Le grès s'est formé à la dernière submersion des terres par la mer, il y a environ 35 millions d'années. Durant son assèchement, des bancs de grès se sont formés ("grésification") sur la partie supérieure du banc de sable. Ce banc de grès s'est déposé irrégulièrement, sa qualité est variable suivant son épaisseur. La platière (la partie visible du grès en surface) a donné lieu par la suite à son exploitation à ciel ouvert et parfois également en souterrain.
Les différentes formes de rochers visibles aujourd'hui dans la forêt sont le résultat de cassures de platières, que l'érosion s'est forcé de sculpter pendant des années en leur modelant des formes irrégulières au gré de la nature.
L'exploitation du grès dans la forêt de Fontainebleau remonte à la moitié du 14ème siècle, et s'est particulièrement intensifié vers la moitié du 19ème, avec un pic d'activité en 1846. Celui-ci n'a cessé de diminuer jusqu'au début du 20ème siècle et a pris fin en 1983 dans la carrière des Trois-Pignons.
Cette exploitation a été ouverte en 1987 par Mr Joao de Oliveira, à Moigny-sur-Ecole, en bordure de la forêt de Fontainebleau. Actuellement, c'est son fils (Francisco) qui a repris l'activité depuis 1999 et qui fait perdurer le métier de carrier et tailleur de grès.
La carrière de 5000m² a ciel ouvert délivre plusieurs qualité de grès dont :
- Le grès vif ou franc : qui sert à la fabrication de pavés
- Le grès gras : qui sert à la fabrication de pièces plus techniques comme des décors
- Le grès maigre qui sert à la fabrication de pièces diverses, des moellons, des bordures de trottoir, des bornes...
Le grès est utilisé principalement pour le pavage, mais aussi comme linteau, marches, bancs, moellons, décors...
L'histoire du Pif Paf Pouf
Le carrier reconnaît la pierre qu'il a devant les yeux à la sonorité que celle-ci émet quand le carrier frappe la pierre. Le grès résonne d'une certaine "note" que le carrier identifiera et qualifiera.
Le PIF annonce un grès vif, le PAF annonce un grès propre et bien harmonieux, et le POUF annonce un grès de qualité moindre, plus friable.
Les ouvriers qui taillent le grès destiné au pavé de Paris, dans la forêt de Fontainebleau, en distinguent trois sortes, d'après leurs différents degrés de dureté. La première est le grès pif, c'est le plus dur, il fait ressauter le marteau; la seconde, le grès paf, dont la dureté est moyenne et qui se laisse tailler facilement; et la troisième, le grès pouf, que le choc du marteau réduit en poudre.
Sources :
- Leçons de minéralogie - Louis Jean-Marie Daubenton
- Le site officiel des grès de Fontainebleau
Il s'agit de la dernière carrière de grès en activité en Ile-de-France et sans doute en France aussi.
La carrière fourni principalement des pavés pour des chantiers de restauration, comme, la cour royale du château de Versailles, le château de Vincennes, la cour du Louvre, parvis de la cathédrale de Chartres....
On observe le grès dans son sac de transport alors qu'au loin il est encore attaché à la terre, la carrière dessine les fronts de taille qui délimite sa taille.
Le travail est artisanal, c'est une petite structure familiale. Le forgeron n'est autre que le fils de Francisco.
La première opération à l'ouverture de la carrière est le défrichage de la zone à exploiter en dégageant la veine au jour. Ensuite en fonction du produit à créer le carrier va choisir quelle partie de la veine à abattre, c'est l'abattage. La fente à coeur consiste à débiter un bloc de grès produit par l'abattage. Le carrier utilise la grosse masse et les coins pour fendre le grès en respectant des multiples de la taille du produit final.
L'extraction de blocs se fait entièrement manuellement. Il suffit de peu d'outils quand on connaît bien la pierre. L'extraction mécanique n'est pas adaptée au grès, elle coûterait plus cher et abîmerait la pierre en créant des fissures. Seul le transport se fait par un chariot télescopique.
Les blocs sont débités en moellons, puis en fonction de la demande recoupés en deux parties égales, c'est le dédoublage. Enfin les blocs sont taillés pour recevoir leur aspect définitif.
La fleur de Lys rappelle qu'il s'agit de l'emblème des rois de France, un symbole honorifique mais aussi d'une grande valeur dans la religion. Le grès a été principalement utilisé dans les rues de Paris par le baron Haussmann, mais aussi dans les églises et cathédrales. Ce wagonnet est le seul vestige de cette époque industrielle.
C560/564
C'est une grande carrière de sable qui a été exploité à ciel ouvert, et plus loin souterrainement, mais très faiblement (du moins ce qu'il en reste). Il reste plusieurs tunnels de liaisons qui relie l'exploitation vers l'expédition, à travers toute la butte.
C'est une grande étendue de sable, seules ces restes éparpillés témoignent de l'exploitation. On trouve même une vieille benne, complètement ensevelie, seule dépasse un bout de carcasse. Au centre où la roche affleure, des dizaines de personnes sont venus graver leurs noms, une date, une pensée mais difficile aujourd'hui d'y voir ce qui date vraiment de cette époque.
Premier tunnel, il n'y a aucune galerie qui part sur les côtés, le tunnel est droit. Notons que l'effondrement au centre ne permet plus la jonction, les boisages en sapin, n'ont pas supporté le poids du ciel.
Il est entièrement fait de hagues et bourrages et quelques boiseries.
On est de l'autre côté du tunnel, côté exploitation, ici c'est moins long et en courbe à la sortie. Le ciel est plus bas que de l'autre côté.
Oh la belle fissure au ciel (Cf : Voie Decauville)
Dans la forêt au dessus, on retrouve la sortie de cheminée, maçonné en carré et deux bennes envahies par la végétation.
Depuis début 2013, une communauté orthodoxe s'est installée au dessus et dans une partie du tunnel qu'ils ont réaménagé en chapelle.
Nous sommes en dessous de l'entrée côté roulage. Sous le tunnel, se trouve cette seconde galerie, là aussi au fond on retrouve un bout de voie Decauville, mais difficile de savoir quel était son usage : Est ce que cela partait vers de l'exploitation ? Était elle relié a celle d'au dessus ?
Quoiqu'il en soit, celui-ci est entièrement maçonné, pour moi, les wagonnets déchargeaient dans des trémies et cela tombait ici. On retrouve encore les poignées de trémies sur les murs.
C'est le second tunnel. C'est en fait un plan incliné. Le sable arrivait du cavage d'en haut avant de partir par voie de chemin de fer.
Ce deuxième tunnel, est à la même hauteur que l'autre mais situé plus loin en pleine forêt. Celui ci est le plus long.
Il est également entièrement maçonné, sauf au fond...là où c'est effondré. Au ciel on retrouve quatre barres de soutien et des poutres incrustées directement dans les murs. Au dessus du ciel (derrière la maçonnerie donc) on y verra même des boiseries.
Au milieu se trouve un énorme puits, d'environ cinq mètres de hauteur. Juste avant on notera une petite armoire et une niche en face en haut. Il reste encore la barre de fermeture à l'intérieur de l'armoire.
Mis à part cela, là aussi aucune idée de l'importance de cette galerie, on est loin de l'exploitation, peut être une deuxième sortie ? Un autre cavage côté exploitation ?
Ce troisième tunnel est le plus éloigné, il est situé de l'autre côté de l'exploitation, et plutôt très difficile à trouver, néanmoins il est très beau grâce à sa sortie voûtée.
Ici c'est vraisemblablement l'exploitation, plus large et développé. Cela dit, ca ne va pas bien loin, le décrochement du ciel est particulièrement impressionnant ici, et bloque le passage. De l'autre côté il n'y a qu'une salle et cela s'arrête par un effondrement.
En fait les boiseries ne tiennent plus rien, c'est la hague qui fait le soutien.
C551
La commune est plus connue pour ses carrières de sable à ciel ouvert, pourtant celle-ci a été exploitée souterrainement, mais il ne reste qu'une petite partie aujourd'hui.
Après avoir rampé, nous arrivons dans une très grande chambre d'exploitation. Comme unique témoin industriel il reste un câble, servant à tirer les blocs de grès vers l'extérieur, par endroits il reste les traces laissés par ces câbles qui ont rongés le ciel.
Divers
Nous voici de l'autre côté du village, il s'agit d'une carrière très petite également, dont l'accès est complètement perdu en pleine forêt.
L'entrée est là, un trou dans un rocher, c'est plutôt chaotique et assez bas, il faut ramper puis longer la galerie d'entrée accroupi pour arriver sous une hauteur plus confortable.
L'accès à la seconde chambre tient seulement à ce bloc (Cf: Lévitation) au centre de l'image.
Voici à présent le tunnel d'évacuation lié à cette carrière. Il passe sous un chemin, au niveau de sa consolidation en voûte. L'entrée est bouchée, seule la sortie est accessible.
C564
C'est une carrière où l'on a extrait le sable pour la fabrication du verre. A la différence de beaucoup de carrières dans les environs, celle-ci est souterraine : Le sable y est très fin et blanc, permettant d'obtenir un produit d'excellente qualité sans impureté, par rapport aux exploitations à ciel ouvert.
La carrière fût ouverte en 1924 par M.Ménard, on y comptait une trentaine de carriers en 1944, l'extraction se faisait par berlines, sur voie Decauville. L'activité s'arrêtera en 1944, quand le propriétaire ne reviendra pas de la Seconde Guerre Mondiale.
Il n'y a pas vraiment de piliers, je dirais que se sont de grosses plaques de grès qui se soutiennent les unes aux autres, par moments il n'est donc pas rare de voir plusieurs niveaux se chevaucher. Certaines salles sont assez démesurées atteignant plus de huit mètres de haut (approximativement) sur dix de large ! Bien sûr malgré la fragilité du ciel et des parois, certaines galeries sont effondrées, il suffit de gratter, pour voir le sable s'effriter, et à cela il faut également ajouter des infiltrations d'eaux. On notera des murs de consolidations surtout à l'entrée, et quelques boiseries dispersés dans la carrière, mais tous ne supportent plus le ciel aujourd'hui !
C'est probablement, une ancienne gare souterraine. Le matériel utilisé était complètement différent de celui utilisé dans les mines.
Des "poches" se creusent au ciel formant d'énormes cavités
Sur le "colysée" on voit bien le double niveau, quand aux deux dernières on se rend bien compte du coté "aléatoire" du lieu, surtout au niveau des formes que l'érosion a su creuser. Un paysage lunaire fantastique presque apocalyptique qui ne ressemble à rien d'autre.
C555-C556
L'exploitation débuta début du 19ème siècle pour s'arrêter à la Seconde Guerre Mondiale par manque de main d'oeuvre.
Si le cavage d'extérieur est très beau et très grand, l'intérieur, lui est très réduit : il n'y a que deux poches de galeries. C'est la lumière du jour qui donne cette couleur verte-jaune.
Nous passons sous l'énorme dalle de grès pour ressortir de l'autre côté, vers l'exploitation à ciel ouvert.
Nous voici du côté ciel ouvert, où se trouve de grosses masses de grès fracturés.
Cette fois nous voilà donc en souterrain, l'exploitation n'est pas très grande, mais elle a le mérite d'exister. Il reste peu de matériel, mais plus de boisages, certaines zones sont très chaotique alors que le ciel prend des formes assez anarchiques.
C716
C'est une mini carrière de sable roux grossier (couleur jaunâtre) faisant partie de la couche des sables, constitué principalement de plusieurs couches de sables, grès et d'argiles. Au dessus se trouve d'autres carrières, cette fois-ci de calcaire. Au ciel on notera la présence en surnombre de petits "galets noirs polis" et moins fréquemment de fossiles de coquillages.
La carrière a été principalement consolidé en hagues et piliers à bras par des pierres calcaire venant des carrières voisines.
Une grande partie de la carrière a également servi de champignonnière en meules, après exploitation.
Il y a un très faible recouvrement (il y a souvent des racines) ce qui explique sûrement ces consolidations, et boisages (qui ne tiennent plus vraiment le ciel)
Il ne reste plus que l'empreinte dans la roche aujourd'hui (arraché ?) mais on y voit les formes de coquilles et deux Turritellidae (Cf: Fossiles)
Divers
Quelques vestiges éparpillés dans les bois.