de la Sainte Barbe) par un incendie (2 morts), ses poussards sont renforcés par du béton armé (1939) par Charles Tournay, ingénieur et industriel belge qui est en charge de sa reconstruction, il fera une chute du haut du chevalement qui lui en coûtera la vie durant ces travaux.
La mine ferme en 1978.
Il a été classé à l’inventaire des Monuments Historiques le 14 mai 2008 et est devenu un musée ou il accueille la Maison du Mineur.
Puits RicardLe lavabo Ricard
Il s'agit du bâtiment des bains-douches et de la salle des pendus mais ici on l'appelle le lavabo Ricard.
Poste de sauvetageAppareillage et contrôle électriqueOutillageBanc de chargeCentrale de télégrisoumètre
Atelier de lampesPresse à bouletsBriquette Grand Combe
Il s'agit d'un atelier de mécanique pour les lampes de sûreté sur le modèle de la lampe de JB Marsaut, crée par Casimir Raymond, initialement crée a Rochessadoule en 1873, mais remonté ici par un groupe de mineurs bénévoles. Cet atelier est encore entièrement fonctionnel.
Wagonnet en boisAncien comptoir de venteDouches
Les lavabos sont divisés en trois zones :
Pour les ouvriers : 162 douches réparties de chaque côté du bâtiment et 1397 pendus dans la partie centrale.
Pour les jeunes : 32 douches, 60 armoires et 216 pendus.
Pour les ingénieurs : 18 douches en cabines individuelles et 60 armoires.
Salle des pendus
Ce grand hall qui abrite le musée de la mine est l'ancien bâtiment des douches et salle des pendus, il y avait 180 douches pour 1800 pendus.
UniformeMine à grisouEscalier
Voici l'escalier emprunté par les mineurs pour rejoindre le puits.
Recette jour décagementCircuit charbonCulbuteur
Dans le puits tout est presque automatisé. Au décagement, les berlines sortent du bâtiment de recette et vont être culbutées dans un autre bâtiment prévu à cet effet (Cf: Circuit charbon, de droite à gauche) De nouveau vides, les berlines remontent au niveau du puits prêtes à être encagées.
Chaîne releveuseRèglement généralRecette jour encagement
Portes du puitsCageCuffat
Bâtiment extractionPassage de câbles
Machine d'extractionSignaux lumineux
Machine d'extraction à tambour bicylindroconique de la firme Venot entraîne par un moteur développant 1200CV et muni par deux freins de chaque côté. Le tambour principal mesure 6,1m et 3.9m pour les deux autres. Derrière la machine se trouve les deux groupes convertisseurs Ward Leonard délivrant le courant continu. Juste à côté se trouve un compresseur d'air Rateau et un compresseur Vilbiss, au fond l'armoire électrique de distribution de 5000V.
Salle électrique
Autres vestiges
Bureau de la CompagnieEntrée galerie Sainte Barbe
La galerie Sainte Barbe est construite à partir de 1902 pour développer l'exploitation des puits du Pontil, de Castelnau, de la Forêt et plus tard celui de la Fontaine. Elle est mise en service en 1909 et fermée en 1963. Aujourd'hui elle sert comme galerie d'exhaure.
Puits Laval : Bâtiment bains-douchesPuits de la Verrerie : Bâtiment extractionPuits du Gouffre : Fronton
Le puits de la Verrerie est fonçé en 1938 pour permettre la jonction des mines de Luce, Abilon et Pilhouse vers le nouveau puits Ricard, à partir de trois accrochages à -40m, -90m et -150m. Il est mis en service en 1945 et arrêté en 1953.
Puits de la Fontaine 2Puits des Oules 2 : HBCRuine d'une tour de refroidissement
Entrée du tunnel Lascous-RicardTunnel Lascous-RicardSortie du tunnel Lascous-RicardTunnel Lascous-Ricard
Tunnel de liaison reliant le Puits des Oules 2 au puits Ricard.
Galerie Thérond
La galerie de Therond (1840-1964) dans le secteur de Champclausson était reliée à plusieurs puits dont celui de Pétassas, Serre et Felgie et également à la galerie de Cornas. En 1937 un travers banc fût creusé dans la galerie et permit de découvrir une couche de charbon appelée Corniche. D'où l'emploi du double nom pour cette entrée.
Mine des Luminières
Entrée de la galerie des Luminières, aujourd'hui noyée. Elle est ouverte en 1935 et rejoignait les travaux de la Corniche. En 1938 le quartier de Champclauson fût mis en relation avec le puits de la fontaine 2 et plus tard en1942 avec la galerie Sainte Barbe. A partir de 1954 la galerie est mise en connexion avec la concession de Cessous. La galerie ferma en 1963.
L'entrée d'origine était presque cinq fois plus haute qu'à l'heure actuelle !
Tunnel de Champclauson : Entrée
Tunnel de Champclauson : Sortie
A l'origine le charbon sortant des mines de Champclauson était acheminé par voie ferrée gravitaire jusqu'à la Levade, puis remonté par un plan incliné automoteur et de nouveau descendu gravitairement jusqu'à Champclauson. Au fonçage du puits de la Fontaine 2, on pense alors à faire évacuer le charbon directement vers le puits (beaucoup plus pratique et surtout plus près). Un plan incliné avec treuil est alors installé et on creuse ce tunnel en 1932 afin de pouvoir faire circuler les locomotives toujours dans le bon sens à la remontée. Au final ce tunnel long de 55m ne sert qu'au demi-tour des locomotives. Il rentre dans la colline à angle droit et ressort en parallèle. On peux encore apercevoir un bout de voie Decauville au sol.
Notez au dessus de la sortie le rehaussement où était installé le treuil du plan incliné en direction du puits de la Fontaine 2
Groupe Nord
Dans le canton de Molières-sur-Ceze, plusieurs puits ont existés :
Puits Chalmeton (Henri et Ferdinand Chalmeton) : fonçé en 1901, -581m sert comme puits d'extraction.
Puits d'Estampes : fonçé en 1872, -207m sert comme puits de secours.
Puits Silhol
Puits Varin
Puits Varin : Bains-douches
Le puits Varin tire son nom de la famille Varin d'Anivelle de Servas.
Deux puits sont fonçés, l'un pour l'aérage l'autre pour l'extraction, ils sont fonçés en 1866. Il est démoli en 1976. Aujourd'hui une partie du bâtiment d'extraction sert comme église.
Le bâtiment des bains douches du puits Varin est devenu une habitation.
Puits Silhol
Le puits tire son nom d'Emile et Alfred Silhol, il est fonçé en 1863 à -750m comme puits d'extraction. En 1920 une centrale électrique est construite. L'ancien chevalement en pierre est détruit en 1945 afin d'être remplacer par plus moderne identique à celui de Saint Florent.L'arrêt de l'exploitation intervient en 1966 et la fermeture définitive en 1969. Le puits est démoli en 1973.
Dans le canton du Martinet :
Puits de l'Arbousset : Bâtiment extraction
Dans le canton de Gagnières :
Puits Lavernède (1861-1929) -220m : Il sert pour l'exhaure et le matériel. Il reste une partie du bâtiment d'extraction, en ruine et envahi par les ronces. C'était selon moi l'un des plus beaux (il se situait dans une tour maçonnée) avec celui du puits Parran.
Puits du Viaduc (1880-1925) -350m.
Puits Thomas (1855-1929) -80m Il sert pour l'extraction puis l'aérage vers 1880.
Puits Sirodo
Puits Julien
Puits Parran
Puits de Chavagnac ou Puits des Mines d'Or (1866-1928), situé hors concession, ce puits n'a extrait du charbon que pendant la période 1917 à 1926. Il est d'abord exploité par Louis-Charles de Pagèze de Lavernède puis par son fils. La Société Française des Mines d'Or le rachète en 1910. Déclin progressif après la Première Guerre Mondiale et arrêt définitif en 1928. Il est transformé en habitation aujourd'hui. La vue présentée est celle vue de derrière.
Puits de Lavernède : Bâtiment extractionPuits Chavagnac : Bâtiment d'extraction
Le puits Parran tire son nom d'Jean-Antoine Alphonse Parran, fondateur des exploitations de Mokta-el-Hadid, Krivoi-Rog et Gafsa (1826-1903)
Le puits est fonçé en 1870. Il est alors le second puits le plus profond de France avec -810m. Il est mis en service deux ans plus tard par la Compagnie des Mines de Fer Magnétique d'Ain Mokta-el-Hadid, Bouhamra et des Kalezos (Algérie)
L'extraction n'est pas assez rentable et c'est la Compagnie des Mines de Gagnières qui rachète le site en 1908. Une centrale électrique est construite à côté du puits datée de 1911. En 1924 la société est rachetée par la Compagnie Houillère de Bessèges avant sa fermeture vers 1926 et son arrêt définitif en 1929.
Puits Parran : centrale électrique
Centrale électrique
Dans le canton de Bessèges :
Entrée mine du Travers
Bessèges cumulait plusieurs mines, le charbon mais aussi des mines de fer.
Cette mine faisait partie de la concession dite du "Travers et de la Côte de Long"
Houillères de Graissessac
Le bassin de Graissessac est dans la continuité de l'ensemble des bassins houillers du Massif Central. Il s'agit du bassin le plus méridional. D'âge Stéphanien, c'est un synclinal étroit assymétrique d'axe Est/Ouest : il couvre une bande de 20km de longueur sur 1,5km de largeur. Il suit la vallée de l'Orb entre le Bousquet-d'Orb et la Tour-sur-Orb et se termine dans la Vallée de la Mare à Saint Geniest-de-Varensal et Castanet-Haut à l'Ouest.
Les couches de charbon, variables aux nombres de sept à huit et de un à six mètres d'épaisseur, sont divisées en plusieurs faisceaux (ici d'Ouest en Est):
Faisceaux de Plaisance
Faisceaux de la Rive Droite
Faisceaux de la Rive Gauche
Faisceaux de Verrières
Faisceaux d'Orb
Les charbons extraits sont de la houille maigre anthaciteuse (10% à Plaisance), de la houille grasse à coke (34% au Bousquet) et de la houille demi grasse à quart grasse (56% à Graissessac).
Connu depuis l'époque des Gaulois et les Romains, les paysans tiraient des affleurements le charbon de terre pour leur usage personnel et au fonctionnement des forges artisanales pour les clouteries. Devenu rentable, le charbon est alors exploité plus fortement à partir de 1769 où débutent les premières concessions :
Concession de Boussagues (1769)
Concession du Bousquet-d'Orb (1778)
Concession de Saint Gervais-sur-Mare (1789)
Concession de Devois de Graissessac (1791)
La concession de Graissessac par sa position centrale est la plus petite (à sa formation), celle de Boussagues est la première a être ouverte le 04 novembre 1769 par Messieurs Giral et Moulinier. L'exploitation se fait notamment à Camplong. Afin de se développer, la société des mines absorbe en 1845 les deux autres sociétés et fusionne les quatre concessions, pour former la Compagnie Générale du bassin houiller de Graissessac, qui devient Compagnie des Quatre Mines Réunies de Graissessac en 1863. A partir de ce moment il s'agira de l'unique société exploitante. Ce monopole conduit à un grand champ d'exploitation représentant 7000 hectares de concessions. En 1836 deux autres concessions verront le jour : Concession de Castanet-le-Haut et Concession de Saint-Geniès-de-Varensal et Rosis. Le charbon est extrait à Camplong puis traité et expédié à partir de Graissessac. C'est aussi à ce moment que Graissessac devient une ville à part entière par la réunion des hameaux environnants (1859)
Cet effort de réunification est aussi marqué par l'arrivée du chemin de fer en 1858. Alors que les exploitations sont enclavées dans ces montagnes, la situation économique et industrielle va enfin permettre au bassin de se développer au niveau national mais aussi à l'international (Espagne). Cette ligne relie tout d'abord Béziers à Graissessac (1858) puis Saint Geniès-de-Varensal et le Bousquet (1865). Graissessac devient donc par ses actions le pôle central de transport de l'activité charbonnière. La Compagnie intensifie ses efforts avec la création du puits Padène à la même époque.
En 1925 la compagnie des Quatre Mines Réunies devient Compagnie des Mines de Graissessac jusqu'à la nationalisation. En 1937, la production dépasse les 20 millions de tonnes.
En 1946 les exploitations sont nationalisées, et dirigées par Charbonnages de France. Graissessac est intégré au groupe des Houillères des Cévennes, puis rattaché en 1968 aux HBCM sous le nom Unité d'exploitation de l'Hérault. L'extraction est alors orientée vers le Bousquet-d'Orb pour exploiter un nouveau faisceau. A Graissessac, cela se traduit par l'arrêt de l'extraction en souterrain mais le début à ciel ouvert (Découverte Padène). La fin de l'exploitation dans l'Hérault s'arrête en 1993.
Sources :
Association Des Pierres et du Charbon (DPDC)
Région Languedoc-Roussillon - Patrimoine culturel
Le haut pays minier - Gilbert Crépel
Etude du bassin houiller de Graissessac - Napoleon Garella
Quelques chiffres :
104 sites d'extractions, 10 puits fonçés.
224 ans d'exploitation (1769-1993)
1877 un coup de grisou tue 45 mineurs au puits Sainte Barbe. c'est la plus importante catastrophe minière.
Mine Simon
La mine tire son nom de l'ingénieur des mines : Aaron Benjaf Simon. La mine Simon est divisée en deux niveaux : inférieur et supérieur. Les vestiges concernent celle dite supérieure. Elle est ouverte en 1862 et permet d'exploiter les couches de charbon de la Rive Droite du Clédou (Grand Pas, Burelle, Ubertino, Thomas). On y accède par des descenderies, le charbon est atteint après 600m. On extrait jusqu'à 5 millions de tonnes dans ce secteur jusqu'en 1956. Le charbon était ensuite acheminé par un plan incliné aux bâtiments du Clédou et enfin envoyé par voie étroite jusqu'aux installations de traitements situées près de la gare de Graissessac.
La mine ferme vers 1930. La commune rachète le site en 2012, il est en cours de restauration en 2015.
Mine Simon
L'entrée de mine porte la date d'ouverture de la mine inscrite sur la clé de voûte.
Tout autour se trouve encore les bureaux, bâtiments des machines, puits d'aérage, bâtiment des chaudières, et bâtiment du treuil.
Puits d'aérage
Ventilateur MortierEmplacement moteur
Après modernisation, les chantiers sont aérés par ce ventilateur plutôt que par le puits. Ce ventilateur est actionné par une machine à vapeur, puis par un moteur électrique.
Plan incliné Garella
Ce plan incliné tire son nom de Félix-Napoléon Garella, ingénieur des mines, qui fût le premier à s'intéresser au bassin de Graissessac et a dresser une topographie souterraine en 1838.
Puits Durand
L'exploitation de la Rive Gauche débute dés le 19ème siècle par plusieurs mines à flanc de coteau (Mine Poupon, Mine Saint-Etienne, Mine Adèle) situées dans la concession de Boussagues. En 1873 la Compagnie décide de foncer un puits situé à la droite de l'Espaze afin d'accéder aux travaux du fond.
C'est le deuxième puits du bassin houiller. D'un diamètre atteignant 3m et sur une profondeur de 110m, le puits Durand communiquait à 18 m avec la mine Adèle, puis à 68m avec le travers-banc Durand et à 92m avec la recette et la salle des pompes. Grâce à ce puits, la couche Giral a été mise en exploitation entre 1883 et 1890, puis la couche Poupon à partir de 1925, et la couche Pilate en 1950. Une fois les wagons chargés de charbons bruts et remontés au jour, ils partaient via une galerie située au Nord du puits qui aboutissait à la mine Saint-Joseph (Graissessac).
A partir de 1960, alors que les travaux en découverte ont remplacé les travaux du fond, le puits Durand continue d'être utilisé pour relier, par une voie souterraine de 6,5 km (travers-banc 250), les concessions du Devois de Graissessac et de Boussagues au carreau Debay (Le Bousquet-d'Orb). Le charbon brut extrait des découvertes était transporté par camions jusqu'au puits Durand. Il était déchargé sur une grille installée contre la tête du puits et utilisée pour couper les mottes, remplacée en 1985 par une installation de criblage. Les mottes concassées étaient ensuite acheminées, par un tapis roulant, jusqu'à une trémie en béton, puis dirigées dans un descendeur hélicoïdal constitué d'une hélice métallique de 70 cm de large. Le descendeur était relié à un plancher incliné, construit 60 m plus bas, et communiquant avec le rampant. Ce plancher était prolongé par une trémie équipée d'une trappe permettant de charger les berlines. Le convoi était formé de 15 wagons (contenant 6 m3 de charbon) tractés par une locomotive électrique, formant un train de 100 m de long. Il effectuait 7 voyages par poste, à raison de deux postes par jour.
La mine ferme le 31 juin 1993.
Puits Durand
Puits Durand
Il reste aujourd'hui comme seul vestige le chevalement, un portique métallique, qui servait pour le personnel, le matériel et le minerai.
Puits Padène
Le puits de la Padène est ouvert en 1926 pour l'exploitation de la Rive Gauche du Clédou afin d'accéder aux couches profondes. Il communique avec les couches Poupon et Loubat.
L'exploitation en souterrain est arrêtée à Graissessac à la nationalisation mais transférée sur les travaux du Bousquet-d'Orb. L'exploitation en ciel ouvert débute alors en 1963 à la Padène. Les ateliers et magasins, alors obsolètes sont ré-utilisés d'abord par les fonderies de la Haute-Seine puis par la Fonderie des Cévennes en 1975.
Ateliers et magasins
Il s'agit du centre névralgique du bassin de Graissessac : c'est ici que se trouvait l'ancienne gare où tous le charbon est expédié, le puits Padène, les bâtiments de traitements du charbon, les ateliers, magasins et les bureaux de la direction.
Il ne reste aujourd'hui plus que le grand bâtiment carré représentant le magasin général et derrière accolé les deux grandes halles servant d'ateliers de réparation (il n'en reste qu'une debout).
Lavoir
Il ne subsiste que les parties basses du lavoir (le lavoir était adossé à la pente du coteau) où se trouve encore quelques trémies en béton.
Cheminée
Les bureaux de la direction
Le "château" de la direction se traduit par une architecture de style néo-mediévale avec sa tour hexagonale à son angle et ses créneaux entourant la toiture. Il est construit en 1863 pour abriter les bureaux, la comptabilité et le siège social de la Compagnie.
Puits Padène
Exploitation à ciel ouvert
L'exploitation à ciel ouvert a profondément marqué le paysage. Il est encore possible de voir les couches de charbon (strates noires)
Entrées de mines
Mine Sainte Barbe
Les deux premières photos montrent la galerie de la Taupe ainsi que son exhaure en troisième photo. Cette galerie de jonction permettait de ramener les berlines pleines du bas du plan incliné jusqu'ici au plateau Sainte Barbe.
La dernière photo montre la galerie Sainte Barbe, elle fût ouverte en 1820.
Sur le plateau était également fonçé deux puits : le puits Sainte Barbe ainsi que son puits d'aérage recoupant trois recettes de galeries à -76m, -87m et -133m.
Tunnel Saint Joseph
Situé au bout du plateau Sainte Barbe ce tunnel permettait d'acheminer le minerai vers les ateliers de traitement situés au Puits Padène.
Mine Grand-ChampMémorial
Il s'agit de la Mine de Grand-Champ (1872-1956) avec l'entrée des ouvriers à droite et la sortie du charbon à gauche, aujourd'hui complètement noyée. Il s'agit de la mine la plus ancienne du groupe inférieur. Les premiers travaux furent commencés en 1804 avant d'être rapidement arrêtés.