Les ardoisières de Deville et de Monthermé paraissent avoir été exploitées à une époque au moins aussi ancienne que celles de Rimogne. On cite particulièrement la carrière Saint-Dominique à Deville, comme une des plus anciennes, on y remarque les traces de vieux travaux à ciel ouvert. L'exploitation dite de Saint Louis, laquelle aurait donné son nom à un échantillon d'ardoise que l'on fabrique beaucoup dans la contrée, serait aussi l'une des premières qui furent ouvertes. En 1760 (...) on aurait extrait l'ardoise à Deville à 300 pieds sous le niveau de la Meuse.
Les ardoisières de ce groupe, situées sur les territoires de Deville et de Monthermé sont ouvertes sur trois points :
- Les carrières dites de Deville s'étendent de la Meuse que les veines d'ardoises traversent jusqu'à environ 1000 mètres au delà de ce village.
- A l'Ouest celles dites de Monthermé sont situées vers l'extrémité occidentale de ce village, sur deux rives de la Meuse que les couches traversent de nouveau.
- Enfin au Sud-Est du même endroit vers le point de jonction de la Meuse et de la Semoy, en amont du point où les veines repassent sur le rive droite du fleuve. On retrouve encore le schiste ardoise en remontant sur les rives de la Semoy, elles occupent ainsi une zone de 5000 mètres de longueur, sur une largeur moyenne de 1000 mètres.
Les couches d'ardoises (...) paraissent être dans le prolongement de celles de Rimogne, elles ont la même direction et la même inclinaison. Ce système, qui s'appuie au Nord sur les roches porphyroïdes et également composé d'une succession de veines de schiste aimantifère et de schiste bleuâtre, intercalées dans les bancs quartzeux. Comme les couches sont recoupées trois fois par la Meuse, on peut reconnaître les mêmes veines dans des carrières assez éloignées les unes des autres et observer qu'elles diminuent d'épaisseur à l'Ouest, tandis qu'elles éprouvent un renflement considérable à l'Est et se mélangent de bancs quartzeux qu'on ne retrouve pas à Deville.
Le schiste exploité présente les mêmes variétés qu'à Rimogne, les cristaux de fer oxidulé, de grosseur variable, disposés en ligne suivant leur grand axe affectent le plus souvent la forme allongée. Le schiste aimantifère existe presque exclusivement dans les couches peu épaisses, tandis que dans celles qui ont une forte épaisseur, le schiste bleuâtre domine. On trouve, dans cette pierre d'ardoise, des cristaux de pyrite assez volumineux.
Les travaux préparatoires, dans les veines qui ont peu d'épaisseur, consistent en une galerie d'ouverture dirigée, suivant l'inclinaison, au toit de la couche à exploiter. De cette galerie on exécute, au toit et dans le sens de la direction des ouvrages indéfinis qui ont ordinairement 10 à 12 mètres de hauteur, suivant la pente, une espèce de crabotage sur toute la hauteur et dont la profondeur, en avançant, est déterminée par des joints que l'on rencontre à des distances plus ou moins rapprochées. On abat ensuite de haut en bas à coups de mine successivement toute l'épaisseur de la veine, en blocs de grosseur variable. On remblaye les vides en arrière et on continue le crabotage à mesure que le front de taille avance horizontalement.
Dans les exploitations ou les accidents de la surface permettent d'attaquer les couches suivant la direction, la galerie d'ouverture est dirigée perpendiculairement au long grain et les ouvrages, ouverts au toit ou au mur de la veine, sont poussés suivant la direction. Dans les couches épaisses, on exécute le crabotage vers le milieu de la veine, en suivant un lit ou une tranche de schiste tendre, après avoir exploité la partie inférieure par ouvrages descendants, on reprend lorsqu'ils sont remblayés, la partie supérieure ainsi qu'il a été indiqué.
On exploite comme à Rimogne, deux variétés d'ardoises : la grenue avec cristaux de fer oxidulé et la bleuâtre sans aimants.
La plus grande partie des ardoises de ce groupe remonte la Meuse jusqu'à Charleville et Sedan. Le placement a lieu particulièrement dans la Champagne où elles sont presque exclusivement employées, ainsi que dans les contrées où l'on se sert de l'ardoise de Rimogne.
Les principales fosses de Deville sont :
- Baccara
- Carbonnière
- Ancienne Carbonnière ou Vieille Carbonnière
- Saint Barnabé (Haut) - (Bas) ou le Canal
- Saint-Dominique
- Saint-Jean l'Espérance
- Terre Rouge
Les principales fosses de Monthermé sont :
- Hayes
- La Caillaudière
- L'Ecaillette
- L'Echina
- Lecourt
- L'Enveloppe
- L'Epine (Sainte Marie)
- Malanté ou Malhanté ou Manté
- Mayour (Sainte Barbe)
- Rapparent
- Rochette
- Rosine
- G Roussy (Sainte Marguerite)
- Saint Honoré
- Saint Louis
- Sainte Catherine
- Sainte Croix
- Sainte Reine
- Terre Noblesse (Saint Nicolas)
- Les Vanelles
Vestiges divers
Voici quelques entrées d'ardoisières encore existantes, certaines sont sur plusieurs niveaux, quand d'autres n'existent plus ou sont effondrées.
Exploitée souvent à ciel ouvert et par la suite en souterrain, il ne reste plus beaucoup de vestiges extérieurs mis à part de grands fronts de taille envahi de végétation.
Ici en pleine forêt, nous trouvons les vestiges de supports et passage de câble pour la descente de matériaux.
Le site de Saint-Dominique dont plusieurs bâtiments subsistent ont aujourd'hui été transformés en logements.
Les premières carrières d'ardoises de Fumay paraissent avoir été ouvertes sur l'emplacement qu'occupe aujourd'hui cette ville. Monet, dans sont atlas minéralogique mentionne une de ces carrières, commencées en 1708. Mais si l'on admet et cela parait probable, que ces anciennes ardoisières aient été exploitées avant celle dite de Sainte Anne, il faudrait en reporter l'origine au commencement du 15è siècle.
Les ardoisières de ce groupe situées sur les territoires des communes de Fumay et de Haybes occupent à partir des escarpements de la rive droite de la Meuse à environ 1000 mètres à l'Est du village de Haybes une zone d'environ 10 000 mètres de longueur en suivant de Fumay la direction du ruisseau d'Alyse et une largeur moyenne de 2 à 3000 mètres, elle comprend sur la rive gauche du ruisseau d'Alyse, une partie du territoire belge. Il existe encore quelques ardoisières ouvertes dans le prolongement de cette zone vers le gué d'Hossus et Cul-des-Sarts ainsi qu'au Sud dans les environs de Revin.
Les couches d'ardoises que l'on exploite à Fumay et dans les environs présente beaucoup d'irrégularités. La direction générale est de Est Nord-Est à l'Ouest Sud-Ouest, l'inclinaison moyenne est de 27° Est Sud-Est. Les carrières les plus importantes de Fumay sont ouvertes dans deux veines principales de schiste violet, intercalées dans des bancs quartzeux. La supérieure (celle que l'on exploite au Moulin Sainte Anne) à une épaisseur de 8 mètres elle est formée de 6 tranches de pierres d'ardoises, entre lesquelles sont intercalés de petits lits quartzeux. (...) La couche inférieure, dans laquelle serait ouverte la carrière des Trépassés, composée de schiste violet, divisée aussi par des bandes verdâtres et des lits quartzeux, a une puissance plus considérable, à Folemprise où elle est exploitée, on enlève une épaisseur d'environ 10 mètres, et à la carrière de l'Ile, 7 à 8 mètres, sans que l'on ait atteint le toit et le mur. Le plan de clivage, dans ces veines, forme avec celui de la stratification un angle de 15 à 20°. Les travaux d'exploitation ont fiat reconnaître que ces couches, dans la direction Nord-Est au Sud-Ouest, se replient plusieurs fois sur elles mêmes, en se contournant et se relevant au Sud-Ouest. Une troisième couche, composée de schiste bleu-foncé, de 6 mètres de puissance, que l'on exploite à la carrière dite des Peureux, parait superposée aux deux premières, mais l'action du plissement qu'elle a subi, comme les précédentes, pourraient bien l'avoir renversée sur elle même. On trouve à l'Est de Haybes, au Sud-Est de Fumay et au Sud vers Revin, des couches également d'un bleu-foncé, qui semblent former le fond du bassin dans lequel a été déposée le schiste violet que l'on exploite à Fumay.
Ces couches d'ardoises sont composées d'un schiste assez homogène, très fissile, d'un tissu nerveux qui passe au compacte, la couleur est d'un violet plus ou moins foncé, passant au rougeâtre et au verdâtre. Le schiste bleu-noirâtre est beaucoup plus compacte, d'un aspect satiné, il se clive nettement et très régulièrement. On le trouve intercalé en veines peu épaisses dans les assises quartzeuses qui se succèdent de Fumay à Revin.
On exploite l'ardoise à Fumay par ouvrages remontants. Après avoir exécuté les travaux d'ouverture, on perce un forage ou galerie au toit de la couche suivant l'inclinaison, jusqu'au point où l'on veut préparer un atelier d'exploitation, puis une foncée verticale jusqu'au mur, on s'arrête à une tranche de schiste friable, pour y établir avec plus de facilité, un deuxième forage et ensuite le crabotage. (...) le crabotage consiste à enlever une épaisseur d'environ 1m de la veine sur toute la surface de l'ouvrage, lequel a ordinairement 10 à 12 mètres de longueur sur 15 mètres de largeur, ce crabotage s'exécute moins difficilement en remontant successivement et en avançant dans le sens où plonge le plan des feuillets. On procède ensuite au coupage, en pratiquant dans la veine une entaille triangulaire sur les côtés de l'ouvrage, laquelle est approfondie jusqu'au lit ou caillou qui subdivise, les couches. Pour prévenir le chute du bloc à abattre, on laisse aux angles de l'ouvrage de petits piliers, appelés boutices qu'on enlève ensuite, ainsi que les étais qu'on aurait pu y placer. (...)Le bloc étant abattu et débité, on exploite de la même manière les veines supérieures.
Les ardoises de Fumay se présentent sous trois variétés de couleur :
- Les ardoises violettes
- Les ardoises d'un bleu noirâtre
- Les ardoises d'un gris verdâtre
Elle se répartissent en deux groupes :
- Couches violettes
- Couche Renaissance ou Trepassés
- Couche Moulin Sainte-Anne (6 veines)
- Couche de la Jaffe ou Belle-Joyeuse (13 veines)
- Couches noires
- Couche de Bois-Chevaux
- Couche de la Folie
- Couche Sainte-Barbe (6 veines)
Les ardoises violettes, tachetées quelquefois de verdâtre, passent dans quelques exploitations au rougeâtre, dans d'autres elles ont une teinte plus foncée, tirant au bleuâtre. Les ardoises vertes proviennent des veines de schistes verdâtre, qui sont souvent rapprochées des bancs quartzeux.(...) Les ardoises d'un bleu noirâtre sont extrêmement compactes, unies et douces au toucher, elles se recommandent d'abord par leur belle couleur et leur tissu satiné, mais lorsqu'elles sont exposées quelques temps à l'air et à l'humidité, la surface se charge d'une légère teinte jaunâtre, qui annonce que cette ardoise s'altère rapidement, sans doute à cause des grains imperceptibles de pyrite décomposable qu'elle contient.
Les ardoises de Fumay ont pour débouchés : la Belgique, et en France, la Picardie, l'Artois...en transitant par la Meuse et la Sambre. Une partie se place également dans les département des Ardennes, de l'Aisne et de la Meuse. La quantité importée en Belgique, en consommation serait le quart de la production totale, mais d'après d'autres renseignements, Fumay vendrait annuellement en Belgique, environ 20 millions d'ardoises.
Les principales fosses de Fumay sont :
- Bacara
- Belle Montagne
- Bourache Malcotte
- Charnoy
- Chenay
- Chevalise
- Conduit
- Curé
- Floris
- Fontaines
- Français ou Sabotiers
- Frechy
- Gaye
- Gros Chêne
- Haute et basse Barre
- Jaffe
- Jeannette
- Les bois Chevaux
- Malcontaine
- Manise
- Mayoney
- Meuse
- Michtrac
- Mondé
- Montauban
- Monteil
- Moulin Sainte Anne
- Munoye
- Noel Boucher
- Padoue
- Peureux ou Saint Bonaventure
- Pied Celles
- Pierre le Maule
- Prévôt
- Raguet
- Rennaissance (Ancienne et Nouvelle))
- Rochettes ou Sainte Barbe
- Saint Georges
- Saint Gilbert
- Saint Jean
- Saint Jean d'Haybes
- Saint Joseph
- Saint Pierre des Lions
- Saint Roch
- Sainte Désirée
- Sainte Marguerite
- Sainte Marie
- Sainte Désirée
- Thérèse Gillet
- Thomas Gillet
- Tranchy (Petit et Grand)
- Trépassés ou Trou Pouillu
- Trou Bidet
- Trou Chapeau ou Divermonts
Les principales fosses de Haybes sont :
- Belle Joyeuse
- Belle Rose
- Charnois
- Espérance (Ancienne et Nouvelle)
- Follemprise (Ancienne et Nouvelle)
- Liémery
- L'Union
- Providence
- Raymonde de Bellevue
- Rochettes
- Saint Antoine
- Saint Jean
- Saint Lambert
- Saint Paul
- Saint Pierre (Fond d'Oury)
- Saint Roch (Fond de Morhon)
- Saint Roch (Trou Trotte, Vivier)
- Saint Wladimir/Vladimir
- Sainte Barbe
- Sainte Blanche de Landenelle (Trou Salomon)
- Sainte Margueritte
- Trou Davreux
- Trou Douday
- Trou Evrard
- Trou Gigot
Fumay
Chapelle Sainte Barbe
Cette chapelle a été construite en 1821 près de l'ancienne fosse des Trépassés. Une croix est dessinée sur sa toiture.
Rochettes
La couche de la Renaissance qui traverse Fumay est celle qui est la plus élevée, elle a une épaisseur de 16 mètres, on peut l'apercevoir affleurant dans certaines rues, et c'est ce qui a donné un grand nombre d'exploitations, au sein même de Fumay. L'ardoisière des Rochettes tire son nom de sa situation, située sur un petit rocher dit la Rochette, où elle entaille alors la veine Renaissance, que la rue gravit au même endroit par un bel escalier en schiste ardoisier.
Bien que les différentes couches d'ardoises soient régulières en plateures, elles sont plissées en dressants par des failles. Ces plis ou bonds irréguliers sont redressés parfois à la verticale mais sont souvent courbés à la plateure inférieure, ce qui, dit plus clairement double ou étale la couche à extraire à cet endroit. On pouvait notamment voir cet exemple dans cette ardoisière. Cela a donné une galerie aux dimensions plus larges, et qui soit disant aurait servi beaucoup plus tard comme salle de danse pour des réjouissances publiques.
Sources :
- Bulletin de la Société belge de géologie, de paléontologie et d'hydrologie
Aujourd'hui assez réduite, l'ardoisière se résume à une seule galerie de circulation assez basse, dont les chambres sont encombrés de remblais. Malgré sa position plus haute, le noyage est tout de suite visible.
Fresque
Cette fresque est en hommage aux scailleteux, c'est à dire les hommes qui exploitaient et taillaient les ardoises. Elle est l'œuvre de Georges-Armand Favaudon, et inaugurée en 1988.
Moulin Sainte Anne
Il s'agit du bâtiment du treuil qui remontait les déchets depuis l'ardoisière situait en contrebas. Un plan incliné enjambait la voie ferrée à son départ.
Le bâtiment est assez joli et percé d'ouvertures qui lui servent de base et s'adapte à la dénivellation du terrain. Il est contruit en briques, en pierre calcaire et en moellons ardoisiers.
Ce vestige visible de loin, est un témoin frappant de l'exploitation de l'ardoise à Fumay. Il ne reste que peu de vestiges encore debout.
Bourrache Malcotte
La descenderie donne 10m plus bas dans l'eau. Sous les blocs tombés, on y voit encore une petite portion de rails.
Saint-Joseph
Cette entrée bien conservée servait pour le personnel. La valorisation du site a voulu y mettre un treuil comme vestige mais celui-ci n'était pas placé ici. Une autre entrée servait pour l'évacuation des ardoises, par le biais d'un plan incliné à crémaillère, dont ce treuil remontait les wagonnets.
Haybes
Follemprise
L'extraction de l'ardoise à Rimogne remonterait à 400 ans, on cite qu'en 1760 déjà on avait creusé jusqu'à 80 toises au dessous du sol, mais ce n'est que plus récemment que les travaux se sont développés. La ville a compté plusieurs fosses qui ont rythmé l'ensemble du village.
Les ardoisières de Rimogne sont situées sur les communes de Rimogne et d'Harcy, elles occupent à partir de la Sermone en avant du village du Chatelet une zone d'environ 2500 mètres de longueur jusqu'au delà du ruisseau de la Richolle sur le territoire d'Harcy, sur une largeur moyenne de 1000 à 1200 mètre.
Les couches se dirigent de l'Est Nord-Est à l'Ouest Sud-Ouest, elles plongent au Sud Sud-Est de 40 à 45°. sept veines principales d'une puissance régulière de 12 à 50mètres, intercalées entre des bancs de quartz grenu sont l'objet des exploitations actuelles. Les veines à partir du ruisseau de la Richolle vers l'Est paraissent se former en étreinte ou bien se terminer en biseau, tandis qu'à l'Ouest elles augmentent d'épaisseur, changent de nature, sont accidentées et deviennent peu propres à l'exploitation. Ces couches s'appuient au Nord sur des roches porphyroïdes à gros cristaux de feldspath et de quartz et que la roche amphibolique existe même au sud de toutes les exploitations de Rimogne.
Ces veines d'ardoises sont principalement composées d'un schiste gris-bleuâtre, très fissile d'un tissu assez tendre, dont le clivage est onctueux, qui alterne et passe à d'autres schistes d'un gris clair ou gris verdâtre, plus durs que le précédent, écailleux, moins fissile qui se clivent avec plus de rudesse. Ceux-ci sont criblés de petits cristaux de fer oxidulé, affectant la forme d'octaèdres allongés dans le sens du long grain, ces cristaux souvent d'une ténuité extrême, ne présentent plus sur la surface des feuillets que des points noirâtres. Les veines aimantifères se rapprochent sur certains points des bancs quartzeux qui forment le toit et le mur.
L'ardoise de Rimogne présente deux variétés :
- L'ardoise dite grenue
- L'ardoise bleue
L'ardoise grenue a généralement une couleur gris-verdâtre, passant au gris-bleuâtre, nuancée quelque fois de rougeâtre, elle est criblées de petits cristaux de fer oxidulés isolés, disposés en ligne suivant le long grain ou réunis en groupes qui lui donnent une surface hérissée. L'ardoise bleue a une couleur plus foncée que la précédente et contient peu ou point de cristaux d'aimant, elle est douce au toucher, moins dure que l'ardoise grise, sa surface est unie finement écailleuse.
L'exploitation de l'ardoise à Rimogne donne lieu à des travaux souterrains considérables : on exploite par ouvrages rectangulaires descendants et remontants. Dans les couches qui ont une grande épaisseur, les travaux préparatoires sont ordinairement pratiqués vers le milieu de la veine, afin de pouvoir exploiter dans les deux sens que nous venons d'indiquer, celles qui ont moins d'épaisseur sont souvent exploitées en descendant. Dans tous les cas on ménage des piliers de 10 à 12 mètres de côté pour prévenir les éboulements.
Quoique l'ardoise de Rimogne soit connue comme étant d'une qualité inférieure à celles de Fumay et d'Herbeumont, la richesse des veines, le peu d'accidents que l'on y rencontre et la fissilités remarquable des schistes bleuâtres, sont sans doute les causes qui ont engagé les exploitants (...) à consacrer des capitaux considérables pour agrandir les travaux qui sont devenus comparables à ceux des grandes mines. Les principaux débouchés pour les ardoises de Rimogne sont les département des Ardennes, de l'Aisne, de l'Oise et du Nord.
Nous allons nous intéresser principalement au dernier vestige encore présent dans la région : la fosse Saint Quentin (anciennement fosse Hallevoye, fosse Huart, fosse Dambraine...) datant de la fin du 16ème siècle. En 1785 Saint Quentin produit 4,5 millions d'ardoises en employant seulement 35 ouvriers. En 1831 la Compagnie des Ardoisières de Rimogne et de Saint-Louis-sur-Meuse est crée, en 1840 elle regroupe 8 ardoisières à Rimogne, ce chiffre ne cessera de descendre jusqu'à la fermeture (7 en 1900 et 5 en 1930, alors la période la plus productive). En 1843, un puits de 120m est foré à Saint Quentin afin de pouvoir remonter la pierre dans des barils (wagonnet fermé).
Pendant la première guerre mondiale, 600 ouvriers sont employés par la société on produit alors 30 millions d'ardoises par an, en atteignant le maximum vers 1930, avec 80 millions, la fosse Saint Quentin sera également abandonné à cette période.
40 ans plus tard, afin de re-dynamiser le bassin ardoisier et lui faire prendre un nouveau départ, la fosse est de nouveau ouverte, pour cela on va moderniser le puits. En effet cette fosse apparaît comme étant la plus active, ayant de confortables réserves d'ardoises et se prête au mieux pour recevoir un chevalement métallique, son inauguration aura lieu le 4 décembre 1961. Il permet de faire descendre une douzaine de mineurs à 90m de profondeur (initialement 120m) et de remonter les barils à l'aide d'un raillage vertical.
En 1971 c'est la fin de l'exploitation des ardoisières dans le département.
Les principales fosses de Rimogne sont :
- Desbrulis
- Echo
- Grande Fosse
- La Cache
- Messire Jacques
- Meydieu
- Mismaque
- Pérau
- Pierka ou Pierreca
- Rigault
- Rocaille
- Saint Brice
- Saint Louis
- Saint Quentin
- Sandras
- Truffy
Les principales fosses d'Harcy sont :
- Alexis
- Fosse aux Bois
- Fosse Colette
- Fosse Garlache
- La Richolle
- Risque-Tout
- La SICA
Fosse Saint Quentin
C'est l'enterprise Venot à Onnaing (Nord) qui à réalisé le chevalement. Le treuil se trouvait directement en haut. L'accès aux ardoisières par puits vertical n'est que très peu utilisé en Ardenne, mais à Rimogne il y en eût malgré tout plusieurs : à Grande Fosse (Le plus profond, 170m), Truffy et Saint Quentin.
A peine dix ans après sa construction, c'est la fin de l'ardoise à Rimogne.
Il ne reste plus que le chevalement, aujourd'hui dernier symbole d'extraction du bassin ardoisier de la région, acquis par la commune pour un euro symbolique. Aux alentours du puits, les ateliers des fendeurs ont malheureusement été incendiés dans un accident.
Grande Fosse
Puits et centrale électrique de Grande Fosse, aujourd'hui c'est l'emplacement de la maison de l'ardoise. Grande Fosse reste la fosse la plus importante de la commune, elle voit l'apparition de la première machine hydraulique (1775) pour le pompage des eaux grâce à un certain Jean Louis Rousseau, puis elle sera modernisé par une machine à vapeur (1835) et enfin par l'adjonction à la fosse de la première centrale électrique (1905) qui alimentera la totalité des fosses de la société.
Le bâtiment se divise 5 salles distinctes :
- L'entrée : qui est l'ancienne centrale électrique.
- La génératrice
- Les compresseurs
- Le puits
- Le treuil
De l'autre côté de la rue, rue Jean Jaures, face à la centrale, côté impair se trouve la cité de la Grande Fosse construite par la société dés 1910. Fortement reconnaissable par son alignement et ses maisons à pignons, l'ensemble compte une trentaine de logements.
Voici une vue extérieure de la Grande Fosse, deux choses sont tout de suite identifiables : la cheminée d'usine, et "l'entrée" dont on voit très bien la séparation avec le reste de l'édifice. Cette partie porte encore les marques de sa précédente utilisation, c'est à dire le départ du courant, on y voit les isolateurs ronds.
Les broyes et découpoirs sont des machines-outils actionnés à l'aide d'une pédale, qui servent a tailler l'ardoise et lui conférer sa forme finale. Des ateliers de façonnage étaient installés à proximité de la fosse (bâtiment toujours visible).
C'est un puits vertical, descendant à -185m. Aujourd'hui on voit une partie du fond qui est entièrement noyé. Observez au plafond, caché derrière l'impressionnante charpente, les deux molettes du puits d'où pendent encore les câbles, qui permettaient la remontée de deux barils.
Un beau double tambour bien conservé, mais il manque malheureusement la partie motrice.
Observez le bel engrenage à chevrons en V.
La salle de la génératrice, qui n'est plus présente, seul reste les tableaux de commandes électriques, fort bien conservés. D'ici on alimentait en courant toutes les fosses.
Les premiers compresseurs furent installés entre 1892 et 1895 mais remplacés en 1923 par des Ingersoll-Rand, toujours visibles actuellement.
Truffy
L'ouverture de la fosse date de 1836. Tout d'abord appartenant à la compagnie de la fosse de Pierka elle passe sous le joug de la société des Ardoisières en 1887. Elle sera alors complètement modernisée pour permettre la descente de barils. Son exploitation alors limitée va se développer et fournira une très belle ardoise de qualité, Truffy deviendra alors une des fosses les plus importantes. Les 46 chantiers d'exploitations chassants sont desservis par une unique galerie de roulage, entre chaque ouvrages, on adopte la méthode de piliers tournés.
Ce sera la dernière ardoisière a fermer à Rimogne, l'atelier de fendage (détruit) a été le dernier à accueillir les ouvriers en 1971.
Le bâtiment principal de la fosse avec en devanture le bureau du contremaître et son petit clocheton au dessus du puits.
Voici le puits vertical avec encore son treuil, son tambour et le passage de câble (Cf : Rouleau).
La molette est toujours présente au dessus du puits, le fond est encombré à partir d'une dizaine de mètres, on a balancé tout un tas de choses dont un découpoir. C'est par ici qu'était remonté l'ardoise, le puits atteignait la centaine de mètres..
En face à face du treuil ce qui semble être un autre treuil, peut être celui d'origine ou de secours, aujourd'hui il reste plus qu'un arbre de transmission.
Le coup de gueule : le massacre de Truffy...
Je reviens à Rimogne, apprenant les nouvelles actions que la ville a mis en oeuvre sur son patrimoine ardoisier (le ré-aménagement de la Voute et la nouvelle ouverture de la maison de l'ardoise) malheureusement rien n'est fait à Truffy, dommage. Pire que tout elle a été complètement massacrée. Il restait là un très beau vestige d'extraction, presque complet et plutôt en bon état, c'était une belle découverte pour ma part et l'ensemble de la fosse me paraissait correct, c'était authentique, il y avait là quelque chose à sauvegarder à n'en point douter.
Le treuil a été lâchement découpé et une grande partie a été ferraillé aujourd'hui, on voit nettement les traces de découpes à la disqueuse. Le cache-pignon a également disparu laissant à l'air libre les pignons et l'huile qui s'y trouve au fond.
Je déplore ce vandalisme, et encore plus les non-actions de la ville envers cette fosse hier et encore plus aujourd'hui.
Saint Brice
La fosse Saint Brice est ouverte en 1903, c'est la seule a etre équipée d'un plan incliné (445m) pour la descente des ouvriers (Photo couverture du livre de Léon Voisin, voir Sources) et le transport de l'ardoise. Sur le site se trouvait également un atelier de fendeuses et le centre d'apprentissage de la société destinés à tous les nouveaux apprentis voulant apprendre le métier de l'ardoise. Elle ferme ses portes en 1933.
Il ne reste plus que le vestige du treuil, à double tambours aujourd'hui, sinon tout a été détruit.
Pierka
C'est la plus ancienne ardoisière de la ville, malheureusement il ne reste absolument plus rien si ce n'est un mur en ardoise le long de la Rimogneuse.
La Voute
La "Voute" date de 1921, c'était une maison installée sur un verdou (déchets d'exploitations formant une butte, une sorte de "terril" d'ardoises) et servait de descenderie pour les ardoisiers pour accéder à Truffy, Saint Quentin et Grande Fosse. L'origine du nom la "voute" vient du fait que l'entrée de cette maison était en forme de voute.
Aujourd'hui la maison a été détruite (il y a plusieurs années) et le puits est en cours de mise en sécurité (lors de mon passage) afin de laisser place à un futur belvédère.
Voici la Voute avant son aménagement.
Voici donc les travaux terminés. L'accès a été refait et la statue de Sainte Barbe qui a longtemps traînée à Grande Fosse a de nouveau repris sa place ici. Le petit toit en verre est l'entrée de la descenderie, elle est aujourd'hui murée. Il faut s'imaginer que celle-ci était située à l'intérieur d'une très petite maison et qu'il y avait une longue queue d'ardoisiers, prêt à descendre, la lampe à l'épaule.
Concernant la descente, celle-ci s'effectuait sur une multitude d'échelles, les ardoisiers "glissaient" dessus, la descente durait 15 minutes, et il en faut trois fois plus pour remonter.
Richolle
Le site de la Richolle est situé sur la commune de Harcy, en pleine forêt. Je me suis rendu sur place, mais il ne reste rien. Je n'ai pas retrouvé les fondations, seul vestige encore existant, à travers cette dense végétation : le site en est complètement envahie et il n'y a rien de bien représentatif à photographier, seule le petit ru de la Richolle qui coule à proximité donne un certain charme, dans les sous bois.
SICA
C'est en 1934 que la société des Ardoisières de Rimogne décide d'implanter une usine de broyage, afin de pouvoir utiliser les déchets de schistes qui sont produit lors de la taille de l'ardoise. L'usine est installée dans d'anciens ateliers déjà acquis par la société depuis 1919, située à la sortie de la ville à la Fosse aux Bois. La SICA (Société Industrielle et Commercial Ardennaise) exploite pour le compte de l'ADR Ardoisières De Rimogne et de Saint Louis sur Meuse, pour produire de la poudre et paillettes d'ardoise.
Cinq étapes sont nécessaires :
- L'extraction : On a d'abord vidé les verdoux, aujourd'hui on extrait en carrière à ciel ouvert (Carrière des Blancs-Marais à Harcy).
- Le broyage.
- Le séchage dans un four rotatif.
- Le criblage : on sépare les paillettes en fonction de leur taille.
- Le stockage
Pour compléter la gamme, l'usine se compose également d'un service de coloration des paillettes. Les poudres et paillettes sont utilisées comme matériaux complémentaires de couvertures bitume et mastics. C'est actuellement la dernière usine qui travaille encore avec l'ardoise.
Cette cheminée datée de 1914 est d'époque des anciens occupants, une clouterie. Elle ne sert plus.
On exploite en étages, on extrait en suivant l'inclinaison de la roche, celle-ci est dû aux différents mouvements géologiques dans le temps.
C054
La descenderie dessert plusieurs quartiers mais aujourd'hui le fond est vite noyé du fait de l'arrêt de l'installation de pompage. Le noyage est au niveau du canal des Paquis.
La descenderie est équipée d'une voie centrale et d'un escalier pour la descente du personnel.
La voie est équipée de rails à crémaillère pour éviter que les berlines ne redescendent au fond. La voie est large d'au moins un mètre. Tous les 10m se trouve des rouleaux pour le passage du câble de traction.
Par endroits le sol s'est affaissé, la voie est alors consolidé par des sortes de pilier à bras en pierres maçonnées. Au dessus de la descenderie, des quartiers ont été exploités, la masse repose alors sur des consolidations afin de soutenir le ciel et de protéger la descenderie.
Enfin, la descenderie est entièrement consolidée en briques ou pierres maçonnées jusqu'au premier départ de galerie.
Immédiatement sous le départ de la descenderie, l'ensemble est magnifiquement consolidée par des pierres maçonnées formant des arches. Le fond est ici en plaques de béton.
Quand cela est rendu possible de part la disposition, les lieux sont systématiquement rangés. C'est à dire que tous les remblais sont casés dans des murs harmonisés. Les ardoisiers ont fait l'effort de construire des murs "esthétiques", c'est toujours aussi beau de croiser ce genre de constructions sous terre. Les hagues permettent de laisser une galerie de circulation dans les chantiers. Parfois la galerie est directement faites dans les déchets et cela ne tient pas forcément bien. On y trouve alors des renforts métalliques.
Il y a globalement très peu de vestiges, excepté cette plaque tournante et les traces de voie au sol.
Sur la dernière photo il s'agit d'une cheminée qui remonte vers un niveau supérieur.
Les principales artères de circulation sont taillés dans la masse. Nous suivons cette conduite qui nous amène vers des départs de quartiers inférieurs, aujourd'hui noyés, notamment cette belle échelle et qui rejoignait le quartier Truffy.
Ces conduites servaient au pompage de l'eau des niveaux inférieurs.
Situé dans la zone du puits Saint Quentin, ce quartier en hauteur donne dans un premier plan incliné difficile à remonter qui donne sur un suivant relativement pentu. En bas une petite pièce semblait servir de bureau ou alors de poudrière ? A mi-hauteur le départ d'une galerie nous intrigue mais elle donne rapidement sur un effondrement.
Il semblerait que cette galerie donnait accès au bas du puits ou remontait encore plus haut mais tout est remblayé depuis longtemps. De toute évidence ce cheminement servait uniquement au personnel.
Cette salle servait à la production d'électricité hydraulique. La salle se compose de l'arrivée d'eau, d'un régulateur hydraulique, et d'une turbine associée à un alternateur (au fond de la salle). En plein milieu, et positionné très maladroitement se trouve un poêle avec son conduit d'aération.
L'eau arrive par cette canalisation depuis le puits de Grande Fosse (juste derrière). Elle est ensuite évacuée par le canal des Paquis situé juste à côté.
Il est rare de trouver un atelier aussi bien conservé de ses machines et encore accessible. Le lieu est paré de briques et doté d'un toit en ardoises et d'un sol en béton.
Toute l'eau en excédant est évacuée par ce canal gravitairement vers la Rimogneuse il traverse tout le cheminement souterrain où toutes les fosses étaient reliées. Aujourd'hui donc le noyage affleure à partir de ce canal.
Ce canal a été creusé par les anciens ardoisiers pour éviter de remonter l'exhaure.
Il est équipé dans sa première partie d'un plancher, l'eau passe en effet en dessous et au dessus fixé sur des rails on a installé un plancher en bois afin de circuler plus facilement jusqu'à la salle de la turbine. Ensuite il n'y en a plus.
Comme ce canal rejoignait facilement tous les quartiers, il est équipé dans sa grande majorité d'une ligne électrique. La galerie est déjà peu haute, le passage de ces barres en milieu de galerie (pour le support des isolateurs) est rendu encore plus difficile. Plus loin cela devient encore plus compliqué, la hauteur de galerie est très basse et oblige a se contorsionner.
Ici (Cf: Dernière photo) il s'agit d'un parasurtenseur. On a jamais vu cela auparavant. Cela témoigne de l'ancienneté des travaux !
C'est le seul endroit où la galerie traverse une ancienne chambre, celle-ci est consolidée par une hague et des poutrelles métalliques. Plus loin on aperçoit sur le côté le trop plein d'une fosse se déversant dans le canal. Enfin encore plus loin les parois dégoulinent d'une sorte d'azurite, qui n'est visible qu'ici.
Sur la fin, la galerie change de dimensions, elle redevient à hauteur d'homme, nous ne sommes plus dans l'ardoise mais dans des schistes de moins bonne qualité. Elle redonne accès à une toute petite galerie encore plus basse et vaseuse qui file droit vers la Rimogneuse.
C821
Le très bel escalier, planté au milieu de la galerie, est l'unique vestige qui vaille le coup dans cette ardoisière.
On aperçoit très bien comment sont rangés les déchets sur le côté et puis au dessus de notre tête, et il y en a des centaines encore au dessus, des fois ca tient et des fois...
Cela s'arrête avec ce petit noyage. Au dessus une plaque ne demande qu'à faire splash.
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La belle galerie de circulation est de forme triangulaire.
Quelques mètres plus loin, on découvre d'abord un bout de chambre non remblayée, qui semblait servir pour un éventuel treuil desservant les niveaux inférieurs, mais ceux-ci sont aujourd'hui noyés. Cela donne une bonne idée de la masse qui a été extraite et des remblais qui ont été (bien) rangés à la place.
Les plaques se décollent dangereusement et ca ne repose sur rien !
C829
Cette première galerie de niveau file assez loin, elle finit par se rétrécir, semble remonter et se termine sur un effondrement.
On voit très bien la veine d'ardoise ainsi que les traces d'extraction laissées et les "fenêtres" (Cf: Dernière photo) où les blocs arrivaient depuis la chambre d'extraction supérieure.
On peut observer le pendage assez important sur la première photo, derrière la hague c'est la descenderie d'extraction. On va visiter les niveaux inférieurs, en y accédant par plusieurs escaliers, dont celui-ci qui est l'un des plus beaux avec sa première partie en colimaçon.
Au détour d'une galerie on découvre de belles coulées d'azurite, c'est assez rare d'en voir dans l'ardoise.
Dans chaque galerie, c'est bien soutenu par plusieurs hagues, mais cela n'empêche pas les fissures ou les plaques de ciel de se détacher...Prière de ne rien toucher.
Cela nous ramène au même escalier un niveau plus bas, cet escalier se poursuit et dessert trois niveaux d'un coup !
Dans un cul de galerie on bute sur du noyage. Et on trouve encore pleins d'escaliers ! C'est définitivement un très beau travail d'organisation.
Les derniers niveaux sont ceux qui se sont effondrés, on ne peux plus aller plus bas, les galeries sont également dans un état chaotique, comme le prouve le fond de la descenderie qui s'est lui aussi effondré et dont le ciel s'est détaché et ne repose que sur la hague de côté ! Vite, il est temps de repartir.
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Il s'agit d'une très vieille exploitation dont il ne reste aujourd'hui qu'une seule galerie, assez longue malgré tout, et dont tous les niveaux inférieurs sont noyés. L'accès à une chambre d'exploitation donne toutefois une vision assez préoccupante : tout le ciel s'est effondré et repose à l'arrière des hagues que nous longeons. On comprend alors la pression qui est exercée sur ces déchets. Cette chambre a la particularité d'être ondulée et non pas droite.
Cette galerie de circulation est au départ taillée dans la masse avant d'être en partie bouchée de déchets. Observez comme on a également utilisé le côté droit (Cf: 3ème photo) pour entasser également une petite hague. On avait certes déjà vu cela ailleurs mais le soin apporté et la place ont été totalement optimisé !
Les hagues sont omniprésentes, assez esthétiques c'est vrai, mais les fissures et le ciel décollé le sont beaucoup moins, notamment quand il faut passer en dessous. On voit bien que cela ne tient plus que par pression (Cf : Deux dernières photos).
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De ce grand réseau, aujourd'hui il ne reste plus que quelques chambres alignées qui sont encore accessibles uniquement dans un fatras de dangerosité.
Tout au bout de la galerie de circulation, dans un état chaotique, se trouve cet escalier, parfaitement bien conservé et assez remarquable. Il se poursuit plus haut que la chambre, en une galerie de recherche vertigineuse, où s'écoule aujourd'hui de l'eau. Il permettait d'accéder à d'autres chantiers ou une éventuelle sortie ? Les marches taillées directement dans la masse ainsi que l'eau qui a marquée son passage, ont rendu cet endroit magnifique, mais plutôt difficile d'accès.
La galerie, tout de suite attenante, se termine très rapidement, sur un noyage mais permet d'observer sa belle dimension (avant remblayage) et surtout son attaque depuis le haut.
On accède également depuis cet endroit au niveau inférieur, soit par un escalier de circulation, extrêmement chaotique, ou directement dans un tas de déchets, qui n'attend que de s'effondrer complètement sur vous. On préférera sortir et éviter le pire pour notre visite.
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Il n'y a plus rien d'accessible, et la seule galerie restante est dans un état de dangerosité très préoccupant !
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Ces premiers quartiers ont la particularité d'être soignés, structurés et esthétiques, mais d'autres diraient que c'est en très mauvais état !
La suite de la visite s'effectue uniquement vers des niveaux supérieurs, parfois assez difficile d'accès. Des débuts de galeries ont été entamées sur plusieurs paliers mais peu continuent. Il faut monter dans la dernière chambre encore accessible pour se donner une idée du volume, et surtout observer encore de beaux piliers longrains.
Ce magnifique escalier représente notre porte de sortie.
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Les photos ont été prises de l'entrée jusqu'au fond. Aujourd'hui, il ne reste plus qu'une longue galerie principale, qui donne au fond vers un niveau inondé, sans possibilité de continuer.
Une curiosité est à noter si on regarde au bon endroit, des minéralisations se sont crées en forme d'aiguilles, là où la pierre prend une couleur jaunâtre.
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Nous voici tout au fond, la galerie continue vers le bas "où il ne faut rien toucher", une première galerie part vers la gauche, mais elle se termine vers un effondrement. En descendant encore, on rattrape une galerie de niveau de nouveau vers la gauche, mais il faut franchir le bas d'une pente un peu difficile.
Tout le long de la galerie, nous longeons des chambres à moitié remblayées ou qui le sont complètement. Peu accueillante elle offre une vision sur des ciels décollés assez chaotiques qui ne demandent qu'à nous tomber dessus, où tout semble tenir par la volonté du bon dieu...mais on a vu pire.
Le seul accès vers un niveau inférieur, retenu par des boisages douteux donne dans une petite chambre, où cette fois le ciel à lâché et s'est vautré sur les hagues en dessous. Au fond la galerie est effondrée mais il faut pour s'en assurer, passer sous d'autres boisages qui retiennent les remblais de la chambre au dessus, sueurs froides garanties !
Finalement le plus beau se trouve tout juste à l'entrée, donnant directement dans une chambre non remblayée aux dimensions importantes et percé de deux galeries (l'une en supérieure) et montrant par la même occasion l'inclinaison de la couche.
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Cette très petite ardoisière, un peu difficile à trouver ne présente plus aujourd'hui qu'un intérêt réduit, en effet excepté pour la vue vers le niveau inférieur entièrement noyé dans un bleu azur remarquable, il n'est plus possible de poursuivre la visite.
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Cette ardoisière est ouverte pour extraire l'ardoise sur un nouveau champ d'exploitation, elle est équipée de deux plans inclinés en parallèle, l'un servant pour la remontée de l'ardoise, et l'autre comme galerie d'accès du personnel. Malheureusement, ce site malgré tout bien développé, cessera son activité quelques dizaines d'années plus tard.
Voici donc la galerie du personnel, elle est équipée d'un escalier en ardoises jusqu'en bas. Il y a d'abord des hagues de chaque côté avant de retrouver la masse uniquement d'un côté vers le fond. On peut penser que les deux galeries ont été foncée en une seule, avant d'être séparés par une hague.
Et ici le plan incliné pour la remontée des dalles d'ardoises. Les wagonnets étaient remontés, ou plutôt tirés à l'aide d'un câble et d'un treuil qui était situé au jour. Encore visible au sol, il reste tout le système de crémaillère et quelques tuyauteries peut être pour l'air comprimé.
Au ciel on apercevra également, un rouleau qui facilitait le passage du câble. Plus loin celui-ci a littéralement rongé la pierre en y laissant son empreinte.
A plusieurs endroits on peut changer de galeries, il y a en effet plusieurs passages, très joliment charpentés et voûtés. Quoiqu'il en soit, même s'il ne reste que cette partie de visible (le reste est noyé) ce lieu est un très beau vestige industriel.
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Les chambres sont plus grandes ici, on navigue sur ou sous les remblais mais cela est vite effondré et même assez dangereux à vrai dire. La seule galerie qui s'enfonce se termine sur un effondrement, et où il ne faut pas être trop regardant sur le ciel, les boisages sont craqués et cela tient parce que ca le veut bien !
Le ciel et le mur tombent par plaques, ce n'est pas rassurant.
C825
Cette ancienne descenderie est très rapidement noyée.
Les travaux de cette ardoisière ont été connecté avec cette précédente descenderie, toute l'ardoise sortait alors par là. L'importance du verdou à côté peut en témoigner. De ce fait cette descenderie ne servait plus du tout, bien qu'elle semble aujourd'hui bien mieux conservée.
C930
Cette très petite ardoisière qui a encore le mérite d'exister ne débouche que sur une chambre élevée sur un niveau. Elle est cependant assez intéressante car il est encore possible de voir des boisages toujours en place, qui servaient à maintenir le ciel durant l'exploitation. On observe aisément l'inclinaison de la pierre et la pression qu'elle exerce sur ces chandelles dont certaines sont fendues.
C894
Cette ardoisière est divisée en trois exploitations assez proches dont on pense qu'elles aurait été toutes reliées à un moment donné. D'ici une longue galerie donne au fond dans quelques très anciens chantiers dont la plupart sont remblayés. On y accède encore par une succession d'escaliers qui nous amène vers un niveau inférieur, alors que celui supérieur n'est plus accessible. L'état à cet endroit est très dégradé, les boisages sont devenus si fins qu'ils ne soutiennent plus rien, le ciel est déjà tombé, et les plaques restantes se décollent dangereusement. On observe à cet endroit un empilement de déchets d'ardoises qui ne tient plus que par son poids, méthode classique que l'on a souvent vue. Tout semble précaire et instable.
Ces schistes noirs sont à vrai dire d'assez mauvaise qualité, on le voit à l'ouverture, il y a souvent des incursions de fer qui rend impropre son utilisation. Il faut aller suffisamment profondément pour arracher une ardoise, un peu meilleure.
Ce réseau s'est étalé sur plusieurs niveaux que nous avons visité par l'intermédiaire d'autres entrées, mais celles-ci donnent très rapidement sur des galeries inaccessibles ou pire, plus dangereuses notamment tout en haut du réseau, qui permet de redescendre dans une partie centrale où tout semble dans un état tellement chaotique qu'il n'a pas été fait de photos.
Cette galerie servait visiblement à l'exhaure de toute l'ardoisière ou du moins une partie, d'autres entrées à proximité sont tout de suite noyées. Cette belle entrée voutée en briques donne sur une longue galerie peu intéressante dont le fond est effondré.
C927
Cette ardoisière est assez développée et s'échelonne sur un niveau. L'entrée bien cachée démarre directement sur une série d'escaliers très esthétiques mais aussi assez chaotiques. On préfère en faire le tour tellement c'est dangereux. Pas bien loin on découvre la signature d'Aristide Dié, architecte local, datée de 1897, et qui est l'exploitant de l'ardoisière.
On accède tant bien que mal au niveau inférieur par une série de glissades par plusieurs plans inclinés. Cette galerie servait visiblement d'exhaure, elle est encore bien inondée par endroits et surtout bien représentative par sa couleur, chargée d'oxydes de fer, cela donne une certaine mélasse boueuse orangée bien glauque. Les concrétions qui vont avec finissent de donner le ton à cette ambiance franchement dégueulasse ! Mais c'est beau quand même et cela donne un peu de couleur ! On découvre au fond ces volcans de boue et ces concrétions de stalagmites couleur rouille, c'est sûr que l'on ne voit pas cela tous les jours. Au passage je fais tomber ma lampe qui en devient simplement méconnaissable.
Cette eau était évacuée via cette sortie au niveau inférieur, bien que la galerie soit inondée et semblant facile à emprunter, s'engager dedans revient à avoir de l'eau jusqu'en haut des cuisses, avis aux amateurs !
Quasiment en face de cette galerie se trouve de beaux boisages toujours debout mais qui peinent avec les années.
Une galerie de niveau dessert quelques quartiers mais il ne faut pas être trop regardant, il y a certes des boisages mais cela ne tient plus beaucoup malgré tout.
Avant de s'engager dedans nous suivons la galerie de niveau qui file et butte sur un front de taille, nous y découvrons, une plaque tournante et ce tuyau qui s'engage dans une sorte de galerie de recherche.
Plus loin après s'être engagé dans les chantiers nous découvrons cette belle pompe à moitié immergée.
Nous remontons les quelques chambres qui sont encore accessibles, certaines sont bien rangées quand d'autres sont littéralement effondrées, il faut emprunter des passages assez limites et ne rien toucher mais plus on remonte et plus c'est dans un état chaotique. On découvre ce début de plan incliné, entièrement en vrac vers le fond et trop glissant pour le remonter, cela nous ramènerait vers l'entrée principale. Finalement nous ressortons "orangement" sans soucis.
Pour le mot de la fin, nous découvrons sans doute l'un des plus beaux escaliers parmi tous ceux que nous avons déjà vu, celui-ci partiellement inondé et illuminé par la lumière de l'entrée prend des couleurs vert-orangé insoupçonné mais incroyablement magnifique.
C928
De cette ardoisière, seul le niveau inférieur est encore accessible, il donne dans une galerie inondée où l'on apercevra de belles concrétions glauques ferrugineuses (le top du glauque !) mais cela bute très rapidement sur un front de taille. De l'autre côté la galerie continue mais il y a beaucoup trop d'eau.
Nous découvrons cependant une curiosité sur l'une des parois dont la forme cylindrique parfaite et surtout lisse nous étonne. Ce n'est pas de l'ardoise. Une sorte d'amas ferreux ?
De belles hagues, un bel escalier et même des boisages, bien que ce réseau soit petit il nous a réservé de belles surprises.
C929
Cette ardoisière difficile à trouver s'ouvre sur une longue galerie avec aucun départ et butte au fond sur un puits vertical en plein milieu de la galerie. En face, la galerie est totalement obstruée par des coulées de mélasse ferrugineuses. Le puits profond d'au moins 5m donne dans un niveau inférieur que nous n'avons pas trouvé ailleurs.
Encore du glauque orangé !
Une belle grille, une poudrière et un barrage sont tout de suite présent à l'entrée et donne un peu d'originalité avec tout ce que l'on a déjà vu auparavant.
C931
Cette ardoisière au niveau de la Meuse est très rapidement noyée, car les chantiers s'ouvrent tous vers le niveau inférieur. Cependant ce qui est encore visible est déjà très beau, quelques mètres après l'entrée nous trouvons cette superbe descenderie avec au moins dans sa partie haute, un escalier et au centre l'ancienne voie pour les wagonnets. Derrière dans une partie surélevée et très bien rangée se trouvait le treuil pour la remontée.
On voit bien que cela descend, et on aimerait bien y allait, mais tout est noyé dans un bleu-vert azur. C'est vraiment dommage car c'est très beau. Il semble que ce très bel escalier était l'accès du personnel.
C974
Cette ardoisière annonce tout de suite la couleur et l'ambiance. Elle aurait été ouverte tout d'abord pour la recherche de fer et non d'ardoise, ce qui explique cette couleur.
L'eau provenant du fond a ruisselé sur toute la galerie et s'est jeté dans cette première galerie en niveau inférieur en la calcifiant de sa mélasse orangée. Elle donne vers une galerie qui s'est rempli avec le temps et qui débouchait vers une entrée extérieur, encore visible.
Cette ambiance colorée donne un vrai charme à cette ardoisière. Dans un premier carrefour une galerie donne dans une petite chambre où semblait être installé un treuil vers un niveau inférieur, aujourd'hui noyé.
Plus loin, il y a de nouveau un carrefour : devant nous la galerie continue encore un peu, mais il faut passer des boisages qui retiennent les remblais de la chambre que l'on devinent encore au dessus. On retient notre souffle pour aller jeter un coup d'oeil et comprendre que toute l'eau arrive d'ici, elle est retenue par ce début d'effondrement qui prend des proportions plus dramatiques quand on se retourne : je suis passé là dessous ? Les boisages détrempés dégoulinent littéralement et finissent de pourrir, un jour ou l'autre ils finiront par céder par le poids des remblais, comme cela a déjà commencé. C'est la loi du temps sous terre.
Voici la dernière galerie, et non des moindres, c'est la plus belle avec toutes ces stalactites ferreuses. On a parfois l'impression qu'une "chose" sort du ciel, mais ne vous retournez pas, regardez droit devant vous !
Finalement nous voilà dehors, au revoir les concrétions !
Galerie des eaux
Divers vestiges
Des vestiges éparpillés ici et là rappellent l'extraction de l'ardoise. Cette double entrée d'où sort du côté gauche une mélasse orangée est en fait une descenderie entièrement noyée qui déborde et se déverse dans le ruisseau à côté.