Charbonnages d'Anderlues
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Charbonnages du Bois du Luc
Année : 1835 - 1959
L'histoire des Charbonnages du Bois du Luc débute en 1685 avec la création de la Société du Grand Conduit et du Charbonnage d’Houdeng avant de prendre le nom en 1807 de : Société civile Charbonnières du Bois du Luc.
A cette époque la société totalise 5 puits, puis rachète plusieurs sociétés et creuse de nouveaux puits dont la fosse Saint Emmanuel en 1846, elle devient Société Civile des Charbonnages de Bois-du-Luc, la Barette, Trivières, Saint-Denis, Obourg et Havré et la plus grande de Belgique avec plus de 6000 hectares de concessions.
Dés 1838, la société fait construire, en vue de fidéliser ses mineurs et de l'ouverture prochaine de la Fosse Saint Emmanuel, une cité. Elle sera achevée en 1853 et comprendra 162 maisons. Ce coron forme un trapèze qui le divise en quatre rues, qui porte le nom des quatre points cardinaux (le nord, le midi, le levant et le couchant).
En 1973 le dernier puits de la société, le Quesnoy, ferme ses portes, c'est aussi le dernier puits à extraire du charbon dans la région du centre. La même année c'est la fin de Bois du Luc.
En 1979 l'Etat rachète le site et il est restauré. Le premier écomusée s'installe en vue d'une valorisation du site minier, et depuis 2000, on peut visiter le charbonnage.
Je remercie toute l'équipe du musée de m'avoir ouvert leurs portes et permis de faire ces photos, merci de ne pas les utiliser sans mon accord et l'accord du Musée de la Mine et du Développement Durable - Bois-du-Luc, au préalable. Plus d'informations sur leur site internet : http://mmdd.be/fr
Le chevalement est encastré dans le bâtiment. La machine d'extraction est à bobine.
Puits d'extraction : -558m, Puits à exhaure : -420m.
Dans le bureau du directeur, il reste encore toutes les archives du charbonnage et des centaines de livres...
Dans les ateliers de réparation, l'ensemble des machines fonctionnent grâce à un arbre de transmission, qui est actionné par un moteur unique. Toutes les machines sont raccordées à cet arbre par des poulies et des courroies. On réparait ici tout le matériel utilisé dans le charbonnage (on y verra même une ancienne berline) tout comme l'outillage (il y a deux forges)
La maison du mineur
Dans la maison du mineur, elle fait partie du coron c'est un logement d'époque tout y a été conservé.
Les tombes
Il existe 24 puits au total (Bois du Luc et la Barette) et 32 si on compte les puits d'Obourg - Saint Denis - Havré.
Bois du Luc - Barrette
Saint Emmanuel (1835-1959)
Saint Patrice (1820-1937)
Fosse du Bois (1763-1914)
Saint Charles (1825-1889)
Saint Amand (1827-1915)
Fosse La Croix : 3 puits au même endroit.
Et sur le même terrain un peu plus loin la fosse Gripagne
Obourg - Saint Denis - Havré
Siege Havre (1857-1934)
Le siège d'Havré comporte deux puits d'extractions et un puits servant à l'aérage et l'exhaure. Les travaux de fonçage débutent en 1864, mais l'exploitation réelle ne commence qu'en 1882 ! Celà principalement à cause des morts terrains recouvrant la couche houillère, qui est rencontré à -215m. De là plusieurs étages seront établis : -330, -400, -540, et -635m en 1919. En 1928 un long bouveau de 2789m est creusé et rejoint le siège du Beaulieu. Le charbonnage ferme en 1934.
Siège de Beaulieu (1933-1961)
Puits 1 dit Léopold baptisé en hommage au prince Léopold, venu poser la première pierre du futur puits du siège de Beaulieu le 04 décembre 1923.
Quesnoy (1903-1973) C'est le dernier charbonnage du Centre à avoir fermé (30/06/1973)
Charbonnages de Ressaix
Année : 1954 - 1969
Compagnie : Société des Charbonnages de Ressaix, Peronnes et Sainte Aldegonde
Il reste aujourd'hui deux vestiges miniers majeurs de ce charbonnage : Le Lavoir de Péronnes et la tour du Saint Albert.C'est grâce au plan de financement du plan Marshall (plan de redressement financé par les Etats Unis) qu'ils sont construits. Une plaque à la base du puits indique "Ces installations d'extraction ont été réalisées avec l'aide du plan Marshall. Témoignage de la générosité des Etats-Unis d'Amérique. 20 septembre 1954"
En vue de ces modernisations, la société centralise aussi ses installations, seuls les puits Saint Albert et Sainte Marguerite restent actifs. Une nouvelle centrale électrique voit également le jour (la troisième)
En 1959 les compagnies minières de la région fusionnent et forment la Société des Charbonnages du Centre. Malheureusement avec le début de la crise du charbon, les deux charbonnages ferment leurs portes en 1969, signant également la fin d'activité du lavoir. Les investissements n'auront donc pas été rentables, après seulement 15 ans de service.
Lavoir de Péronnes
Après la seconde guerre mondiale tout est à reconstruire. Karel Broes, jeune ingénieur est chargé de la construction du lavoir de Peronnes grâce notamment aux fonds du plan Marshall. Et c'est en à peine vingt mois qu'il est inauguré en 1954. Il peut alors traiter 400 tonnes de charbon par heure.
C'est un bâtiment imposant, lourd, posé là au milieu des champs, visible à des kilomètres, une structure faite pour résister au temps, un gigantesque cube de 7500 m3 béton, de 1000 tonnes d'acier, 3500 m2 de surface vitrée le tout reposant sur 450 pieux enfoncés jusqu'à 8mètres de profondeur.
Aujourd'hui en reconversion, vidé de ses machines, il ne reste que des trous béants, et des rampes d'accès qui mènent à pas moins d'une vingtaine de niveaux. Depuis les toits on admirera un beau panorama sur les terrils de la vallée.
Lors de ma visite les travaux de rénovation avaient déjà bien commencé, le dernier étage commençait à retrouver des fenêtres neuves, toutes les rampes avaient été sécurisées au profit de barrières en bois.
Sous les trémies se trouve la gare, le charbon était directement acheminé par wagons.
Une fois le minerai traité et stocké dans les trémies il est envoyé par wagons qui se trouvent juste en dessous.
Il est assez difficile aujourd'hui d'imaginer le lavoir à ses débuts, puisqu'il ne reste plus aucune machines.
Ce n'est pas l'un des plus grands mais une certaine idée du gigantisme se dégage du bâtiment.
Inscrit sur la liste des biens prioritaires qui nécessite le soutien de l’Institut du Patrimoine Wallon, il est classé en 2003 et évite ainsi sa démolition tant redoutée.
Annexe
Il s'agit d'une petite installation qui recevait le charbon du puits Sainte Marguerite et du Saint Albert afin de l'envoyer directement au lavoir de Péronnes.
Le charbon arrivait par bande transporteuse dans un convoyeur clos, les deux entrées sont bien identifiables. Il repartait de même jusqu'au lavoir, puis se séparait en deux convoyeurs, l'un montant l'autre restant au premier étage. (Les deux arrivées des convoyeurs sont toujours visibles, c'est la seule partie où il n'y a pas de fenêtres)
Est ce que cette séparation signifiait une distinction du charbon entre le Saint Albert et le Sainte Marguerite ?
Nous voici à l'intérieur, il ne reste rien de bien reconnaissable mis à part un début de bande transporteuse, l'ouverture visible au fond est celle du Saint Albert.
Il reste au sous sol une énorme trémie en béton mais son rôle reste assez flou.
Tour d'extraction du Saint Albert
Elle est stratégiquement bien encadrée, entre le lavoir, et l'ancienne centrale électrique, raison principale de sa modernisation.
La tour d'extraction tout en béton, remplace donc l'ancien chevalement métallique devenu obsolète. Elle permet la descente de 36 mineurs en une seule fois (soit 9 mineurs par étages), à -800 mètres, l'augmentation du rendement, passe également à 3000 tonnes de charbon par jour (soit 4 berlines de 2,5 mètres cube par remontée). Ce charbon est ensuite envoyé au proche, lavoir de Peronnes qui le traite.
Remerciements :
Je tiens à remercier Monsieur Jean Pierre Bourguignon pour sa gentillesse et sa patience sans qui cette visite n'aurait pas été possible. Merci donc de ne pas utiliser ses photos sans mon accord et la permission de Fluxys, actuel propriétaire de la tour.
Nous voici au dernier étage de la tour, là où se trouve la machine d'extraction. Elle est alimentée par un moteur Alsthom, l'axe de transmission vient quand à lui des Ateliers du Thiriau (La Louvière)
C'est le même poste de commande qu'à Cheratte. Les leviers de gauche sont pour les freins, celui de droite pour la remontée/descente des cages, de gauche (en haut) et de droite (en bas).
La colonne d'indication de profondeur, montrait également où se trouvaient les cages dans le puits, grâce aux flèches qui montaient ou descendaient. Quand une cage montait, l'autre descendait. Elle est graduée jusqu'à -800 mètres, mais semble t'il que l'on a exploité jusqu'à des profondeurs atteignant -1150 mètres.
Les commandes lumineuses complétaient les manoeuvres sonores, à exécuter dans le puits.
La vue sur le toit offre un beau panorama sur la vallée et les terrils de la région.
Nous sommes deux étages plus bas que la machine d'extraction, cette molette de contrainte sert à aligner le câble dans l'axe du puits.
Les Tombes : RLPS-AH
Quelques précisions sur les tombes :
- RLPS-AH : Ressaix Leval Peronnes SaintAldégonde Houssu.
- Leval
Siège dit de la Courte ou Siège de Leval où se trouve le puits 1 et 2 de Leval.
- Ressaix
- Houssu
Les Tombes : RMLL
- RMLL : Ressaix Mariemont La Louvière.
Merci à Xavier Fer, pour les photos complémentaires des tombes du Saint Albert (1 et 2) et Richebé.
Les Tombes : MT-SA
- MT-SA : Mont Saint Aldégonde.
J'ai rassemblé le puits 1 et les autres puits Saint Aldégonde ensemble pour plus de clarté.