Une vue depuis la rue, on y voit les premiers bâtiments encore existants accolés au coteau et derrière ceux rajoutés avec les années, notamment la centrale électrique, l'aire de stockage au fond et sur la droite les bureaux commerciaux.
Voici l'aire de stockage des matières, dispatché d'en haut par bande. A l'époque cela arrivait par la carrière qui se situait derrière (fin d'exploitation dans les années 1950) et dont il ne reste quasi rien mis à part l'ancienne cheminée de l'ancien four qui sert aujourd'hui pour les antennes relais.
Cette machine complexe sert au broyage et au dosage des matériaux.
Ce sont les mêmes remorques qui étaient utilisées à Darblay, elles ont l'avantage de ne pas nécessiter de rails. Le constructeur en propose aussi avec des bennes Petolat directement montées dessus.
C'est un moteur Duvant 4 cylindres en ligne de la série VI de 285 CV. D'ailleurs, étonnant, deux des cylindres sont sur-alimenté. Ce moteur au fioul actionnait un alternateur juste à côté, et devait servir de groupe électrogène.
Il y avait une pile d'archives et de documents en tout genre, principalement des plans de carrières, des photos, mais aussi des factures et des devis. Dedans on y trouvait encore la facture d'envoi du moteur Duvant, elle date de 1949.
Les fours
Le bâtiment principal qui accueille le four et les rayonnages au premier, notez l'architecture tout en béton.
Il reste aussi tout un bric à brac un peu partout...
C'est la partie la plus intéressante du site.
C'est un four tunnel à sole mobile. On appelle sole la partie inférieure du four, c'est à dire le plancher. L'enfournement se passe par l'avant, chargé sur des wagonnets, ceux-ci avancent et suivent différentes zones du four : le préchauffage, la cuisson puis le refroidissement. A la sortie, à l'autre bout, les briques sont quasiment prêtes pour être expédiées.
On peut très bien voir le treuil à l'entrée des fours, qui permet de faire avancer la sole.
Voici une vue arrière, du côté du four de séchage, celui-ci est presque entièrement détruit. Au sol, je trouve une brique estampillée des initiales de la société.
Voici une partie des moules qui étaient encore sur le site, ce sont de très belles pièces de menuiserie.
L'histoire de la frise
Cette frise se trouve aujourd'hui à l'entrée de Breuillet, elle a servie comme élément de décoration pendant l'Exposition Universelle de Paris en 1900. Elle est nommée "frise du travail" car elle représente plusieurs catégories d'ouvriers liées au monde du travail artisanal, rural et industriel.
Elle était située plus particulièrement à l'entrée principale dite "l'entrée Monumentale" près de la Place du Concorde. Cette entrée est l'oeuvre de René Binet (1866-1911), elle se constitue de trois grandes arches disposées en triangle qui supportent une couronne faisant office de dôme, celui-ci est surmonté de la statue de la Parisienne. De chaque côté deux minarets de 35m reliés aux arches par les deux frises du travail.
L'oeuvre est sculpté dans l'argile par Anatole Guillot et réalisé (cuit) par le céramiste Emile Muller dans sa Grande Tuilerie. Après fermeture de l'Exposition, Emile Muller récupère cette frise avant qu'elle ne soit détruite et l'entrepose dans son usine où elle va demeurer oubliée pendant près de 60 ans.
Camille Bériot, achète également à Breuillet l'ancien moulin Hutteau (de Nicolas Hutteau ancien propriétaire et meunier décédé accidentellement) qui va d'abord servir de remise puis sera transformé en logements de fonction pour les salariés de l'usine. Le terrain du moulin est transformé en parc, d'abord pour les salariés puis finalement ouvert à tous. Quelques sculptures en céramiques sont alors exposées librement dans le parc. Roger Moessner, directeur de l'usine, réaménage le parc pour les enfants et les habitants, il décide la construction d'un théâtre en plein air. Pour habiller ce théâtre il se souvient qu'il reste alors des oeuvres dans l'usine d'Ivry, la frise est retrouvée, ré-assemblée et installée au parc.
Une dizaine d'années plus tard en 1975, le gardien de la propriété meurt et le parc est fermé et abandonné.
Durant ces années, la fresque oubliée, est détériorée, pire on prévoit une déviation routière qui doit passer par le parc, la frise est menacée de destruction mais le projet est annulé. La frise est finalement classée, le terrain racheté par la commune et le moulin devient alors le centre culturel du moulin des Muses.