Abri FFI
Nommé sous plusieurs noms, l'abri de la place Denfert Rochereau est connu pour avoir accueilli le Colonel Rol Tanguy des Forces Francaises de l'Intérieur (FFI) d'où son principal nom : abri FFI ou PC Rol.
Les FFI est le résultat de la fusion au 1er février 1944 des principaux groupements militaires de la Résistance intérieur Française qui s'étaient constitués dans la France occupée, à savoir : l'Armée Secret (AS), l'Organisation de Résistance Armée (ORA), les Francs-Tireurs et Partisans (FTP). Les FFI arborent comme symbole un V (pour victoire) avec une croix de Lorraine au centre.
Henri Rol-Tanguy (1908-2002) militant résistant de la première heure, est l'un des hommes qui a permis la libération de la ville de Paris. Il est d'abord mobilisé en 1939 comme soldat de 1ere classe au 57ème régiment d'infanterie coloniale en Lorraine, puis de retour en 1940, il prend part dans la clandestinité avec l'Organisation Spéciale (OS). Il est chargé ensuite de l'Organisation des Francs-Tireurs et Partisans avant d'en devenir le représentant en 1943. Il devient le 1er Juin 1944 colonel des FFI pour la région P1 (C'est à dire l'Ile de France actuelle), il prend alors le pseudonyme de "Rol"
"La mission des FFI est d'ouvrir la route de Paris aux armées alliées victorieuses et les y accueillir", Rol installe son Poste de Commandement (PC), d'abord à Montrouge du 14 au 19 août 1944, puis au 18 rue de Meaux (19ème) directement dans la ville assiégée avant de se recentrer au 19 rue de Schoelcher dans le 14ème arrondissement (Abri FFI).
L'appel que fait Rol, le 18 août 1944 invite les partisans à "s'armer par tous les moyens", la consigne est donnée, le 22 août des barricades sont installer afin d'entraver les mouvements des chars et lorsque le 25 août 1944 la 2eme DB du Général Leclerc la 4ème division d'infanterie du Général Barton entrent dans Paris par la Porte de Châtillon, la ville en partie contrôlée par les FFI est finalement totalement libérée.
C'est depuis l'abri FFI que Rol reçoit et passe ses ordres du 20 au 26 août. On y accède par l'actuel Avenue du Colonel Rol-Tanguy (accès principal) et par la rue de Schoelcher (accès de sortie). Situé à 26 mètres sous terre, il faut descendre une centaine de marches avant d'arriver à l'abri. Ré-organisé en 1939, il communique par des galeries souterraines avec la gare de Sceaux (Maintenant Gare Denfert-Rochereau) et les catacombes toute proche. Il se composait de deux abris le PC1 utilisé pour les catacombes et le PC2 par le Laboratoire d'essais des matériaux de la ville de Paris. D'abord prévu pour la défense passive, il fût aménagé pour les services techniques de la ville : réseau de communication, transport, eaux et assainissement, travaux, voie publique...
C'est un employé travaillant dans l'un des services, lui même faisant partie des FFI, qui conseilla au Colonel Rol Tanguy de s'implanter ici.
Protégé par deux portes blindées étanches, l'abri dispose d'un réseau téléphonique, d'un système de régénération de l'air, d'un moteur diesel pour l'alimentation en électricité, d'un égout, et plus globalement de sanitaires, douches, d'une dizaine de salles de commandement, poste de secours, magasin, et salles de cantonnement.
En 2004, soit pour le 60ème anniversaire de la libération de Paris, est inauguré l'avenue qui porte son nom, elle se trouve dans la prolongation de l'avenue du Général Leclerc et juste avant la place Denfert Rochereau, soit une dizaine de mètres au total, située entre les deux bâtiments actuels des catacombes et du musée de la Libération de Paris.
Initialement installé au dessus de la Gare Montparnasse, le musée de la Libération - Musée du Général Leclerc-Musée Jean Moulin, ré-ouvre en 2019 dans les anciens pavillons crée en 1787 par l'architecte Claude-Nicolas Ledoux qui formaient auparavant l'ancienne enceinte de Paris. Aujourd'hui l'un sert pour les services de l'IGC/catacombes et l'autre servait jusqu'en 2017 pour le Laboratoire d'essai des matériaux pour la ville de Paris.
Sur une idée de Cécile Rol-Tanguy, sa femme, et de la Mairie de Paris, l'idée fut acceptée en 2015. Le colonel souhaitait depuis longtemps que ce poste soit ouvert au public. Aujourd'hui entièrement rénové, le lieu accueille des collections sur les deux grands noms de la résistance : Jean Moulin et le Général Leclerc mais aussi sur tous ceux qui ont été acteurs et décideurs de ce mouvement. Le lieu permet de retracer l'histoire de Paris sous l'occupation allemande et d'évoquer alors le parcours de la résistance à travers sa naissance jusqu'à son insurrection finale.
Sources :
- Wikipédia
- Musée de la résistance en ligne 1940-1945
- Musée de la libération
On accède à l'abri en descendant deux escaliers à angle droit via l'entrée Denfert, la sortie par la rue Schoelcher est désormais murée.
Le premier couloir dessert les douches, wc, désinfection, vestiaire, et les anciennes salles du PC Service technique des Eaux et de l'Assinissement, magasin et PC Personnel. A chaque pièce une numérotation est attribuée.
L'abri n'a presque pas changé, il reste encore les vieilles goulottes de câbles et leurs attaches, il a juste été entièrement repeint et quelques salles aménagées pour la visite.
Dans l'autre aile se trouve les anciens PC du service technique du port de Paris, le PC du service technique de la voie publique, de l'éclairage et du nettoiement, le PC du service technique du métro ainsi que le PC du directeur général et de sa secrétaire, qui était sa femme.
Le central téléphonique de l'abri était relié au réseau des égouts et non pas au réseau public ce qui permettait à l'abri d'être complètement inconnu de l'ennemi. L'abri était en relation avec 250 postes dans tout Paris dont la Préfecture de Police.
Abri Lhomond
C'est un abri de défense passive situé à Paris dans un immeuble, il servait pour la population civile afin de se protéger des bombardements allemands.
Il faut descendre un long escalier pour accéder à l'abri. A l'intérieur, il a été aménagé : certaines parties sont entièrement maçonnés notamment les voûtes et des piliers de renfort ont été rajoutés. Tous les panneaux sont en plâtre où sont inscrites en peinture noire, une indication, principalement de "sortie".
Il reste encore quelques parties reconnaissables, comme des toilettes.
Tous les secteurs sont numérotés aux murs (de 2 à 18). On retrouve également cette numérotation sur certains panneaux de sorties.
Outre le grand escalier principal, l'abri possède deux sorties de secours, ce sont des escaliers en colimaçon qui débouchent directement à l'extérieur.
Abri Coudry
Cet ancien abri de défense a servi pour abriter la population durant la Seconde Guerre Mondiale. On peut penser qu'il daterait de 1939, car c'est la seule date que l'on peut encore retrouver à un endroit, prise dans le ciment.
Cet abri a été aménagé en souterrain dans une ancienne carrière de calcaire.
Pendant un temps un sans-abri (désolé pour le jeu de mot) est venu s'installer ici en quête de chaleur.
L'abri est accessible par un escalier en colimaçon. Sous les marches on peut encore retrouver du papier journal d'époque (sans date?), qui a servi pour le coffrage.
Il y a un nombre conséquent d'arches et de piliers de consolidations, il faut dire que par endroits, le ciel ou les hagues s'écrasent avec la pression. Chaque arche est faites en pierres de taille et numérotée.
Il ne reste que très peu de vestiges et il est difficile de dire si celui-ci a été compartimenté en plusieurs secteurs ou pas.
Par endroits, on peut encore lire les signatures de ceux qui ont montés ces consolidations.
Comme dans chaque abri on retrouve des indications fléchées de sorties. Celui-ci en dispose de deux.
Cet escalier de sortie donne vers l'extérieur, on peut lire la date du 08/01/1960. L'autre sortie est une pente douce remontant vers un bâtiment administratif.
Bourg-la-Reine
Cet abri situé à Bourg la Reine servait à protéger les enfants de la seule école de la ville, des bombardements aériens. Au départ construit comme une simple tranchée par le 330ème régiment d'infanterie, elle est finalement couverte par la municipalité afin qu'elle serve d'abri pour l'école voisine. Cet abri est construit selon un schéma classique, de type "abri-tranchée" à galerie à "crémaillère". C'est à dire que les galeries sont rapidement à angle droit afin d'atténuer le souffle des bombardements. Il permettait de mettre à l'abri à peu près 400 enfants.
De l'abri originel il ne reste plus que trois couloirs, les bancs en béton ont remplacés les bancs en bois de l'époque, ainsi que l'électricité.
Cet abri a la particularité d'avoir conservé sur ces murs quelques dessins d'enfants de cette époque.
Abri de Villenoy
Construit entre 1939 et 1940 par la sucrerie Beghin Say, selon les plans d'un ingénieur demeuré anonyme, l'abri répondait aux directives faites à partir de 1938 relatives à l'organisation de la nation en temps de guerre, afin de protéger les salariés et les familles contre d'éventuelles attaques aériennes.
Sa caractéristique principale reste sa forme conique et le fait qu'il soit construit en extérieur et non pas enterré, du fait des terrains propices aux inondations. Cette forme d'abri s'est imposée en Allemagne, par l'architecte Léon Winkel (1885-1981) qui en a construit plus de 200 entre 1936 et 1941.
Après la fermeture de la sucrerie en 2004, l'abri est acquis par la commune et restauré et aménagé en 2011.
Sources :
- Ville de Villenoy
- Région Ile de France
Cette forme d'obus, pointé vers le ciel (18m de haut) était censé lui conférait la déviation de tous projectiles mais aussi de lui octroyer des qualités aérodynamiques lui permettant de résister à l'effet de souffle en cas d'explosion d'une bombe.
Trois portes d'accès au sous sol et deux au rez de chaussée permettent de rentrer dans l'abri. La fermeture automatique de la porte s'effectuait grâce à un câble sur poulie et un contrepoids.
L'abri se divise en 8 niveaux et pouvait abriter 120 personnes. Il se compose d'un niveau en sous sol, d'un rez de chaussée équipé d'une infirmerie, de trois étages pouvant loger du personnel et de trois autres niveaux servant d'étages techniques. Chaque étage est compartimenté par 6 alvéoles (A,B,C,D,E,F).
Construit tout en béton armé, les murs sont épais de 50cm, il n'y a pas de fenêtres mais des ouvertures triangulaires protégés eux mêmes par des blocs triangulaires en fer évitant les projectiles, l'ensemble était fermé par une trappe qui pivotait sur le côté.
L'ascension des étages se fait par un escalier en colimaçon au centre de l'abri dont les gaines techniques passent dans l'axe de celui-ci.
Le dernier niveau s'accède par des échelles. C'est ici que se trouve la machinerie pour la ventilation mécanique ainsi que le vélo en cas de coupure de courant. En cas d'alerte, les deux caissons métalliques pouvaient filtrer (Societé l'Alfa) l'air extérieur vicié et à l'aide de ventilateurs (Societé Aeric) distribuer l'air dans tous l'abri grâce à des conduites. L'abri était doté d'un cône situé à son sommet pouvant pivoter et apporter une prise d'air supplémentaire notamment grâce à un tuyau qui pouvait atteindre 2m de hauteur supplémentaire (au dessus d'une éventuelle nappe de gaz).
Bordeaux
Cet abri anti-aérien est construit vers 1939, il rappelle celui de Villenoy par sa forme bien qu'il soit plus petit et qu'il comporte deux "ailes" lui conférant un style de fusée ou d'avion servant pour l'entrée et la sortie dans l'abri. Est ce alors un clin d'oeil, puisqu'il est situé sur l'usine de l'ancienne SNCASO (Société Nationale des Constructions Aéronautiques du Sud-Ouest) aujourd'hui terrain militaire.
Spitzbunker
En allemand on les appelle Spitzbunker ou Luftschutzturme ou du nom de son inventeur Winkelturme.
Voici l'exemple de modèles allemands construit par Leo Winkel, issu de Duisburg, il avait déjà déposé un brevet pour ce type de bunker en 1934, il est construit par la societé Franz Brüggemann de Hamborn.
L'abri se compose de 8 étages pouvant accueillir 400 personnes et 12 toilettes, une gaine centrale traverse tout l'abri, mais chaque étage est relié par des escaliers individuels en bois.