Bassin de Decazeville
Du charbon et du fer : Decazeville doit sa naissance au Duc Decazes qui découvre en pleine révolution industrielle l'importance de la métallurgie du fer en Angleterre. Alors ministre de Louis XVIII, il installe en 1826 avec l'aide de François-Gracchus Cabrol, la Société des Houillères et Fonderies de l’Aveyron, dont il sera le futur directeur, dans la ville qui prendra alors son nom définitif en 1834, "la ville de Decazes" : Decazeville est née.
Mais Decazeville est surtout choisie géographiquement pour ses richesses, elle possède un gisement houiller en abondance et ferreux (Aubin, Mondalazac et Solsac) mais aussi du zinc et de la castine à proximité.
Puits central
Le chevalement a été construit en 1902, il mesure 22m de hauteur. Il surmonte le puits qui atteint -127m en 1904, il est approfondi entre 1930 et 1936 pour atteindre -151m. Les recettes sont exprimés en niveaux par rapport au niveau de la mer. Au jour c'est le niveau 226. Le puits permet de desservir les niveaux 108, 128, 148 et 168, recette du fond. Le puits servait pour le personnel, l'extraction et l'aérage. Il est fermé le 31 janvier 1966 comme toute l'extraction en souterrain. Afin de faciliter l'exploitation qui continue à ciel ouvert un pompage est démarré (niveau 76, le plus bas) à partir de 1971 et jusqu'en 2005 (2900m³ évacué par jour.
On a extrait 20 millions de tonnes de charbon.
L'exploitation à ciel ouvert s'arrête en 2001.
Le chevalement a fait l'objet d'une complète restauration en 2013.
Il s'agit du dernier chevalement du bassin.
Les usines
Une première usine se construit en 1828 avec la première coulée de fonte au haut fourneau à la Forezie à Firmi. Mais c'est surtout à Lasalle que débute la sidérurgie avec la création d'une grande forge en 1832, dont on pouvait lire de Walter de Saint Ange dans son livre la "Métallurgie pratique du fer" de 1838 :
L'usine de Decazeville, la plus grande, la plus belle et la plus complète de toutes celles qui ont été créées en France pour fabriquer le fer, se compose de six hauts-fourneaux contigus, en avant desquels est placée une vaste fonderie, et dont les machines soufflantes sont mises en activité par deux machines à vapeur de la force de soixante chevaux chacune, de trois feux d'affinerie pour préparer la fonte à sa conversion en fer, lesquels reçoivent le vent des souffleries des fourneaux; et d'un grand bâtiment de forge renfermant les appareils et les machines nécessaires à la fabrication de toute espèce de fer.
Elle devient la première usine métallurgique de France entre 1830 et 1860, on dénombre 18 hauts fourneaux dans tout le bassin en 1855 produisant 25 000 tonnes de rails.
L'usine est absorbée par la Societé Commentry-Fourchambault en 1892 et modernisée en 1895 avec quatre nouveaux hauts fourneaux qui fonctionneront jusqu'au début de la Seconde Guerre Mondiale.
Après la nationalisation, les mines et usines sont séparées. Les Usines chimiques et métallurgiques de Decazeville (UCMD) sont alors créées. En 1959 le haut fourneau 5, le dernier, acheté aux usines du Creusot (mis à feu en 1929) est installé ici et sera en fonctionnement jusqu'à la dernière coulée le 30 mars 1987. En 1968, les UCMD sont rachetées par le groupe Creusot-Loire et deviennent Aciéries et Usines Métallurgiques de Decazeville (AUMD). Une nouvelle aciérie à l'oxygène est alors construite et redonne de l'espoir mais la crise engendre la fin des AUMD au 18 janvier 1977 qui se divise en trois branches : la Société d'Exploitation de la Sidérurgie de Decazeville (SESD) pour la production de fonte, la Société des Aciéries et Fonderies de Decazeville (AFD) pour la fonderie et la Mécanique et Mécano-Soudure du Rouergue (MMSR) qui regroupe les opérations de mécanique et de chaudronnerie.
L'ensemble fermera en 1987 ainsi que Vallourec qui fabriquait des tubes d'acier sans soudure.
Les soufflantes
Il s'agit du bâtiment des soufflantes, aujourd'hui l'unique bâtiment restant issu du grand complexe métallurgique de Decazeville. Pour rappel, les soufflantes ont pour but d'insuffler de l'air qui sera réchauffé par les cowpers avant l'envoi définitif dans les hauts fourneaux.
Le bâtiment accueille 3 soufflantes de deux styles différents :
- Deux gros modèles de types "Corliss" (du nom de l'inventeur américain George Henry Corliss) de 250Cv à cylindre horizontal et à piston, construites par les usines du Creusot et installées ici en 1903 et 1905.
- Une petite turbo-soufflante de marque Sautter-Harlé (France), installée ici en 1912 comme renfort (Les deux Corliss ne suffisaient pas).
Elles alimentaient alors les quatre hauts fourneaux (reconstruits en 1895 remplaçants les six d'origine) de l'époque qui furent arrêtés un peu avant la Seconde Guerre Mondiale en 1935.
Il s'agit sans nul doute du plus important témoignage de la sidérurgie à Decazeville, une marque représentant le savoir faire industriel du début du 19ème siècle, mais plus encore le dernier vestige de ce type en France. C'est donc un patrimoine inestimable à protéger et à valoriser selon moi.
De l'empire sidérurgique qui s'est construit ici, à Decazeville, il ne reste plus que ce bâtiment aujourd'hui.
Voici, les remparts où se tenaient alignés tous les hauts fourneaux.
La vapeur d'eau est envoyée sous pression à une extrémité du cylindre qui pousse le piston et donc entraîne la bielle ainsi que le volant d'inertie de 6,55m de diamètre !
Sous les énormes réservoirs, les chaudières qui servent à chauffer l'eau.
Ce régulateur est inventé par Watt, il sert à régler la vitesse du volant en ouvrant plus ou moins vite les quatre valves (deux situées au dessus pour ouvrir et deux en dessous pour relâcher la vapeur) par l'intermédiaire d'une barre qui va tirer ou pousser et donc varier l'intensité de ces valves.
Il s'agit d'une turbo-soufflante (rotative) qui est plus "récente" et à l'avantage d'être plus compacte.
Combes
Le 04 Septembre 1957 un coup de grisou fait huit victimes.
Cransac
Cransac est reconnue pour trois richesses : d'abord son eau, qui est exploitée pour traiter les maladies et soigner les rhumatismes. Mais le début de l'exploitation charbonnière, seconde ressource, va mettre fin à celle-ci par le pompage des eaux. Il faudra alors attendre 1962, pour voir la fin de l'exploitation du charbon, et la renaissance du thermalisme, notamment par l'utilisation des gaz issus de la combustion souterraine grâce notamment à La "Montagne qui brûle".
L'exploitation souterraine du bassin est divisée en deux grands sièges : le Puits central à Decazeville, comme nous l'avons vu et le Puits de Cransac pour Aubin. Ces puits sont généralement secondaient par des puits auxiliaires ou d'entrées à flanc de coteau.
Les Houillères d'Aubin sont propriétaires de trois concessions dont celle de Cransac (1854), celle de Combes (1830) et celle des Issards (1854). Les Houillères seront reprises quelques années plus tard par les Aciéries de France (1881).
L'extraction est réalisée à partir de cinq galeries ouvertes à flanc de coteau et de six puits.
Les sièges des puits 3/4/5 exploitent les couches du système moyen, tandis que les sièges des puits 1/6/9 sont en cours de modernisation afin de continuer l'exploitation. Les seuls puits d'extraction sont les puits 1, 4 et 5 les autres sont quand à eux relégués pour l'aérage et le service.
Le puits 1 est fonçé en 1884, il atteindra la profondeur maximale de -342m.
Cransac sera endeuillé le 14 Juillet 1913 au puits 1 un coup de grisou fera 9 victimes.
Cransac est la première ville minière à stopper son exploitation du charbon dans le bassin (1961). le puits 1 sera démoli en 1962.
Il reste l'ancien bâtiment d'extraction du puits 1 reconverti en salle d'accueil (1980), à côté l'ancienne lampisterie qui accueille aujourd'hui une association et enfin le bâtiment des douches avec son toit en shed, où s'est installé le nouveau casino.
Ce bâtiment a été construit par les Charbonnages pour loger les ingénieurs de la mine. Aujourd'hui il est transformé en hôtel.
Cette ancienne galerie de mine est aujourd'hui utilisée comme source thermale. Elle se trouve à l'emplacement de l'ancien puits 4 qui a fermé en 1911. Elle draine les eaux de la mine de Passelaygues.
Aubin
Aubin représente le plus ancien village du bassin, du petit bourg agricole est née une ville industrielle avec tout d'abord l'exploitation du charbon puis de la transformation du quartier du Gua avec l'implantation notamment des Forges en 1848. Malheureusement elle n'a pas connue l'essor de sa voisine, les forges sont fermées en 1886 et les mines en 1966.
Voici une vue sur Aubin, son bassin artificiel et surtout l'école Jules Ferry édifiée entre 1876 et 1880 grâce à Mr Coince directeur des Mines et Usines, à sa droite l'église Notre-Dame édifiée en 1867 et dont les Forges coulèrent la charpente métallique.
Ce bâtiment appelé "Les Arcades" servait de siège pour la Compagnie des Aciéries et Forges du Gua. Ces installations étaient situées juste au dessus, le plan d'eau (Cf: Aubin) a été crée afin d'alimenter les forges. Le site se composait de trois niveaux : le bassin au plus bas, les ateliers et hauts fourneaux sur le plateau intermédiaire et les fours à coke au niveau supérieur
Les seuls vestiges sont les cheminées des Forges du Gua, superbement ouvragés à leur tête, et plus loin l'unique bâtiment encore debout est celui qui servait de remise aux locomotives, à l'heure actuelle il est en train d'être rénové.
Bassin de Carmaux
Les premières traces d'exploitation du charbon sont attestés d'après les archives d'Albi en 1245, un décret imposait une taxe pour la traversée du pont d'Albi. Dans les matières transportées, il y avait le charbon de pierre. Celui-ci était extrait près des rives du Cérou, où il affleure presque, il fallait creuser peu profondément, ces trous étaient appelés "caves". Peu à peu, on fonce des puits plus profonds, mais la proximité du Cérou pose d'importants problèmes d'inondation.
Le premier a réellement s'investir est Gabriel de Solages, il obtient une concession le 12 Septembre 1752 et fait travailler une centaine d'ouvriers. En plus de la mine il installe en 1754 une verrerie à bouteilles. La concession est agrandie, et vers 1810 la Compagnie des Mines et Verreries de Carmaux est formée. 44 ans plus tard une ligne de chemin de fer est construite permettant de relier Carmaux à Albi. Elle est ouverte trois ans plus tard (1857) et permet alors le transport du charbon dans la région. En 1873 la Compagnie revend la verrerie et la ligne de chemin de fer et change de nom pour la Société des Mines de Carmaux. Il y a alors 1729 ouvriers sur quatre sièges : Ravin 1, Ravin 2, Sainte-Barbe et Grillatié.
En l'espace de 50 ans la production augmente avec l'ouverture des puits phares de la société, la Grillatié, la Tronquié et Sainte-Marie.
Plus au Sud, hors concession, l'ingénieur Grand, après des sondages porteurs découvre la houille au lieu-dit de Camp-Grand. La société des minières du Tarn pour laquelle il travaille ouvre alors une concession qui est accordée le 12 Octobre 1886. La société minière se transforme alors en Société des Mines d'Albi.
En 1946 c'est la nationalisation, les deux sociétés minières sont regroupées sous le groupe du Tarn des Houillères du Bassin d'Aquitaine. l'extraction atteint son point culminant en 1964 avec 1 569 902 tonnes de charbon. Mais à peine deux ans plus tard, c'est la fermeture du siège de la Grillatié, puis Sainte-Marie et Camp-Grand en 1972 et 1978, toute l'extraction repose sur la Tronquié qui est devenu un siège de concentration. Vers la moitié des années 1980, l'extraction souterraine, s'arrête définitivement. Il est alors question d'exploiter en découverte.
Bureau des mines
La Compagnie des Mine installe ses nouveaux bureaux de direction ici en 1892 sur l'emplacement des anciens puits de la mine Cluzel et Vabré. Théâtre des affrontements entre mineurs et direction ce lieu est lié aux diverses grèves qui ont marquées l'histoire du bassin jusqu'en 1987 fermeture du dernier puits.
Le bâtiment accueille en souterrain trois galeries qui permettaient au directeur de pouvoir "filer en douce", l'une en direction de la gendarmerie, une vers sa maison à côté, et la dernière dans le parc du Candou.
Aujourd'hui c'est la Communauté de Communes du Ségala-Carmausin qui est installé dans le bâtiment.
La Société des Mines fait bâtir à proximité la maison du directeur en 1901 (Précédemment le directeur logeait dans le Bureau des Mines). Charles Pérès, qui est à l'origine de sa construction, est le premier à s'installer jusqu'en 1940.
Apposé sur la façade du bâtiment, ce cadran datant de 2011 est intitulé "Déjeuner à l'ombre du temps et savourer l'instant présent".
Didier Benoit décrit cette scène : Le thème choisi pour ce cadran solaire est une représentation imagée de l’élite carmausine du début du 20ème siècle. Dans cette scène champêtre, autour d’un pique-nique inspiré d’un tableau de Claude Monet « Le déjeuner sur l’herbe », se pressent nobles, bourgeois et ecclésiastiques. Seul le journal posé sur le guéridon en rotin, avec son titre de première page "Le Télégramme" et les armes de la Compagnie des mines sur la calèche nous suggèrent que nous avons à faire à des personnes importantes de la société carmausine. La facture des balustres semblable à celle de la riche demeure du directeur Charles Pères nous invite à penser que nous sommes peut-être dans son parc.
Clinique Sainte Barbe
La Société des Mines fait construire à partir de 1882 cet hôpital afin de guérir les blessés de la mine, elle est mise en service dix ans plus tard en 1891. Une chapelle, la Sainte Agonie, est édifiée derrière en 1919. A cette même période la clinique est agrandie et ouverte aux familles des mineurs.
En 1943, en pleine Seconde Guerre Mondiale, le bâtiment devient public et se transforme en clinique chirurgicale Sainte Barbe. En 1986 la clinique déménage dans de nouveaux locaux, la municipalité rachète l'édifice en 1989 et le transforme en centre culturel portant le nom du premier maire socialiste, Jean Baptiste Calvignac. Il est inauguré par François Mitterrand en 1992. L'intérieur conserve notamment les archives municipales et celles des houillères.
Cité Fontgrande
La cité-jardin Fontgrande située à Saint-Benoit-de-Carmaux est décidée par la Société des Mines en 1919 afin d'accueillir les mineurs étrangers. Elle est terminée en 1933 (dernière maison achevée). Chaque maison comporte deux habitations symétriques ainsi qu'un jardin privatif. Au total 144 maisons sont construites dont 13 seront à un seul logement.
La société va également construire un groupe scolaire de 12 classes à partir de 1928 et inauguré en 1930. L'école se remarque par son luxe, (rotondes en verres, boiseries, parquets) elle se compose d'un corps central et de deux ailes de 45m de long de chaque côté, d'un grand préau de 40m de long avec une terrasse utilisée pour l'enseignement en plein air. Considéré par certains comme l'une des plus belles écoles de France, elle garde encore ses porte manteaux ainsi que les lavabos et tableaux "noirs" coulissants d'époques.
A l'occasion de son 80ème anniversaire, l'école a été baptisée Jean Ferrat comme le souhaitait l'ancien maire.
La centrale électrique
Trois centrales se sont succédés à Carmaux toutes construites par la Société des Mines : la première en 1902, la suivante construite entre 1913 et 1919 fût destinée à la basse pression et enfin la dernière en 1952 à la haute pression. Elle alimente alors les puits de mines, le lavoir, la cokerie, les cités minières et le l'usine d'ammoniaque. Elle est arrêtée en 1986. Cette "cathédrale" comme les gens l'appelaient, avait une puissance de 25Mkw. Elle est détruite un an plus tard et remplacée par celle d'Albi, plus moderne.
Il reste encore l'ancienne salle des machines, le laboratoire, la conciergerie, bureaux et maison de l'ingénieur.
Puits de la Grillatié
Le fonçage du premier puits est entrepris le 10 Novembre 1833 et terminé en 1839 à la profondeur de -226m. Un second puits est fonçé en 1858 comme puits d'aérage et atteint -315m. Il est relié au puits 1 par un travers banc et en 1861 au puits Castillan.
A partir de 1875 le puits 2 est équipé d'une machine à vapeur de 250Cv et mis en service, il devient alors le puits principal d'extraction relayant le puits 1 au service et à l'aérage.
On expérimente en 1900 les premières locomotives à accumulateurs puis électriques en 1904. A cette même date une fendue est fonçée pour rejoindre le niveau 70 pour l'exploitation du Lendevrier. Au fond les premières haveuses font leur arrivée mais ne seront réellement utilisées que vers les années 1914. Le siège est modernisé en 1918 avec l'électrification total, de nouveaux chevalements métalliques et l'installation de nouvelles machines d'extraction.
Le puits 1 est profond de -209m et dessert les niveaux 50, 168 et 209. Le puits 2 profond de -315m dessert les niveaux 50, 168, 209, 264 et 315. En 1954 un travers banc relie le siège à celui de la Tronquié, à partir de ce moment là, le charbon est évacué par ce siège. Par la suite le siège est concentré sur celui de la Tronquié, il ferme en 1969 après avoir extrait 21 millions de tonnes de charbon, le puits 1 est démoli et remblayé l'année suivante, le puits 2 sert pour le secours.
Il s'agit du premier siège à fermer, post-nationalisation.
Seul le puits 2 est encore équipé pour le pompage. D'autres bâtiments miniers sont encore présents dont celui de la lampisterie.
Puits Sainte Marie
Le puits 1 est fonçé le 26 juillet 1893 et terminé en 1896, à -344m. Le puits 2 est fonçé en 1898 à -220m. Les chevalements et machines d'extraction sont modernisés en 1920, le siège est ensuite concentré sur celui de la Tronquié en 1952. Le puits ferme en 1973 il ne sert plus qu'à l'aérage. Le site est entièrement rasé, le chevalement est déplacé sur le site de la mairie en 1988.
Charbonnages de France décide de lancer en 1985 l'extraction à ciel ouvert sur le site Sainte-Marie afin d'exploiter les quelques 5 millions de tonnes du stot houiller. La découverte Sainte-Marie représente 600 hectares, elle est lancée en 1987. Les premières couches sont situées quelques 100m plus bas et se sont des millions de tonnes de remblais qu'il faut d'abord déblayer. Cependant dés 1991 le coût de revient exorbitant de l'extraction est triplé par rapport aux importations, le déficit engendré entraîne la fin des travaux le 30 juin 1997 et au renoncement de l'ouverture d'une seconde découverte, à la Tronquié, doté pourtant d'une plus grande réserve (10 millions de tonnes). C'est le trou le plus cher de France (plus de deux milliards de francs) !
Le chevalement mesure 28m de haut.
Cap Découverte
La "Grande Découverte" est un immense trou de 1,3km de diamètre, et profond de 230m. Trop cher à reboucher, un concours d'idées est organisé en 1997 sur la base de quatre thèmes : le sport, les loisirs, la mémoire et l'environnement. Un projet est retenu, il s'appelle Cap Découverte, il est ouvert en 2003.
Baptisé les "Titans" ce cimetière routier regroupe les engins miniers utilisés pour l'extraction à ciel ouvert. Voici les fameux dumpers Dresser Haulpak 510E qui avaient défiés les forces de l'ordre avec les chargeuses Caterpillar 992 en 1985 !
Ces dumpers de 95 tonnes font 11m de longueur pour 6m de largeur. Ils sont équipés de moteur de 1300Cv avec une consommation écologique de seulement 100 litres à l'heure, ils ont une capacité de 54m³ soit 230 tonnes !
Cette 295 BII est sortie en 1972, son godet peut transporter jusqu'à 16m³
La Demag pèse 300 tonnes avec son moteur de 1500Cv et sa consommation de 250 litres de diesel. Elle embarque un godet de 16 m³.
La Liebherr 991 pèse 160 tonnes et développe 700Cv à l'aide de deux moteurs diesel qui consomment 100 litres à l'heure.
Souvenez-vous quand vous étiez enfant...en train de jouer aux petites voitures, ici c'est la taille XXL
Excavatrice à godets de 45m de longueur, large de 11,5m et d'une hauteur de 4m pour un poids de 400 tonnes. Elle permet d'avaler 4500 tonnes de matières à l'heure. A l'arrière est accolée la chenille qui permet de déverser le minerai dans des camions.
Puits de Camp-Grand
Le 04 Février 1882 un premier sondage est réalisé sur le plateau de Camp-Grand sur la commune de Saint-Sernin-Lès-Mailhoc. Après plusieurs incidents, le terrain houiller est rencontré à la profondeur de -155m, cette veine d'un mètre d'épaisseur est baptisée "Veine Henriette". Une seconde veine de 6m est rencontrée à la profondeur de -222m baptisée "Veine Marmottan" et enfin une troisième couche rencontrée à la profondeur de -263m se trouve particulièrement intéressante puisque celle-ci se trouve être de 16m de puissance, elle est alors appelée "La Grande Couche". Le sondage est arrêté en 1885 à la profondeur de -328m en rencontrant une dernière couche de 2m de puissance à -283m
Cette découverte pousse alors la Société des Mines du Tarn, alors propriétaire de la concession d'Albi, à foncer un premier puits d'extraction le 23 Novembre 1887. La première couche est rencontrée en 1889. Un chevalement et une machine d'extraction sont installées, ainsi que trois recettes au fond. A court de finances, une nouvelle société, La Société des Mines d'Albi, est crée à l'aide du Crédit Lyonnais en 1890. En 1892 est entrepris le fonçage d'un second puits à quelques mètres du premier jusqu'à -202m.
En 1896 il entre en service, la production atteint alors 96 000 tonnes.
En 1900 le fonçage d'un troisième puits (Puits de la Gare) est entrepris il est situé au Sud du siège Camp-Grand, il est terminé en 1903 et entre en service en 1905. Ce puits devient le puits principal d'extraction, le puits 1 est fermé, le puits 2 est alors utilisé pour le personnel et le matériel, puis pour l'aérage jusqu'en 1979 et comme puits de secours en 1985, date de la fermeture du puits 3.
Le puits 1 est démoli, et seul reste le puits 2. Il devient un musée en 1992.
Il s'agit d'une machine d'extraction à tambour Fournier-Mouillon, mis en mouvement par un moteur de 250Cv auquel est couplé un convertisseur.
La première est un locotracteur diesel de marque Petolat. La dernière est une locomotive électrique de marque Alsthom type MFD 92 provenant des mines de Graissessac. Sur les trois qui avaient été achetées, il s'agit de la numéro un. Elles faisaient la liaison pour les mines de Graissessac et le Bousquet-d'Orb.
A l'arrière du bâtiment d'extraction, se trouve l'ancienne cheminée, vestige de l'ancienne machine d'extraction à vapeur.
De l'ancien puits 1 il ne reste que la salle des machines et l'ancien ventilateur Rateau.
Lavoir de la Tronquié
Chaque siège comporte quasiment un criblage. En 1872 9 lavoirs sont en fonctionnement permettant de traiter 155 tonnes par jour. En 1892 18 lavoirs simples ou doubles permet de laver 450 à 500 tonnes par jour.
En 1898 la compagnie inaugure l'installation de nouveaux lavoirs et en 1905, on traite 700 tonnes de charbon en dix heures.
Le lavoir est construit pendant la modernisation du siège de la Tronquié, c'est un immense cube de béton armé et agrémenté de renforts métalliques. Initialement conçu pour la Tronquié, tous les charbons de la Compagnie sont peu à peu traités ici (la Grillatié et Sainte Marie en 1952) et même ceux issus de la découverte.
Le lavoir est plus connu sous le nom de Centre de Préparation des Charbons (CPC), le charbon est traité par liqueur dense.
Lorsque la Tronquié devient un puits de concentration, toute la production est alors ressortie par ici. A la fin des années 60, deux fendues sont alors creusées afin d'évacuer tout le charbon directement sur le terrain du lavoir. Elles relient le niveau 180 jusqu'au jour. Au fond elles continuent de s'enfoncer jusqu'au niveau 203 où se trouvent les silos de stockage, au jour, elles se poursuivent pour atteindre le haut du lavoir au niveau 18.
Ces fendues sont inclinées à 17° et longues de 774m. En fonction des terrains traversés, les sections sont soient voûtées pour les morts-terrains, et trapézoïdales avec soutènement dans les terrains houillers.
En 1980 le lavoir traite 6000 tonnes par jour, avec le lavage en fines à coke, les mixtes et les charbons domestiques.
A l'arrêt depuis la fermeture des mines, le site est entièrement vandalisé, et rien n'est fait pour sa sauvegarde. Aucune signalisation et aucune interdiction ne semble visible, le site ouvert à tous les vents semble mourir pour de bon. Enfin, les pompiers viennent régulièrement sur le site pour s'entraîner ce qui n'améliore pas la préservation du bâtiment.
Cette eau rougeâtre est issue des bassins de décantions des schistes et des extras fins, situés au dessus.
Les deux photos du centre montrent le bâtiment dans lequel les deux fendues arrivaient au jour. Elles étaient ensuite élevées jusqu'en haut du lavoir.
Celles-ci servent au chargement des trains en dessous.
Le site est extrêmement dangereux, ca ne tient plus que par habitude.
Cela ne s'améliore pas dans les étages, il manque globalement tous les planchers.
Le site est entièrement vide de toutes machines, il ne reste plus qu'une grande coquille vide.