Outre l'exploitation du charbon dans la région, le sous-sol est aussi très riche en substrat calcaire. La pierre à chaux (Crétacé) est issue des couches appartenant aux formations du Fuvélien (plus ancien) et du Bergudien. Le Fuvélien correspond aux calcaires argileux gris, le Bergudien qui le surmonte affleure par endroits et se caractérise par des marnes argilo-calcaires. La pierre à chaux à été exploitée sur deux couches :
- La Valentine épaisse de 1,70m
- La Portland épaisse de 2,5m
Deux couches de lignites limitent ces couches, celle supérieure appelée "Quatre Pans" se situe à 8m au dessus de Valentine, celle inférieure appelée "Grande Mine" se situe 28m en dessous de Portland. Les deux couches de ciments sont séparées de 2,5m.
D'une certaine manière on peux dire que la découverte du gisement houiller a favorisé le développement de l'industrie de la chaux et du ciment. On rapporte qu'au 17ème siècle certains fours à chaux étaient déjà en activité mais ils se sont multipliés jusqu'au 18ème siècle. Pourtant c'est au début du 20ème siècle que l'exploitation de la chaux et du ciment s'intensifie de façon industrielle sur les communes avoisinantes.
D'abord exploitées aux affleurements à ciel ouvert, les carrières se sont ensuite activement développées en galeries souterraines.
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D'une manière générale ces carrières sont peu hautes, parfois moins de 2m voire beaucoup moins mais très larges 4 à 5m et suivent le pendage de la pierre, c'est à dire plus ou moins une dizaine de degrés.
Ici plus qu'ailleurs, là où il y a moins de recouvrement, les galeries sont en très mauvais état. Les piliers de soutien ne tiennent pas vraiment mieux, la pression est trop forte et les fait éclater.
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C'est ici la plus grande carrière. Il y a des dizaines de chambres d'exploitations en piliers tournés. Les piliers sont plus nombreux mais plus petits que sur l'exploitation précédente. L'ensemble nous parait en bien meilleur état globalement. Quelques piliers sont pourtant "rafistolés" et fermés par des murs maçonnés.
Ce type de wagonnet est caractéristique des carrières du coin visiblement.
Il semble également que les consolidations en nids d'abeilles soient typiques, il y en a régulièrement dans les chambres.
La majorité des chambres ont été converties en champignonnière, l'exploitation semblait gigantesque. Les secteurs sont nommés par villes puis divisés en caves qui sont numérotées.
Quatre entrées de cavages au total donne dans cette carrière, l'une est dans un état à la limite de la rupture où nous ne nous sommes pas attardés, une autre est bouchée (Cf: Ancienne entrée) par tout un tas d'archives, la dernière donne tout simplement en face de l'entrée principal.
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Les ruines de l'usine de traitement.
On est dans de l'artisanal avec ce compresseur monté sur une brouette !
Le secteur visité est tout petit mais visiblement la carrière semblait plus grande. Quoiqu'il en soit il n'y a rien de particulier.
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Celle-ci est un peu moins grande que la seconde mais semble beaucoup plus vieille. La hauteur est acceptable au début mais tombe rapidement vers le fond. Quelques secteurs près de l'entrée sont en désordre mais sinon le reste semble sain.
Encore de la champignonnière mais cette fois en meules, il y en a pas mal et pas trop abîmée.
Il reste par endroits des rails et des bouts de voies encore équipées.
Nous arrivons dans les quartiers du fond, la hauteur diminue sérieusement, nous avançons penché de plus qu'il fait plus chaud. Dans la dernière chambre du fond le ciel est presque entièrement tombé, c'est très large et difficile d'accès car c'est bas.
Nous trouvons deux galeries de recherches dans toute la carrière, l'une débouche encore au jour. L'autre traverse en plein milieu une chambre et s'enfonce de l'autre côté sous un pilier. Ces galeries sont d'anciennes galeries de recherches pour le charbon, il y a effectivement de petites veines tout en bas.
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C'est sans doute la plus grande, il s'agit d'ailleurs de plusieurs carrières qui semblent se rejoindre. On y retrouve pas mal de matériel mais pas de traces de champignonnière. Même si le paysage est très ressemblant aux autres, c'est une succession de chambres et piliers.
Les chambres sont constituées d'alignement de piliers tournés réguliers. Ils se succèdent et cela n'en finit pas ou presque. Bien qu'au début c'est très joli, le paysage en devient banal mais très perturbant et paumatoire plus on progresse vers le fond. Certaines chambres ne donnent dans rien d'autre et ne sont connectées qu'avec une seule galerie.
Au plus bas des chambres, certains piliers sont consolidés avec de la chaux, il faut dire que les piliers subissent une forte pression à cet endroit.
Isolé du reste de la carrière par une galerie unique, on accède encore aujourd'hui au bas d'une ancienne descenderie de charbon. La veine est très reconnaissable. Par contre il s'agissait d'un lignite de mauvaise qualité, très friable.
De très rares passages sont consolidés de la sorte.
Et puis par moment on tombe sur des dizaines de wagonnets dans plusieurs recoins de la carrière.
En remontant une chambre je tombe sur une énorme cloche de fontis où se trouve une galerie de passage, voûtée à mi hauteur. Cette cloche aux dimensions gigantesques était trop difficile à prendre en photo. Après avoir jonctionné une autre entrée et en continuant encore plus loin, le secteur devient chaotique, et réellement angoissant. Les piliers s'écaillent, celui-ci a perdu presque 30% les autres aux alentours semblent dans la même position, ce secteur risque de s'effondrer brutalement.
Vestiges
Voici quelques vestiges liés à l'extraction de la chaux et du charbon.
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Au alentours des années 1860, vingt usines fabriquant de la chaux sont répertoriées dans le département de Haute Savoie, et quarante neuf en Savoie. Bien que le le village ne soit qu'un bourg artisanal, plusieurs carrières sont ouvertes et viennent développer l'activité industrielle. Des fours à chaux sont construits à l'entrée du village pour le traitement de la chaux hydraulique issue des couches de l'Oxfordien et des fours à chaux grasse issue du Séquanien.
Trois carrières sont en exploitation : une à ciel ouverte jusqu'en 1921, puis deux autres en souterrain, de 1921 à 1927 et la dernière de 1927 à 1945. C'est cette dernière, que nous allons voir. C'est aussi la seule qui soit encore accessible.
Les calcaires marneux sont entrecoupés de minces couches d'argiles d'un pendage de 30 degrés où plusieurs diaclases verticales se sont formées. Les piliers sont donc par endroits recoupés de manière très prononcés formant des plaques lisses.
La carrière est exploitée sur trois niveaux superposées de plus ou moins 300m de long sur seulement 30m de large mais légèrement décalée vers l'Est pour suivre la couche qui s'enfonce en profondeur. Chaque niveau est accessible par des descenderies pour l'évacuation des blocs. Un intercalaire compris entre 5m et 10m est laissé entre chaque niveau. L'exploitation suit un schéma classique en piliers tournés plus ou moins réguliers, de 3X3m de diamètre.
La carrière est reprise ensuite pour la culture de champignons, cette activité dure entre 1945 et 1969.
De nombreuses arrivées d'eaux traversent les différents niveaux, remplissant en autre le niveau le plus bas.
Les piliers comme le ciel se désagrègent au fur et à mesure du temps. Aux entrées là où le changement de température est le plus fort, ce phénomène est plus marqué, des pierres tombent "fréquemment".
L'effondrement de la voûte du ciel au niveau 2 a laissé un trou béant, au milieu de la galerie, l'épaisseur de l'intercalaire s'est longuement aminci jusqu'à la rupture du ciel. On retrouve ce trou vu d'en dessous.
L'un des seuls endroits où les trois niveaux sont bien visibles. Près des vides, les champignonnistes ont montés des hagues avec les déchets de pierre. On remarque également le pendage de la couche.
Le seul véritable vestige industriel est cette trémie, aujourd'hui parfaitement contrétionnée, et remplie d'une eau limpide. L'oeuvre du temps et de l'eau a magnifiquement embelli ce vestige.
Concernant l'activité de culture du champignons, on y trouve principalement de la culture en sacs, mais aussi un peu de meules qui s'efface avec le temps.
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Carrière minuscule, mais très haute exploitée en piliers tournés.
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Il s'agit d'une petite exploitation de pierre à chaux. Cette carrière est une grosse poche qui a été creusée dans la montagne, les volumes sont impressionnants. La chaux était descendue par un plan incliné dont il reste encore les vestiges à l'aplomb. Cette chaux servait visiblement à la production de carbure de calcium.
L'usine qui se situait en contrebas est toujours en activité, mais elle ne produit plus que du silicium actuellement. La carrière quand à elle sert comme site d'entraînement à l'escalade, elle est parsemée de dégaines au ciel, si on regarde bien.
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Exploitée d'abord à ciel ouvert puis dés les années 1866 en souterrain, cette carrière a extrait la pierre calcaire pour la fabrication de chaux. Passé du côté allemand pendant l'annexion de 1871, c'est alors une grande société sidérurgique qui poursuivit l'extraction jusqu'au début de la Première Guerre Mondiale. Elle fût reprise par une société minière française durant ce conflit jusqu'à l'arrivée de la Seconde Guerre Mondiale. Dés lors l'occupant fut de nouveau chassé et les forces allemandes reprirent le contrôle de la carrière. L'extraction fut modernisée avec de gros moyens, et les produits partaient alors directement en Allemagne par trains, ils servaient à la fabrication de l'acier (sans doute pour des obus) ou de ciment.
Mais en 1943 la carrière est réquisitionnée par l'armée allemande, personne ne se doute alors, qu'une usine ultra secrète va être construite sous terre. Celle-ci servira principalement à la production d'oxygène liquide, carburant nécessaire pour la propulsion des missiles V2, qui était ensuite acheminé jusqu'au site de Peenemünde où le missile était alors fabriqué. Des pièces détachées pour les moteurs d'avions étaient également construites, par une célèbre marque dans l'usine souterraine.
A la suite de la libération, le site fût détenu par plusieurs propriétaires sans que l'on sache vraiment ce qui se passa dans la carrière ou à l'extérieur. Il faudra attendre le début des années 1970 pour voir revenir une activité qui occupa le site durant une trentaine d'année, à savoir la production de champignons.
Si les premiers quartiers de la carrière sont quasiment entièrement occupés par l'ancienne usine, il faut alors s'enfoncer assez loin pour trouver des secteurs qui n'ont pas été aménagés et qui gardent encore leur aspect d'exploitation. Les galeries exploitées en piliers tournés présentent des dimensions de 5m de largeur sur 6m de hauteur en moyenne. Certaines zones étant plus fragiles, le ciel est assez souvent boulonné et quand ce n'est pas le cas, les parois sont consolidées.
Ici visiblement ce sont des galeries qui ont servies pour la culture du champignon.
Toutes les entrées ont été fermées ou se sont effondrées depuis le temps. La première est malgré tout la plus intéressante, à l'extérieur celle-ci bien marquée et encore datée, témoigne du perçage de ce tunnel, il s'agit de la première ouverture faites par les allemands.
On peut toujours voir la voie à écartement normale dans la galerie d'entrée. De chaque côté, du moins quand c'est possible, cela donne accès à l'usine. Cette galerie servait donc comme une sorte de gare. Au bout on tombe sur quelques bureaux aménagés par les allemands puis ils ont servi pour le champignonniste. Sur cette seconde photo on peut voir que cette construction servait précédemment comme infirmerie.
Le site est aujourd'hui parsemé de vestiges de l'époque de la culture du champignon, mais le plus intéressant sont les différents aménagements qui ont été fait par l'armée allemande.
Les moyens sont conséquents, on a jamais vu autant de béton sous terre, en effet les aménagements sont impressionnants de par leur envergure, c'est du costaud. Bien que difficile à reconnaître pour le visiteur lambda, il s'agit principalement de travaux de consolidations, de baraquements, de voies de circulation, de bassins sous la forme de salles, ou différents passages techniques.
L'eau stagnante prend la couleur des résidus qui s'y trouvent, du vert au rouge.
Ces fosses sont si profondes car elles doivent accueillir des machines assez hautes qui vont produire la liquéfaction de l'oxygène.
Et quand il n'y a pas de ciment, il y a de la brique.
Cette galerie entièrement faites de briques est une perfection esthétique parée à résister au temps, elle donne accès à une imposante cheminée, qui ressortait à l'extérieur sur près de 5m de haut, toujours visible. Malheureusement, tout le fond est entièrement bouché.
Sans que l'on y comprenne quelque chose, il y a une succession de salles qui sont pourtant bien compartimentées et toutes ou presque consolidées. Toutes ces salles sont vides, on a déjà récupéré tout ce qui pouvait l'être, il ne reste que des massifs en béton encore visibles.
Certains secteurs sont massivement consolidés, les piliers sont entièrement cachés derrière ces murs en pierres maçonnés. L'usine est entièrement cloisonnée derrière ces longs murs de briques.
Cette débauche impressionnante et massive rappelle que ce sont uniquement des prisonniers qui ont construits cette usine. Déambuler dans ces galeries rappellent cette période sombre de l'histoire, cette atmosphère sombre est d'autant plus marquée par ce cloisonnement sous terre et témoigne surtout de la suprématie dictatoriale de l'Allemagne à cette époque.
Et voici la seconde infirmerie.
Ce compresseur date du temps de l'exploitation de la carrière par les allemands, il permit l'utilisation de l'air comprimé pour l'extraction de la pierre.
C380
Il s'agit d'une carrière de taille moyenne, large de 200m et longue sur 1km dirons nous. Une partie est restée brute d'exploitation, quand de l'autre côté elle a subit des aménagements que nous allons voir.
Dans cette partie trois longues galeries parallèles ont été aménagés visiblement par les allemands durant la Seconde Guerre Mondiale. Ces galeries sont constituées d'un long tunnel et donnent dans plusieurs pièces, certaines ne servent que de couloirs de jonction. Appareillé en briques, l'ensemble est maçonné, voûté et même carrelé par endroits.
On pourrait penser que cela a servi d'abri.
Tout a été fait pour résister au temps et à l'ennemi...
...avec les moyens allemands. C'est du costaud !
C381
Cette fois-ci la carrière est beaucoup plus grande et étagé selon le relief, après son exploitation elle a servie pendant un temps comme champignonnière après quoi, elle a été complètement oubliée.
Il y a un début d'aménagement de quelques galeries, mais cela ne s'est pas concrétisé. Le sol est cimenté par endroits.
La carrière a été délimitée dans une partie par des cloisons pour la culture du champignon, mais derrière elles, se trouve un épais mur de renfort qui suit également le contour de la carrière. Dessus se trouvait tout le réseau électrique.
On peut penser qu'il existait d'autres sorties mais nous n'avons rien trouvé, excepté un gros puits d'aération.
